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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Poésie du monde » Toilette matinale (D.Coanescu, Roumanie) « précédent Suivant »

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aar
Envoyé samedi 11 mars 2006 - 10h32:   

Ce matin m'a pris à l'improviste
l'oreiller ronfle encore
le drap est blotti comme un bébé
il aurait pu être en retard encore un peu
il aurait pu m'éviter
soldat consciencieux, il m'envahit
jusqu'au dernier nerf périphérique
je ne peux plus retourner chez les dauphins du rêve
(ventres exhibés comme des oasis de mer)
dans la chambre il pleut des gouttes de salive amère
et l'arbre près de la fenêtre a le geste obscène d'un vieillard
ma main tâtonne à la recherche du verre d'eau
pour teindre la cigarette allumée dans le rêve.

Denisa Comanescu (in Poètes roumains contemporains)
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Hélène
Envoyé samedi 11 mars 2006 - 10h54:   

j'aime aussi , comme tu m'avais fait aimer Zymborska
et celui-ci je comprends tout à fait qu'il te plaise.
j'ai envie de me procurer ce recueil s'il est vendu en France
mais c'est plutôt une anthologie peut être?
contient-il beaucoup de poèmes de cet auteur?
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Hélène
Envoyé samedi 11 mars 2006 - 11h06:   

Dis Aaron est ce cette édition?
merci
si oui je vais me dépécher parce que peut être que la FNAC l'a encore sinon Decitre est en rupture ! ainsi qu'Amazon


Poetes roumains contemporains
I. Petra S
Autres Temps Editions
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aar
Envoyé samedi 11 mars 2006 - 11h16:   

en voilà un autre de cette auteure
..............

Sourire d'un sommeil sans fin.

Un homme dort sur un banc devant le sanatorium
il a attendu ses bien-aimés comme une manne céleste
blanc et recroquevillé
d'en bas il me fait penser à un agneau mordant dans le bois vert
je pourrais m'approcher, l'appeler
le secouer, l'embrasser
mais lui, il a éliminé tout le monde du temps et de l'espace
il s'est éliminé lui même d'abord
comme une jambe rongée par la gangrène
entre deux gouttes de neuroleptique
aucun sursaut humain
si ses bien-aimés venaient tous maintenant
en s'asseyant en cercle comme à une initiation
ils ne trouveraient que son sourire d'un sommeil sans fin
le sourire jaune, fleur du bois vert.

Denisa Comanescu.
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aar
Envoyé samedi 11 mars 2006 - 11h22:   

oui, c'est ça la référence du recueil
vooici l'adresse qui est donnée pour la distribution en Europe:

Denis Boutillot
tel 48100563
E-mail/ ecrits@club-internet.fr
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Hélène
Envoyé samedi 11 mars 2006 - 11h44:   

merci beaucoup
et le poéme au dessus embue les yeux.
de toute façon j'aime la poésie roumaine depuis que j'avais découvert Lucian Blaga que j'ai préféré à Eminescu
les paysages en Roumanie sont à eux seuls poésie
surtout pour moi dans les maramures
mais chut .. je bavarde trop
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Michèle
Envoyé samedi 11 mars 2006 - 15h05:   

c'est très intéressant cette poésie là, des kodachromes, émouvant et drôle...
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jml
Envoyé dimanche 12 mars 2006 - 04h51:   

MIRCÉA CARTARESCU (né en 1958)


Le pohème de l’évier

Un jour le poème se prit d’amour
D’amour pour une petite étoile bleue dans un coin de la fenêtre à la cuisine
Il se confessa à la toile cirée et au pot de moutarde
Il pleura sur les couverts déjà mouillés.
Un autre jour l’évier se déclara :
- petite étoile, ne brille pas sur la minoterie
descends, car elle n’a pas besoin de toi
elle a dans ses caves une centrale électrique et des ampoules l’éclairent
tu gaspilles tes dorures en les posant sur les toits
et les paratonnerres,
petit étoile, mon nickel te désire, mon robinet a gargouillé
des chansons pour toi, en faisant de son mieux
tu plais déjà
aux assiettes qui sentent encore le poisson en conserve.
Viens, et tu brilleras toute la nuit sur un royaume de linoléum
Princesse des cafards.

Mais, hélas ! l’étoile bleue ne répondit pas à cet appel
Car elle était amoureuse du presse-purée
D’une comptable de poméranie
Et passait ses nuits à le boire des yeux.
Aussi sur le tard l’évier se posa-t-il des questions sur le sens de l’existence et sur son objectivité
Et sur le plus tard encore il fit des propositions à la toile cirée.

… il y a longtemps, je me suis impliquée aussi dans le jeu de l’amour,
moi, la déchirure du rideau, qui vous ai raconté cette histoire.
J’étais amoureuse d’un superbe berliet beige que je n’ai vu qu’une fois…
Mais n’en parlons pas, j’ai maintenant des enfants à la maternelle
Et tout le passé me paraît être un rêve.

Traduit du roumain par Alain Paruit

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