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  Leezie
  | | Envoyé samedi 22 mars 2003 - 23h06:    |  |  
  Maxime Catellier est un jeune poète québecois, la vingtaine, et de la passion plein les doigts d'écriture    J'aime particulièrement, mais vraiment sans compter, le déferlement intense de ses vagues de mots, dont on sens que parfois le sens se perd, comme on perdrait l'équilibre au bord de l'océan, un jour de vent...                La neige nue     I     Avec la flamme du nom blessée dans les côtes   Elle remonte aux mers laissés par le symbole des airs   Aux cailloux que ses pieds enlacent dans les vagues de perles   Qu’un peu de mousse fait briller comme un fouet   Amarrante jeunesse de la brume aux yeux verts   Mon corps est un silence perché sur les villes de ta soif   Je ne connais pas les oraisons créées de l’ombre-verbe   C’est ton rire aux lèvres ouvertes comme un songe   Devant les barricades fendues de mon cœur-réverbère   C’est l’explosion sucrée par les nombres du voile   L’hiver qu’on penche sous l’arbre de nos reins   Et je chante ta solitude qui rassemble à la mienne   Plus de souffrance en croix que le vol des neiges fondu   Je chante une pluie chaude vers l’absence de ton absence     II     Je vois des fleurs séchées dans le vase de la nuit   Un flacon de vin sur les îles chavirées par des sauvages bleus   Ton odeur tombée laisse mes draps aux orbes de tes rires   Et je m’habille de l’aube qui porte encor ta vie   Entre les solstices où je voudrais blondir comme l’herbe   Essoufflé de courir vers l’instant de ton corps   Vers les écluses ma certitude de te savoir née   Où tes cheveux brûlent comme un encens électrique   Comme des cendres régénérées dans le geai des paroles   Comme un oiseau de la source initiale des feux   Tu es triple dans le balancier des invocations   Tu multiplies l’effort de transformer la neige   Pour couvrir les sommeils dans la plume de tes mains     III     Pendant le rêve qui frappait mon nom dans un miroir   Le givre aux fenêtres trempaient les vitraux de marées   Des vagues inversées que le soleil ramenaient dans la pierre   Désinvention des poésies qui font pleurer du sang   La poésie elle personne ne l’a jamais prise   Celle qui transporte un cœur entre les ailes de l’animal   Celle que tu as sur les lèvres quand tu ris   Et le jour s’amenait dans la peluche des trottoirs défaits   Ne sentit pas tes couleurs de safran cousues sur la chair du sable   Car tu revenais ma lune inexister mon apaisement   Comme une arabesque d’eau sur les plages de sel   Les marées de neige nue couchaient l’ombre au seuil   Les maisons n’avaient plus la texture du réel   Que ta peau plein les rues dans la disparition du givre.         Maxime Catellier    5 mars 2002        
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