| Auteur | Message | ||
     Stan |
Et voilà que Dieu revient sur le tapis. Toute sa jeunesse Stan n'entendit parler que de lui. Bien plus tard, il crut enfin en être débarrassé. Il décida même d’une façon pragmatique de transgresser tous les dix commandements. Il commença, tout timidement, par les moins graves. Il fut vraiment très content quand il apprit l'existence de tant d’autres interdits que plusieurs vies n’auraient pas suffi à mettre à bas. Trop de dogmes et trop de religion pour lutter contre. Il menait donc sa petite bataille personnelle. Quelques blasphèmes par-ci, quelques péchés par-là. Il en était tout excité. Assez tôt il a adopté une technique très répandue : le ridicule. Il riait de tout. Oh ! Bien évidemment tout seul, dans son coin, il en pleurait, mais il fallait bien refuser l'évidence. Malheureusement il se rendit compte que son opposition était justement un jeu avec Dieu. Par ce fait il admettait son existence et ça il le refusait fermement. Il décida de vivre sans personne. Après cette décision Stan devint malade. Sa maladie se développait depuis un moment. Au début elle passa inaperçue et puis cela lui plaisait bien d'être atteint d'une maladie incurable, d'être diffèrent et pas comme les autres. Il se réfugia donc dans ses pensées, content de lui-même et fier de sa particularité. Il délaissa tout. Il décida de devenir un philosophe et un sage. Les choses matérielles ne devaient plus le préoccuper. Il devait aller à l'essentiel. Son plan était relativement banal d'ailleurs, il s'inspirait de ce que d'autres avaient déjà a inventé, il y a si longtemps. Une nourriture simple et en petite quantité, une vie spartiate avec un minimum de confort et un détachement pour toutes les futilités…C'était ses nouveaux principes. Bien sûr n'ayant pas d'expérience il s'attaqua d'abord au plus facile. Il ne faisait plus de ménage, il ne lavait plus ses fenêtres, sa cuisine devient rudimentaire. Finalement ce programme n'avait que des avantages, il n'exigeait pas grand chose sinon de ne rien faire. Il se concentrait sur lui-même, regardait le soleil et les étoiles et essayait de penser. Cela s'avéra difficile, le contact avec le monde était coupé et, vite fait, il lui manqua des sujets de réflexions. La contemplation du ciel devenait impossible à cause des fenêtres opaques de saletés. Puisque ses sorties devaient, selon ses nouvelles idées, se réduire de minimum il ne pouvait pas non plus analyser les autres. Finalement Stan se sentit relativement vite saturé de la vie de sage mais il persistait quand même. Il tournait en rond dans sa chambre de plus en plus étroite, remplie de poubelles. Leur odeur commençait vraiment à l'agacer mais un sage devait être au-dessus de ça ! Il se cognait, s'accrochait en permanence à un quelconque objet et sa peau était devenue parsemée de nombreux et douloureux bleus. Il se trouva de plus en plus mal et un jour il perdit conscience. Là il lui fallait agir, car un philosophe sans conscience c'était inconcevable ! Le médecin était perplexe et avait du mal à cerner le véritable mal de Stan. Suivant les méthodes traditionnelles il lui prescrivit une cure dans un sanatorium à la montagne. Stan avait quelques réticences, il savait que certains en revenaient encore plus atteint mais après tout cela valait la peine de tenter l'expérience. En plus là-haut il pourra voir des gens singuliers s'approcher d'une vérité peut-être… Il manquait terriblement d'idées et peut-être les trouverait-il dans le contact avec la nature ? Mais parfois la nature est plus dure que ce Dieu énigmatique et elle ne veut rien dire du tout, son silence n'étant vraiment pas symboliquement significatif. Il chercha, son obstination s'avérait vraiment incongrue Il ouvrit largement les yeux et décida de prendre au sérieux, d'analyser chaque signe et … lors d'une promenade solitaire il se retrouva au bord d'un précipice où un panneau indiquait : En cas de doute s'abstenir. Une force inconnue l'attirait vers le précipice, une autre le retenait. Il compris qu'il ne décidait rien lui-même, mais qui pensait à sa place alors ? Cela dépassait ses possibilités de compréhensions. Décidément il n'était pas fait pour devenir un philosophe. S'abstenir ou ne pas s'abstenir ? S'il devait appliquer cette règle il aurait été obligé de s'abstenir de vivre. Stan se sentit affreusement pitoyable, même ce dilemme quelqu'un l'avait formulé bien avant lui. Il rentra à la maison, complètement perdu, en se répétant obstinément : - Ophélie va au couvent. Tiens ! Avec ce couvent Dieu est encore de retour. | ||
| Hélène |
ah mais c'est qu'on va attendre mars avec impatience maintenant ! épousera-t-il Ophélie ? les paris sont ouverts. |