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K-sper
Envoyé mardi 04 mai 2004 - 23h24:   

Cette histoire nous appartient à tous les deux. La part que j’ai, sa manière bien à elle de continuer, de respirer gravement comme un chien repus au soleil, cette part ne défie pas la tienne. Ta part, ton mystère, ton regard, sa couleur broyée doux sur ta langue, je n’en connaîtrai jamais que la musique que font les mots quand tu la prononces. Je ne pourrai y retrouver que l’écho d’un idéal de similitude. Je ne pourrai en décoder que les effluves proches.

Cette histoire ne leur appartient pas. Et ne m’appartient aucune autre histoire de toi et d’ « autre ». Chaque rencontre, aussi infime soit-elle, n’appartient qu’à ceux qui se rencontrent. A eux seuls de peser s’il s’agit du premier instant d’un nouveau séisme spirituel ou de retrouvailles miraculeuses d’une histoire tectonique d’avant notre mémoire.

Les miracles ne perdurent pas en tant qu’évènement. Ne perdurent que leurs effets et seulement dans les cœurs prêts à accepter cette continuité changeante. Comme est changeante la couleur de la mer mais que pareillement vit sa magie. Et peut-être aussi que sa magie réside dans son mouvement. On ne peut pas savoir. On ne peut jamais être sûr de rien. Ou si l’on peut, on ne peut que pour soi-même. Parfois deux savent. En même temps et exactement la même chose. Des gens ont raconté ces expériences maintes fois. Mais personne jamais, même eux deux, ne pourra prouver que c’est vrai et qu’il ne s’agit pas seulement d’une extrême proximité, leurre fascinant d’une harmonie unique.

Les miracles ne sont pas pour soi seul. Les miracles sont des Signes, ils passent les barrières ne nos nous, de nos je, de nos tu. Ils peuvent faire plus d’effet en d’autres qu’en soi, ça n’a rien de terrifiant, on n’a rien raté pour cela, il ne faut pas s’en vouloir. On n’est jamais le porteur unique et continu d’un Signe. Personne, jamais ne pourrait exiger cela de nous, ni personne ni dieu. On est parfois les vecteurs de Signes et d’autres les récoltent quand on les a semés. Ce qui est doux et baume, c’est que la réciproque ne peut être que vraie. Mais seulement dans les cœurs prêts à accepter cette continuité changeante, prêt à ouvrir l’œil, pas l’œil distrait, l’œil croyant, l’œil qui voit dans l’apparence d’un rêve la vérité manquante. L’œil qui refuse la lassitude et les bruits, les usures, qui croit en la continuité changeante.

Cette histoire est un miracle. Les miracles ne sont jamais orthodoxes, mais ils sont toujours porteurs de vie. Ils révèlent plus qu’ils ne disent, ils éveillent plus qu’ils n’instruisent. Ils ont une vie indépendante de notre volonté. On ne maintient jamais une âme, un miracle, une rencontre, une relation en soi comme une sorte de cliché sensoriel et spirituel persistant. Le faire est un mensonge, les pires, ceux à soi-même dont on inflige les effets aux autres. Les plus cruels. L’odeur du lilas s’évapore, même si elle semble sertie dans nos narines à tout jamais. Un jour l’odeur s’en va. C’est heureux, qu’elle s’en aille, sinon comment serions-nous si ému, si heureux de la ressentir à nouveau ? Comment pourrait-elle nous éveiller de nos sommeils ? Et ne transporte-t-elle pas davantage à chaque fois, toute l’histoire de toutes ses retrouvailles, à chaque fois ?

Il n’y a pas de peine à avoir, pas pour cela, pas pour le changement. Pas pour ce mouvement qui est la vie elle-même. Il n’y a que l’espérance éteinte qu’il faut craindre. Il n’y a que le désabusement. La mort c’est cela sans doute, c’est tellement cela que c’en est douloureux de le dire, la mort c’est lorsqu’on ne croit même plus ce que l’on voit, lorsqu’on se refuse, trame usée et devenu si fragile, à croire à cette continuité malgré le changement. Qu’on croit que les miracles ne reviendront plus, que leurs effets prennent fin, qu’on s’est peut-être fourvoyé sur leur pouvoir, qu’on doute de notre dignité à les recevoir, qu’on pense que les odeurs s’en vont vraiment. Que l’invisible est versatile, que l’on perd confiance en son don le plus précieux : l’enthousiasme créateur. L’habité qui nous transporte.

Notre histoire, n’est pas que notre histoire, même si elle n’appartient qu’à chacun d’entre nous. La rencontre est l’éclosion d’une grâce dans le mouvement insensé de vies qui se croisent. La grâce, par ce qu’elle vient d’avant nous, perdurera, malgré tout ce que jamais on pourra en dédire ou en défaire. Il ne tiendra qu’à nous d’en inscrire le mouvement continué dans l’espace, dans le temps et dans nos vies. Il ne tient jamais qu’à nous et toujours à nous d’ouvrir l’âme derrière les yeux. Et à chaque fois alors, toutes les histoires, toutes les vies, tous les miracles nous animeront d’un nouveau mouvement. D’un mouvement novateur. C’est pour cela que parfois, nous devons nous pardonner d’avoir fermé les yeux, d’avoir oublié, pour laisser le souvenir nous transformer à nouveau. Pour laisser la mue s’accomplir entièrement. Nous ne sommes pas des êtres subis, nous sommes des êtres créés, nous ne sommes pas des êtres souffrants, nous sommes des êtres créant. C’est pourquoi et jusqu’à la fin des temps, le souffle de la vie animera toutes nos histoires, toutes nos rencontres, toutes nos retrouvailles. Et que jamais rien, rien, n’est anodin ni infime. Et qu’il faut se réjouir de cela : cette histoire, comme toutes nos histoires, est un miracle dont nous n’avons pas encore fini de naître à ses effets.



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K res te
Envoyé mardi 04 mai 2004 - 23h33:   

toujours entretenir la flamme de l'espérance .
Elle ouvre la lumière sur les liens les plus infimes ce sont eux que j'aperçois entre tes lignes. ils sont pour qui veut bien les apercevoir.
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K-sper
Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 00h00:   

Oui, K-res te, la vie entière et bien davantage encore est à portée de ceux qui veulent bien l'apercevoir.

Il n'y a rien à entretenir, l'entretien nie le changement, nie la vie, il veut "conserver" pas évoluer. Il est juste utile de se rappeler régulièrement que l'on peut s'éveiller , voir à nouveau, faire et refaire le chemin de Damas dans les deux sens. Croire à la persistance d'une forme de la grâce ressentie est un leurre.

Pour (re)naître il faut d'abord, d'une manière ou d'une autre, cesser d'exister. Il en est de même pour donner la vie.
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el ke tas
Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 09h16:   

"Croire à la persistance d'une forme de la grâce ressentie est un leurre."

il ne s'agit pas de croire, mais de ressentir, précisément

"Pour (re)naître il faut d'abord, d'une manière ou d'une autre, cesser d'exister. Il en est de même pour donner la vie."

je ne veux pas (re)naître, et je n'existe pas

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K res te
Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 09h29:   

croire est une lutte contre le ressenti la plupart du temps.
mais le difficile est de comprendre le message du ressenti et encore davantage de le traduire en mots.
de la peut être certains textes difficiles à comprendre si on les lit trop vite. Chaque mot a souvent plusieurs significations.
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K-sper
Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 09h42:   

Quel dommage que tu n'existe pas ;-) moi qui croyait avoir trouvé un interlocuteur. De toute façon, je ne m'adressais qu'à moi-même, sorte de journal d'intime conviction, ou de cheminement.
Il y a une grande différence entre ressentir et croire, on peut ne pas croire à ce que l'on ressent, on peut ne pas ressentir ce que l'on croit. Ce n'est pas exclusif, certaines choses surgissent quand les les deux sont présents. Mais le manque d'une des deux peut, devrait, provoquer un appel à l'évolution, au changement. La grâce persiste, mais la forme que prend son ressenti évolue. C'est vouloir fixer sa forme envers et contre la liberté de la grâce qui est un leurre.

Ainsi, prenons la relation d'un parent et d'un enfant. Prenons "cette histoire" là. La grâce ressentie à la naissance évoluera dans sa forme tous les jours en fonction de l'évolution de l'enfant, de la communication et de ses besoins de l'affirmation de son identité, de notre viellissement et de nos soucis, de notre manière de reculer là où l'enfant avance pour lui laisser cette place qui lui est dûe. Cette grâce aura une forme différente à chacune de ces étapes. Vouloir fixer la forme du ressenti à l'étape de l'enfant nourrison est un leurre qui empêchera le parent de percevoir tout le don de l'enfant grandissant. Ou le rendra excessivement nostalgique de ces moments qui l'on mis en amour de son enfant et cherchera à reproduire ce ressenti avec un nouvel enfant. Mais croire qu'au delà des pertes de ces ressentis magiques, d'autres surgiront de cette même grâce sans rien enlever bien au contraire est une manière de s'en remettre à la richesse de cette continuité changeante. Je ne disais rien de plus.

Ce qui m'intéresse, c'est le mouvement interne qui laisse place à la continuité changeante.

Pour le reste, nous parlons de concepts. Et a partir de vécu très différents, sauf si tu es moi, ce que je ne crois pas ;-)(ne ne ressent d'ailleurs ;-) )

K-sper le fantôme

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K-sper
Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 09h51:   

Oh K res-te, j'avais cru que tu avait mué ( continuité changeante ;-) en el ke tas...

Mais ton écho rejoins je crois le mien. Oui. Merci de m'avoir lu... ca a été une rencontre, une histoire, un petit miracle. Là, seulement réside mon crédo : jamais rien n'est anodin ni infime pour est convaincu qu'il faut ouvrir les yeux. :-)


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K res te
Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 12h45:   

les refermer pour protéger le rêve l'espoir et le repos.
puis les ouvrir à nouveau neufs et prêts à recevoir les ondes
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K res te
Envoyé mercredi 05 mai 2004 - 23h48:   

pour rétablissement des échanges normaux
je réidentifie en K res te sinon sur la liste à droite apparaît " gomme "
bonne continuation.

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