Comme un lézard

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Auteur Message   Cécile Envoyé dimanche 25 juillet 2004 - 15h44:    La matinée est chaude. Déjà, dans le ciel le soleil tend ses mains à la terre. Je regarde autour de moi, jonché sur mon château de pierre. La montagne arbore ses teintes estivales et je respire ses odeurs de grande dame. Parfums de plantes aromatiques liés aux délicates senteurs de bruyères et de gentiane. Délice végétal. Au parfum s'ajoute l'intensité du vert. De l'arbre au long tronc, à l'arbrisseau, du sapin à l'eucalyptus, autant de teintes différentes qui se mêlent sur une toile naturelle. Si je regarde vers le bas, la mer offre son miroir aux reflets turquoises. Les vagues se font douces pour flirter avec les roches. Et parfois dans un sursaut d'émoi projettent leur écume pour éclabousser les mouettes rieuses. A mes côtés, les abeilles butinent les fleurs. Une branche s'est incrustée dans la pierre de ma demeure. J'hume l'arome de ses fruits rouges. J'aime cette branche abri. Lorsque la lumière éclaire mon mur, je me pavane devant elle. Ma peau se réchauffe et je me délecte. C'est l'été. Je sais que d'ici quelques heures des centaines de touristes viendront troubler ma tranquilité. Près d'ici, une tour d'observation achève le long chemin des douaniers. Du haut de cette tour, la mer, la montagne montrent leur beauté éternelle. Par temps dégagé, une île se dessine sur la dernière ligne maritime. Certains de ces touristes me surprennent parfois. Car caressé par les rayons du soleil, j'ai tendance à me laisser bercer par le silence de la montagne. Lorsqu'un bruit de cailloux entrechoqués, j'entrouve les paupières. Terreur ! Deux yeux énormes me fixent. Paniqué, je me cache furtivement derrière les épines protectrices de ma collocatrice. L'homme a à peine le temps de me voir filer et déjà il me cherche du regard. Par chance, la nature divine m'a doté d'une robe aux couleurs similaires à ma branche de mûrier. Ainsi, l'homme confond mon corps avec les tiges piquantes et ne se risque pas à y mettre la main. Cela me sauve. Je me souviens un jour. J'ai eu une peur bleue. Je dormais au soleil comme à l'accoutumée. Ce jour là, ses rayons étaient particulièrement chauds et je devais être légèrement anesthésié. C'est alors qu'un enfant terrible m'a saisi par la queue. Alors je me suis mis à me tortiller. Tant bien que mal je me suis dégagé de son emprise. Je crois qu'il a été aussi effrayé que moi de me sentir remuer car sa petite main a lâché prise. Il se remettait de sa surprise que je m'étais dissimulé derrière une grosse pierre. Je restais palpitant sans oser sortir de ma cachette. Je sentais son souffle non loin de là et vous pensez bien que je n'avez pas envie qu'il me retrouve. Puis j'ai entendu la voix d'un adulte -"Jonathan, que fais-tu ? Nous t'attendons !", propos suivis de la course de l'enfant dans le sentier caillouteux. "Papa, viens voir, j'ai vu un lézard !" Ce jour là, je n'ai pas osé revenir à ma place habituelle. J'avais trop peur que le père et son enfant reviennent sur leurs pas. Pour cela, aujourd'hui, je me suis posté tout en haut de mon mur et tant que le calme demeure, je me dore sous les rayons du soleil.   Ali Envoyé dimanche 25 juillet 2004 - 21h06:    "comme un lézard" très beau titre pour une belle nouvelle au style fluide simple et profond.Merci Cécile. (Cécile si tu comptes combien de mercis j't'ai envoyé tu en ouvrirais un compte bancaire à la banque de Paris ,parce que mes mercis sont très chère ,un merci alien vaut 10euros;). Merci en corps   Cécile Envoyé dimanche 25 juillet 2004 - 21h10:    Le sourire que tu me donnes à chacun de tes mercis, vaut bien plus que tout l'or du monde mon cher Ali !!!!   Ali Envoyé dimanche 25 juillet 2004 - 23h16:    Tanemmirt atas Cécile,moi aussi les beaux moments que je passe avec toi valent plus que tout l'or du monde ma très chère Cécile,j'apprend bcp de toi! Merci mon amie.   Ali Envoyé dimanche 25 juillet 2004 - 23h16:    Tanemmirt atas Cécile,moi aussi les beaux moments que je passe avec toi valent plus que tout l'or du monde ma très chère Cécile,j'apprend bcp de toi! Merci mon amie.   Yves Envoyé lundi 26 juillet 2004 - 17h17:    Cécile lézarde....