Culture Politique contre Idéologies Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

66 zone franche - Le forum de Francopolis » Romans, nouvelles » Culture Politique contre Idéologies « précédent Suivant »

Auteur Message
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Bachy Pierre
Envoyé mardi 11 janvier 2005 - 17h49:   

Bonjour,

[…] « La jeunesse se sent perdue devant l'instantanéité d'échange de l'information qui crée la valse des idées et des capitaux, jointe au conditionnement massif et simultané de centaines de millions d'êtres par les médias, conditionnement dont la cible est surtout elle qu'il s'agit d'installer dans la consommation, et l'école destinée à donner des "jeunes produits" dociles, le tout complété par une acculturation de l'adolescence submergée par la communication. […] Nos jeunes en occident sont massivement soumis à cette forme de pensée unique… » […]

Extrait de l’article de Yves Heurté dans « Culture Politique contre Idéologies » au colloque d’Aspe sur Jeunesse et Politique,

Martin Gray reprend le même argument dans son livre « Au nom de tous les Hommes » en dénonçant ce qu’il appelle le « Prince médiatique » :

« Il règne.
Il gouverne les têtes. Il est le visage du plus grand pouvoir qui ait jamais existé. Les foules le suivent. Il dit un mot, et elles se précipitent pour applaudir le héros qu’il leur a désigné.
Les jeunes gens veulent à tout prix le servir, pour qu’il fasse connaître leur nom, leurs traits.
Il prétend ne dire que la vérité, se plier aux désirs de ceux qui l’écoutent, le lisent, le regardent.
Il est habile. Il a trouvé l’allié qui lui assure la domination sur tous ceux - l’immense majorité des hommes - qui ignorent qu’ils lui sont soumis et se croient libres.
L’allié du Prince Médiatique, de Jupiter, c’est Caïn.
À chaque instant sur les écrans qu’il anime, on voit tuer, torturer, frapper, humilier. L’angoisse, les peurs, la violence, le meurtre sont le grand ressort des images qu’il diffuse.
Et quand Jupiter-Média ne montre pas la cruauté, il flatte les perversions de l’âme.
On montre le malade, le fou, le déchiré, le malheureux. Le Prince Médiatique nous invite à pleurer sur ces souffrances, la compassion est son alibi. En fait, il flatte notre désir malsain de contempler le malheur d’autrui.
On met en scène la rivalité, l’adultère, la concupiscence, le désir, la peur, l’horreur.
On transforme chaque téléspectateur en voyeur.
Ce sont des jeux du cirque renouvelés, qui font appel aux instincts qui rassemblaient, à Rome, la foule au Colisée. Quant au désir de voir couler le sang, les fictions le satisfont.
Un adolescent de seize ans, aura vu durant sa courte vie, plusieurs milliers de meurtres !
S’étonnera-t-on qu’un jour il prenne une arme - en vente libre aux États-Unis - et, par jeu, par haine ou mépris de l’autre, par défi, devienne Caïn, et abatte, dans son lycée, au hasard, ceux dont il partageait les études et les jeux ? »

Un livre à découvrir !

http://users.skynet.be/pierre.bachy/gray_martin_aunomdetousleshommes.html

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Hélène
Envoyé mardi 11 janvier 2005 - 18h35:   

Poignant et de constater par le rappel de l'auteur que rien n'a changé et ne changera jamais.
L'argent d'abord , le pouvoir ensuite , ces deux choses qui engendrent la jalousie et le désir de conquête
nous les portons sans doute tous en nous, tapis .
et aucun peuple ne peut dire qu'il est différent , ni aucun être sans doute.
il y a des humains qui se grisent de tout cela.

merci Pierre
se méfier de soi est il le premier pas qui peut aider à ce que le monde devienne plus facile à fréquenter ?
amitiés


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

yh
Envoyé mardi 11 janvier 2005 - 23h40:   

Merci Pierre. Quant on tente de faire partager un peu de lucidité à ceux qui nous entourent, individuellement on nous écoute, mais collectivement, il n'en est rien. Ce qui montre à quel degré de conditionnement de masse nous sommes arrivés. Et le grand argument qu'on nous oppose, qui n'est pas toujours totalement faux c'est qu'on veut revenir au temps des diligences et à l'âge des cavernes. C'est à dire qu'on nous ridiculise pour ne pas écouter. Mais une des grandes forces de ceux qui mènent le monde car elle est cachée, c'est son rapport avec le passé. Il faut qu'il soit neutralisé pour semer ce qu'on nomme le modernisme et retirer tout élément de référence. Et transporter le passé dans le virtuel alors qu'il ne l'a pas été.Il y a pour ma génération (j'ai 78 ans) un devoir de mémoire qui consiste simplement à dire non ce qu'elle veut imposer (de quel droit ?) mais ce qu'elle a vu. L'impensable. L'inimaginable, survenu dans un monde banal et démocratique.. Et détruire l'idée qu'il est impossible que ça revienne parce qu'il ne nous est montré que des gens heureux. Qu'on ne peut pas devenir fous de violence et rester indemne avec la vision dans son adolescence de milliers de meurtres à l'image. La jeunesse allemande a pu massivement soutenir la folie d'Hitler parce qu'elle n'a pas vu que le nationalisme était l'inverse du patriotisme. Comme nous ne voyons pas qu'il y a des dizaines de guerre dans le monde dont les plus dures pratiquées par des pays démocratiques. Puis dans un tel climat surviennent soudain des situations irréversibles où on est amené à faire des actes invraisemblables. Moi par exemple j'ai dû tuer un jeune de mon âge parce que j'étais dans une situation que je n'avais pas voulue mais où je ne pouvais faire autrement.
Mais je crois qu'il ne faut pas céder à la tentation de se dire qu'il n'y a rien à faire. La création artistique qui nous rassemble sur le net est fragile mais pas du tout inefficace. Ce n'est pas une idéologie de plus mais un moyen de penser tout de travers car encore libre, et c'est déjà beaucoup, spa ? (-:-)))
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Anonyme
Envoyé mercredi 12 janvier 2005 - 01h10:   

Il y a encore quelques années on s'attendait à ce que les moyens d'information modernes viennent au secours des démunis cad ceux qui croient encore à la force des valeurs morales humanistes en mettant au clair et dénonçant les manipulations de ceux qui en parlent pour en faire un compte en banque,ou creuser avec un puits de pertole. Malheureusement, on s'est révéillé un jour et on a vite compris que nos aliés supposés nous ont trahi tout en nous laissant les mots pour décrire notre désolation devant un monde où l'on parle de démocratie pour signifier le contraire, où l'on parle des droits de l'homme pour les ecraser sous les bottes des armées d'occupations ou des dictatures en place. Les intellectuelles ne devaient ils pas se positionner face à un monde qui écrase tout et eux en premier?
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Bachy Pierre
Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 08h45:   

Bonjour,

Merci pour vos commentaires !

Cela fait plaisir d'être lu...quelque part :-))

Cordialement à tou-te-s ;-))

Pierre
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

PhiliPPe
Envoyé vendredi 14 janvier 2005 - 11h51:   

Anonyme , la majorité des intéllectuels ont trop dit de conneries dans le passé ; ils se sont plus crédibles, même si ils peuvent avoir encore du succès avec leur livres et une aura.
Ils le savent également.
Le mois prochain,je me sépare de ma télévision. Je sens que cela va me faire du bien.

PhiliPPe
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

lafourmi
Envoyé vendredi 14 janvier 2005 - 17h27:   

Philippe j'entendais ce matin à la radio que la télé avait parfois , du moins pour les émissions historiques , les réveils de mémoire, des problèmes parcequ'il n'y avait pas eu d'images.
l'exemple était pas d'images le jour du retour des déportés quelques autres exemples que j'ai oublié .
la radio ou les journaux ou livres deviennent alors nécessaires.
mais combien de personnes font l'effort de s'y intéresser?

On parlait des années de 1940 à 1950 et j'ai pensé que l'image était moins à l'honneur puisque rare était la possibilité d'accès à une télévision.
Maintenant l'abondance nuit parfois je crois ; elle nous rend passifs ou au contraire nous agresse avec des photos de cruauté , de sang , de morts .
j'avoue que je n'ai plus le courage de regarder alors je n'écoute que la radio.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

PhiliPPe
Envoyé vendredi 14 janvier 2005 - 18h05:   

Oui, il y a de bonnes émission sur les programmes du cable. Je suis abonné à la chaine "histoire" et à "toute l'histoire", mais il m'empêche que tout cela me fatigue, je vis pas avec le passé.
La résistance menée de intérieur, celle menée de l'extérieur, la foi en le pétainisme, la foi en De Gaulle m'ont toujours passionné mais je ne l'ai pas vécu ; les hommes sont les hommes avec leur peur, leur orgueil, leur lacheté et leur manque de courage et les femmes aussi, bien que cela soit pour elles, un peu différent à bien des égards.
La majorité des personnes sont pris dans l'engrenage de la productivité et de la rentabilité voulus. Quand ils sont fatigués des pressions qu'ils subissent dans leur travail quotidien, ils se détendent avec les programmes Tv qui ne pensent qu'à faire de l'audience, y compris les chaines publics. La seule exception du service public c'est la chaine Arte.
Ce qu'il est possible de constater aujourd'hui a été programmé depuis longtemps, c'est inévitable.
Malgré cela,je n'arrive pas à être aigri et à en vouloir à quelqu'un.
Dans l'ideal, Il faudrait avoir le courage d'un projet de société et organiser des états généraux comme cela a déjà été fait partielement autrefois, (j'ai étudié la question pour mon plaisir) mais je ne fais aucune illusion à ce sujet,les officiels démocratiqement élus n'ont pas cela dans leur tête.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

YV
Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 23h16:   

Paradoxalement, devant le pouvoir de l'argent, c'est ce qui semble fragile qui l'est le moins. Cette chose si fragile qu'on nomme culture glisse entre les griffes de l'argentet du pouvoir. Ce n'est pas une vue idéaliste mais une forme de lutte et de déconditionnement que ce qui se passe sans aclat dans les entreprises associatives, que les politiques et les gens de pouvoir détestent car ils ont de la peine et à les exploiter et à les contrôler. On assiste actuellement à une montée très forte de ces micro associations parce que les gens ont à nouveau conscience que la culture c'est ce qu'ils font, aussi humblement que ce soit et pas seulement ce qu'ils consomment. Ce n'est pas un hasard si les trois films français de ces derniers temps qui ont crevé tous les records d'audience avec leurs millions de spectateurs avaient été refusés par tous les producteurs...parce qu'ils étaient à petit budget. Ce n'est pas non plus un hasard qui a provoqué la crise des intermittants. Le problème des abus (réels)pouvait être facilement résolu en interne mais ce que tentait un Sellière c'est de faire disparaître les petites entreprises de spectacle non rentables pour drainer les publics vers les productions de masse qu'il contrôle. D'autant que la complicité des politiques l'y aidait. Pour beaucoup de politiques locaux, il ne faut aider que ceux qui les valorisent et les aident dans la pèche à l'électeur par les échos sur les médias. Ce que nous faisons à Francopolis est à la fois infime et essentiel.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

lafourmi
Envoyé dimanche 16 janvier 2005 - 00h27:   

quelque chose m'intrique quand même c'est que si tu donnes de l'argent à une ssociation l'état te permet de déduire 50% de tes impôts .
par contre c'est super que le public fasse la loi pour des films comme les choristes ou amélie ça veut dire qu'on ne sera pas complètement conditionnés si facilement.
et je trouve qu'en ce moment on commence enfin à entendre des chansons qui ont un peu plus de sens.
et un peu moins de chansons américaines . ça fait du bien non?
patience le vent souffle toujours où il veut !!
francopolis je ne sais pas si ça sert vraiment mais c'est souvent très intéressant
au moins on prend la température de ce que devient l'art au présent loin des médias


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

yh
Envoyé dimanche 16 janvier 2005 - 23h44:   

Des chanteurs commencent à comprendre qu'ils sont d'autant plus jetables qu'il faut des sommes très élevées pour assurer leur soutien logistique, leur enrobage scénique. On commence à voir un chanteur avec un violoncelle et c'est tout. Je n'ai aucun mérite mais c'est simple hasard si j'ai assisté au début de Brassens en scène. Il avait en tout un tabouret sa guitare et sa moustache. Le tabouret pour poser son pied ! Ce soir là, il a osé, à Bordeaux, dire au public qu'il ne chanterait pas si les flics ne sortaient pas de la salle !

Message:
Identificateur : Information d'envoi:
Cet espace est public. Entrez votre nom d'intervenant et votre mot de passe si vous avez un compte. Sinon, entrez vos Nom, Prénom et votre nom d'intervenant si vous avez un compte . Laissez le champ 'mot de passe' vide. Votre adresse E-mail est optionnelle.
Mot de passe :
E-mail:
Options: Ecrire en tant que "Anonyme"
Code HTML non valide dans un message
Activation automatique d'URL dans un message
Envoyer:

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration