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Bachy Pierre
Envoyé vendredi 22 avril 2005 - 17h28:   

Plus particulièrement à Laurence, notre artiste si sensible...

Dès 1900, une réflexion est menée par des artistes sur les relations existant entre les images et les mots, ainsi que leur volonté de faire éclater le sens convenu du langage. Si les impressionnistes s'étaient contentés de montrer l'émergence de la typographie dans les décors urbains, Braque et Picasso vont aller bien plus loin dans l'utilisation des lettres.
En 1911, Braque, le premier, introduit dans ses tableaux des lettres et des mots qu'il peint au pochoir. Il a un faible pour les lettres grossières à empattements épais. De son côté, Picasso lui emboîte le pas, de sorte que sa période cubiste se remplit de toutes sortes de messages insolites : étiquettes de bouteilles, gros titres de journaux, morceaux de partitions, fragments d'affiches. Très vite, l'usage subversif de ces collages et autres découpages apparaît. Car tous ces mots entrés comme par effraction dans la toile, incitent le spectateur à de tout autres déchiffrements.
Le grand spécialiste du genre sera Marcel Duchamp qui, toute sa vie, se livrera à un jeu incessant de calembours et d'anagrammes, lui qui déclarait : «Les mots ne mènent rigoureusement nulle part.» Cet affreux jojo va d'ailleurs s'amuser à repeindre à sa façon l'une des icônes de l'art occidental : la Joconde. On se souvient qu'il l'affuble d'une paire de moustaches et d'un bouc, et qu'il place, sous le tableau, une austère inscription en capitales «L. H. 0. 0. Q.», inscription mystérieuse qui semble nécessiter une connaissance érudite du latin. En fait, lue à haute voix, ces lettres d'imprimerie laissent à penser que Mona Lisa n'était pas seulement dotée d'une pilosité abondante, mais aussi d'un tempérament volcanique : «Elle a chaud au...»
Détournés de leur sens originel, découpés, collés, tronqués, les mots ont une charge provocatrice auxquels bien des artistes vont s'intéresser. C'est Magritte qui poussera à l'extrême le décalage entre l'image et le mot. Que l'on songe à tous ces tableaux où l'on retrouve une sage écriture cursive d'écolier, comme tracée à la craie, pour calligraphier des mots sans lien aucun avec l'objet désigné. Ainsi, le mot «ciel» se trouve placé sous un sac, le mot «oiseau» sous un canif, sans compter le si célèbre «Ceci n'est pas une pipe», qui nous oblige clairement à repenser ce qu'est une évidence oculaire...
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Garhance
Envoyé lundi 25 avril 2005 - 22h37:   

sans compter le si célèbre «Ceci n'est pas une pipe», qui nous oblige clairement à repenser ce qu'est une évidence oculaire...


Pour les yeux qui le voient, un mirage est aussi une évidence oculaire.. Magie de pouvoir arranger et déranger les évidences :-)

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