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Ludo
Envoyé mardi 06 septembre 2005 - 11h11:   

poulpe fission

Gé poireaute devant le troquet avec ses grands yeux jaune. Son regard de cirrhose. Qu’est-ce qu’il fout, pourquoi il entre pas ? L’heure... Gé a de l’avance. Le troquet ouvrira le temps d'en griller une. Pas de briquet dans son paquet de Pall Mall filtre. Saloperie, il pense. Si fort que le mot s’échappe de la cage crânienne et percute les cordes vocales … s-a-l-o-p-e-r-i-e! Le mot est catapulté sur les tympans d’un type qui passe à soixante deux centimètres environ. T’as du feu ? Une flamme clignote en gerbe d’étincelles. Sole mio! fait Gé. Le type lève la tête et, bien sûr, le soleil est déjà calé dans ses starting blocks.
Un peu avant le passage du camion balai du normand devant le bastringue, un ciel de blue jeans délavés s’étendait sur la ville, et, maintenant, la rosée étoile le bitume sous les souliers vernis de Gé. Merde! Fait encore soif! Ca s'arrête donc jamais! Une soif de malade, en effet. De celles qui fleurissent au comptoir les saisons de grand doute. Quand le poulpe gigote dans les poitrines. Gé desserre le nœud de cravate.
Normand consulte sa montre à quartz. Court sur pattes, l’homme allonge le pas. Il a garé en double file son camion vert et blanc devant Pinson, l’îlotier. Pressé comme un citron, l’animal oublie l’infraction.
Normand tire son mégot au ras des lèvres entre pouce et index. Tremblements de doigts de magnitude huit sur l’échelle du poulpe. Avec barreaux de suée froide. "La porte, bordel!" ; "Voilà voilà, on arrive mon pote".

"Ho Gilou!". Pinson au bal de l'entonnoir. Un sous-bock claque sa réponse sur le zinc. Normand, efficace, est déjà ressorti. Torchon en main, Gilou fixe machinalement le bout droit du comptoir. La place est vide. Pinson emballe sa bière comme si sa vie en dépendait. Le regard éclairé d’une étrange lueur jaune, il porte le dernier toast.
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jean-pierre
Envoyé mardi 06 septembre 2005 - 13h17:   

Merde! Fait encore soif! Une soif de malade, De celles qui fleurissent au comptoir les saisons de grand doute.

tu ponds des phrases géniales Ludo
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Ludo
Envoyé mardi 06 septembre 2005 - 13h42:   

Tu as retrouvé la phrase que j'avais écrite en 1er leiu, JP, hop je remplace, merci !

poulpe fission

Gé poireaute devant le troquet avec ses grands yeux jaune. Son regard de cirrhose. Qu’est-ce qu’il fout, pourquoi il entre pas ? L’heure... Gé a de l’avance. Ca ouvrira le temps d'en griller une. Pas de briquet dans son paquet de Pall Mall filtre. Saloperie, il pense. Si fort que le mot s’échappe de la cage crânienne et percute les cordes vocales … s-a-l-o-p-e-r-i-e! Le mot est catapulté sur les tympans d’un type qui passe à soixante deux centimètres environ. T’as du feu ? Une flamme clignote en gerbe d’étincelles. Sole mio! fait Gé. Le type lève la tête et, bien sûr, le soleil est déjà calé dans ses starting blocks.
Un peu avant le passage du camion balai du normand devant le bastringue, un ciel de blue jeans délavés s’étendait sur la ville, et, maintenant, la rosée étoile le bitume sous les souliers vernis de Gé. Merde! Fait encore soif! Une soif de malade. De celles qui fleurissent au comptoir les saisons de grand doute. Quand le poulpe gigote dans les poitrines. Gé desserre le nœud de cravate.
Normand consulte sa montre à quartz. Court sur pattes, l’homme allonge le pas. Il a garé en double file son camion vert et blanc devant Pinson, l’îlotier. Pressé comme un citron, l’animal oublie l’infraction.
Normand tire son mégot au ras des lèvres entre pouce et index. Tremblements de doigts de magnitude huit sur l’échelle du poulpe. Avec barreaux de suée froide. "La porte, bordel!" ; "Voilà voilà, on arrive mon pote".

"Ho Gilou!". Pinson au bal de l'entonnoir. Un sous-bock claque sa réponse sur le zinc. Normand, efficace, est déjà ressorti. Torchon en main, Gilou fixe machinalement le bout droit du comptoir. La place est vide. Pinson emballe sa bière comme si sa vie en dépendait. Le regard éclairé d’une étrange lueur jaune, il porte le dernier toast.
Un peu avant le passage du camion balai du normand devant le bastringue, un ciel de blue jeans délavés s’étendait sur la ville, et, maintenant, la rosée étoile le bitume sous les souliers vernis de Gé. Merde! Fait encore soif! Ca s'arrête donc jamais! Une soif de malade, en effet. De celles qui fleurissent au comptoir les saisons de grand doute. Quand le poulpe gigote dans les poitrines. Gé desserre le nœud de cravate.
Normand consulte sa montre à quartz. Court sur pattes, l’homme allonge le pas. Il a garé en double file son camion vert et blanc devant Pinson, l’îlotier. Pressé comme un citron, l’animal oublie l’infraction.
Normand tire son mégot au ras des lèvres entre pouce et index. Tremblements de doigts de magnitude huit sur l’échelle du poulpe. Avec barreaux de suée froide. "La porte, bordel!" ; "Voilà voilà, on arrive mon pote".

"Ho Gilou!". Pinson au bal de l'entonnoir. Un sous-bock claque sa réponse sur le zinc. Normand, efficace, est déjà ressorti. Torchon en main, Gilou fixe machinalement le bout droit du comptoir. La place est vide. Pinson emballe sa bière comme si sa vie en dépendait. Le regard éclairé d’une étrange lueur jaune, il porte le dernier toast.
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Ludo
Envoyé mardi 06 septembre 2005 - 13h50:   

bienvenue en enfer

Le bocage urbain défile comme une larve triste. Dans deux minutes, les freins vont grincer au quai d'une petite gare minable en plein centre ville.

Biscotte débarque en flattant la carcasse du RER. Quelques pas direction sortie des voyageurs le font trébucher sur un chariot : "Salopard!" il éructe.
Une jeune fille le dépasse ; elle porte un corsaire bleu qui lui moule les fesses en les remontant. "Hé... c'est-y pas qu'il a son brevet de cariste!". Biscotte chevauche le caddie comme une trotinette, et, quand la fille arrive au niveau du passage sous quai, il entreprend une queue de poisson qui les rend face à face. Elle est déjà dans le souterrain.
"Bêcheuse!Pimbêche!". L'écho bref et sourd résonne dans le crâne de Biscotte qui en lâche sa 8.6... Maintenant il sourit au composteur automatique, l'enjambe et débouche sur la Place Centrale à bout de souffle, peau moite. Il entre au café de la gare sans tergiverser.
Le petit brun à moustaches qui lui sert un demi/calva lui rappelle quelqu'un ou quelque chose. Biscotte plonge son godet dans la choppe. Sa bouche fait l'entonnoir. Un regard au petit brun... pas enclin. Plan large, grands yeu ouverts à l'autre bout du bar : une petite étoile d'homme joue son gaillard d'un mètre quatre-vingts plié en deux sur son expresso. Genre grande souche. Biscotte a vite fait de s'y coller.
Il est à peine huit heures et l'ami pue des yeux en trébuchant sur le gros sac du colosse ; qui se relève, qui sent le réflexe de comptoir, le poing dans la gueule, puis qui tremblote un geste chasse-mouche. Moustaches est en alerte. Biscotte aussi. "Et il va me l'offrir sa petite addition?"
Devant le comptoir il y a des tables, et assis sur une chaise un mec clame trifouille vraisemblalblement une lame dans sa poche. A sa gauche, un autre mec sapé comme s'il venait fourguer des moissonneuses-batteuses aux bouseux du coin.
"Tiens connard, c'est moi qui coiffe, je suis coiffeur!". Moustaches s'essuie le front. "On leur remet ça?" il fait. Et personne ne répond, ni couteau, ni moissonneuse, ni café noir, ni Biscotte, raidis tous les quatre, les clients.

Une infirmière en uniforme noir, précédée d'un malabar, font une entrée fracassante : "Y'aurait encore une vie par ici?...Repos, messieurs! Bienvenue en enfer." Ils se lèvent tous comme des damnés. Sauf moustaches qui louche sur sa montre et décroche le téléphone.
"Ouis nickel, ils sont partis. Tu peux amener les croissants."

(tiré de l'impasse aux visage)

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