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Isabelle
Envoyé samedi 18 mars 2006 - 13h54:   

Longtemps je me suis levée de bonne heure.
Les arcanes se font ainsi chez moi, prudemment, je toucherai, verrai plus tard.
Par exemple je laisse vanille poivrée l’odeur d’un autre tout simplement venir sur l’aube, oh c’est une fragile odeur, venant de cette nuit précise. Elle est bien là et sur le bord du drap, témoignant que ma maison en est faite et qu’elle est entrée sous la peau comme le sable rouge du désert.
Et puis les sons retracent la géographie du lieu, un grand immeuble jaune sur la colline, au milieu de la ville, entre lui et la mer de pleins quartiers de bruits et de ripaille, d’hôpitaux et musées, de restaurants.
De plages.
J’entends d’abord les goélands très tôt la nuit, criards, de longues plaintes rudes modulées de mer en mer, très larges.
J’entends les longues traînes graves des voitures la houle de la circulation commençante .
J’entends aussi les chiens.
J’entends les hommes qui se relèvent du néant, qui s’enveloppent des fumées, s’abâtardissent de la ville, reprennent un courage désespéré.
Je les entends.

Mais cette nuit je n’entends plus.
Le silence me réveille, brutalement, dans l’aube noire.
Il me semble qu’il y a eu juste avant une énorme secousse, quelque chose d’incommensurable. mais je n’en suis même pas sûre.
En tout cas il n’y a plus rien, ni chiens ni hommes ni voitures ni hôpital.

Aa… si.

J’entends quelque chose.
Quelque chose de très étonnant.
De très violent et de très doux.
Bicolore.

J’entends une grande foulée pleine d’écume, un très grand bruit de crescendo s’accrochant subitement sur la pierre, puis allant vers le loin de nouveau, très en rythme. J’entends comme un environnement de fibres blanches.
J’entends la mer sous ma fenêtre.


xxxxxx




Alors elle eut le courage de se lever. Elle ne comprenait évidemment pas comment la mer avait bien pu venir jusqu’à sa porte, ni pourquoi elle n’avait rien entendu avant, et dormi aussi profondément, mais la compréhension, à cet instant, était une fonction déconnectée. Elle ne pensait plus, ne sentait plus, n’était plus qu’oreille, n’était plus qu’une proie évaluant précisément la distance du lion des montagnes, sa vitesse d’approche, comptant avec la vibration de l’air les différentes chances de conservation. Mais, très étonnamment, elle n’avait pas peur. Elle se disait que, quoi qu’elle découvre en s’approchant du balcon, quoi qu’elle puisse voir en ouvrant les fenêtres, eh bien cette chose était, elle n’y pouvait rien, elle ne pouvait plus que la découvrir.

Et tenter désespérément de Survivre.




xxxxxx

Ude Noabashi 765/8/045/060024 :

« Au troisième cycle de la saison des pluies avant la crue du Fleuve, des paléontologues qui travaillaient à Si-nam-jr, dans la région au large de Nord Afrique, ont découvert un site d’un immense intérêt scientifique. Dirigés par le professeur Nagajirô Takashima, de la Loge Maîtrisienne de Tohoko, ils n’ont transmis que durant cette veille le secret de leur découverte : il s’agirait d’une très ancienne civilisation engloutie sous les eaux, au centre de l’Océan du Milieu, et très éloignée de tout groupe habité. On ne connaît pas encore les caractéristiques précises de cette civilisation, sinon qu’elle était peuplée d’êtres de très grande taille. De nombreuses fourmilières sont à présent sur les lieux, mais dès à présent il est probable que la découverte est d’une grande importance. Elle confirmerait en particulier l’hypothèse de Shark selon laquelle un séisme suivi d’un tsunami de grande amplitude aurait détruit une civilisation, mais laissé émerger pendant un certain temps une seule Unité de Vie, que Shark situait justement à cet endroit de la planète. ‘ Seule une région de rencontres de failles a pu un temps résister au Grand Tsunami Général’ nous a confié le savant juste avant la Parole de fin des veilles. »





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