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Cécile
| Envoyé samedi 14 août 2004 - 15h19: | |
Voici un poème de Paul Eluard : « L’amoureuse ». Elle est debout sur mes paupières Et ses cheveux sont dans les miens Elle a la forme de mes mains Elle a la couleur de mes yeux Elle s’engloutit dans mon ombre Comme une pierre sur le ciel Elle a toujours les yeux ouverts Et ne me laisse pas dormir Ses rêves en pleine lumière Font évaporer les soleils Me font rire, pleurer et rire, Parler sans avoir rien à dire. Sur le thème de l’amoureuse (ou de l’amoureux), écrivez à votre tour un poème de douze vers, en utilisant dans l’ordre les mots suivants : - paupières, cheveux, forme, couleur, pierre, toujours, dormir, lumière, soleil, pleurer. Vous vous démarquerez totalement du poème d’Eluard, vous pouvez vous laisser aller à votre fantaisie. L’exigence de cette consigne consiste à respecter le thème et à utiliser judicieusement les mots injectés.
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Anonyme
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 16h24: | |
C'est un peu n'importe quoi (les mots à reprendre c'est comme Cécile a décidé, sans aucune autre logique que celle de Cécile), c'est très scolaire ("vous vous démarquerez totalement" etc etc). "L’exigence de cette consigne consiste à respecter le thème et à utiliser judicieusement les mots injectés." Je veux bien essayer, mais je préfèrerais avant l'exemple de la maitresse. A bientôt. Je reviens dès que j'ai eu l'exemple de maitresse Cécile.
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Cécile
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 16h51: | |
Cher anonyme, de l'exercice le plus scolaire peut ressortir des choses faisant appel à l'imagination... L'exercice n'est pas de moi, ce ne sont pas mes termes, juste un copié collé et j'ai pensé vous faire partager ce jeu auquel je me suis amusée, ceux qui pense que c'est n'importe quoi s'abstiennent mais devrait être un peu plus diplomate. Dire à quelqu'un "c'est un peu n'importe quoi" ne favorise pas la discussion et me freine dans mes élans généreux. une pomme posée sur tes paupières s'est enroulée dans la fibre de tes yeux elle a pris forme dans tes vieux rêves mémoire d'enfance , couleur bleutée une pierre roule sur la grande route toujours teintée de fruits pastels tombée des arbres destinés à dormir sous la lumière d'un lampadaire la terre s'écoule en grains de sable le temps rejoint un frère soleil la pomme recule une mort lente dans mon coeur je l'entends pleurer |
   
Cécile
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 16h53: | |
Cher anonyme, de l'exercice le plus scolaire peut ressortir des choses faisant appel à l'imagination... L'exercice n'est pas de moi, ce ne sont pas mes termes, juste un copié collé et j'ai pensé vous faire partager ce jeu auquel je me suis amusée, ceux qui pense que c'est n'importe quoi s'abstiennent mais devrait être un peu plus diplomates. Dire à quelqu'un "c'est un peu n'importe quoi" ne favorise pas la discussion et freine les élans généreux. Voici ma contribution qui prouve bien que l'imagination peut jouer des tours aux exercices aussi scolaires soient-ils ! une pomme posée sur tes paupières s'est enroulée dans la fibre de tes yeux elle a pris forme dans tes vieux rêves mémoire d'enfance , couleur bleutée une pierre roule sur la grande route toujours teintée de fruits pastels tombée des arbres destinés à dormir sous la lumière d'un lampadaire la terre s'écoule en grains de sable le temps rejoint un frère soleil la pomme recule une mort lente dans mon coeur je l'entends pleurer |
   
tss tss
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 16h54: | |
Attends, c'est rare que quelqu'un propose quelque chose sur cette rubrique intéressante et sous-employée et tout le monde ne peut pas avoir du premier coup et sur un claquement de doigts la manière géniale et novatrice de présenter. Alors ce serait bien qu'on ne rembarre pas, chpaf, d'office, une proposition. Ok, c'est très scolaire, et comme présentation et comme exercice. Mais si tu es un peu malin(e) et joueur(euse), tu peux t'éclater et être créatif même dans ce canevas. Tu peux surprendre et te surprendre en l'utilisant. |
   
Cécile
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 16h59: | |
Oups, en voulant corriger mon message il est parti par erreur... J'ai quand même pas suivi à la lettre le sujet car je n'ai pas écrit sur le thème définit de façon scolaire (l'amoureuse) donc les termes peuvent être choisis différemment aussi mais choisir les siens ne forcera pas forcément à travailler son imaginaire, car justement ils seront de votre logique. |
   
n'importe kowa
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 19h19: | |
Une pomme sur les paupières ? c'est loufoque. |
   
phistule
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 19h30: | |
Elle a du bleu sur ses paupières Et du parfum dans les cheveux Avec la forme des épaules Elle a la couleur de mes nuits Elle a des pierres dans le cœur A toujours battre mon amour Je peux dormir sable ou galets Tes draps défroissent la lumière C'est un soleil émietté Qui dans les yeux me fait pleurer Ton ventre roule sous mon ventre Je vais t'aimer à neige fendre
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maîtresse fourmi .
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 19h58: | |
eh bien comme je suis curieuse j'ai pris un instant et je trouve que ces deux textes celui de Cécile et celui de Phistule ( hé éclate pas toi ! ) sont très réussis. et pourquoi ne pas s'amuser de temps en temps toujours être sérieux ça donne des rides descendantes non? et s'il n'y avait pas de règles on n'aurait pas le plaisir de ne pas les suivre pas vrai ? bon amusement à tous. soyez sages ...
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tss tss
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 20h08: | |
Pour prouver qu'on peut faire tout ce qu'on veut de n'importe quelle contrainte, et que les contraintes d'écritures sont plus stimulantes que pesantes, voilà un petit texte qui- bon ou mauvais, c'est de l'impro à la volée de toute façon, donc ça doit être un peu nul- part dans tout autre chose, mais qui respecte l'énoncé : 12 vers, et les mots demandés dans l'ordre. Un peu à la Francis Cabrel. Guitare sèche, rhymique blues-country, diction du sud, road-movie d'une ado prostitués de force, fugueuse et tueuse. Elle n'a déjà plus de paupières à force de se faire mordre les yeux et la forme du mal s'est profilée hier dans la couleur douce d'un terrain de jeux Elle évite les chiens accroupis et la morsure blanche de leur langue de pierre elle pensera encore que tout est fini quand elle longera l'usine du père Elle n'a que son corps pour dormir et sa rage seule en guise de lumière pour éviter son soleil il faudra ou pleurer ou courir quand elle mettra le feu aux hommes d'affaires |
   
Cécile
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 20h21: | |
Dans le jeu, comme dans la poésie, mon cher n'importe kowa, la loufoquerie serait-elle n'importe quoi ? Eh comme le dis notre maitresse la fourmi ! Prenons le temps de nous amuser ! Avec ou sans règles ! Le tout c'est que chacun y trouve son compte où et quand il le souhaite. Bravo Phistule ! Et aussi un grand bravo à tss tss qui nous démontre bien aussi que la contrainte c'est aussi à la source de créativité ! Et très sincérement, écrire toujours selon sa seule règle personnelle c'est justement se limiter. Ecrire des choses, faire des choses que l'on n'aime pas écrire ou faire permet de progresser (dans l'écriture comme dans la vie) |
   
Anonyme
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 21h58: | |
Oui oui, j'entends bien, et je n'aurais peut-être pas dû réagir. N'empêche ! On peut s'amuser, oui, toujours. Peut-être même qu'on doit s'amuser. Mais je maintiens mon "n'importe quoi" du début. Oui, Cécile, "Ecrire des choses, faire des choses que l'on n'aime pas écrire ou faire permet de progresser (dans l'écriture comme dans la vie)". N'empêche que c'est un peu trop arrogant à mon goût, ta proposition (qui n'est pas de toi dis-tu, mais que tu t'offusques, qu'il faudrait que je sois plus diplomate...). Et puis j'aime trop Eluard, sans doute ! |
   
Cécile
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 22h22: | |
L'arrogance doit très certainement appeller l'arrogance. Bien sûr que je m'offusque lorsqu'un anonyme me dit "n'importe quoi", comprends bien que ce n'est pas plaisant à lire surtout que quand j'ai copié cette proposition ici je ne pensais que bien faire. Alors voilà, je suis toute freinée... Voilà, c'est tout, c'est pas plus arrogant que cela. |
   
Hélène
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 22h34: | |
amoureux d'Eluard!! tiens tiens je crois que mes gros yeux de fourmi t'ont reconnu mais les fourmis communiquent par phéromones et non en mots donc je ne lèverai pas le voile de ton anonymat (;-)) mais attention suis une fourmi policière !! héhé! alors quoi c'est le chahut ce soir ? est ce le 15 aout? la fin des vacances ? on a arrosé ça ? je parie qu' Eluard aurait aimé trinquer. " le feu réveille la forêt les troncs les coeurs les mains les feuilles le bonheur en un seul bouquet confus léger fondant sucré c'est toute une forêt d'amis qui s'assemble aux fontaines vertes du bon soleil du bois flambant " .... la suite ne convient plus bonne nuit à tous P.S anomyme une prochaine fois signe donc ça passe toujours mieux.
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Cécile
| Envoyé lundi 16 août 2004 - 22h43: | |
N'empêche que j'ai passé un bon moment à écrire sur cet exercice scolaire et que je suis toute triste qu'on me dise que je suis arrogante... snif. J'essaierais de trouver plus original une prochaine fois. |
   
Ali
| Envoyé mardi 17 août 2004 - 00h34: | |
"C'est un peu n'importe quoi "une belle expression pour afficher son profil anonyme d'inculte et d'impoli !! Une insulte de qlq'un qui fait fi des sentiments des autres! Anonyme,nous sommes tous concérnés par ton crachat insoluble et par tes ignares queues d'idées qui ne collent avec rien ;le mal pour le mal ,oui,peut être!! L'idée de Cécile est géniale ,elle est de nature didactique et pédagogique! Et nous tous nous sommes ici pour apprendre! La vie toute la vie n'est qu'une suite d'apprentissages! Apprend au moins à te réspecter en réspectant les autres! Vraiment tu ne dis "que n'importe quoi "et tous les fils de Francopolis en temoignent!!Si tu en dis autrement tu n'as qu'a nous montrer le henné de ta main,que j'espère ne serait que propre!!!!! |
   
nath
| Envoyé mercredi 25 août 2004 - 17h48: | |
Bonjour. Ce n'est pas très grave que des gens critiquent, si ? Moi je pense que ce n'est pas très grave, ni très important - ça n'aura jamais, en tous cas, que l'importance qu'on y donnera, alors bon ... L'exercice proposé par Cécile est assez culotté, si on se prend vraiment au jeu (moi aussi, j'adore Eluard !). J'ai eu envie de me prendre au jeu. J'ai essayé de respecter les règles (12 vers, et les mots ligne à ligne). Ca m'a inspiré une histoire d'amoureuse assassinée par son mari. C'est pas très drôle comme idée, et c'est pas très bien écrit non plus. Mais l'idée de Cécile était séduisante, alors ... L'AMOUREUSE C'est aux cheveux de mes paupières Aux paupières de mes cheveux Qu'il reste en forme de colère Une couleur du temps trop vieux Tu l'as bien jetée cette pierre Elle m'aimera jusqu'au jour Je n'ai qu'à dormir pour toujours Le curé parle de lumière A quel soleil mourir heureuse ? A quelle mort te résigner ? Eluard disait une amoureuse Et je ne sais plus te pleurer ----- C'est écrit très vite, et j'espère écrire aussi vite l'autre côté du miroir : une amoureuse heureuse, comme je le suis (mais c'est terrible, quand on est heureux, on le vit, et on a du mal à l'écrire !) A bientôt. Nath |
   
Cécile
| Envoyé mercredi 25 août 2004 - 20h57: | |
Ah ! Merci Nath ! tu me donnes du baue au coeur ! Et pourquoi ça ne serait pas très bien écrit ! Moi j'aime bien ton style frais et spontané ! j'attends donc l'envers de l'histoire !!!! Cécile |
   
yh
| Envoyé vendredi 27 août 2004 - 22h32: | |
- Ouvre encor mes paupières, en songe,écarte mes cheveux, je ne suis plus que forme, et couleur trépassée d'un vieil amour fait pierre. Je te laisse ces terres, où je m'en vais dormir, te laisse ma lumière. Debout sous ton soleil, te laisse à me pleurer |
   
Cécile
| Envoyé lundi 30 août 2004 - 21h08: | |
Bonsoir Yves ! Ca me fait plaisir que tu joues à ce jeu ! Je trouve ta contribution intéressante. Déjà car je vois tu as volontairement enlevé le "e" de "encore". C'est intéressant ça au niveau de la sonorité. J'aime cette idée de la forme d'un vieil amour... Tu vois, ça n'a plus de forme dans le poème et pourtant je trouve l'image forte ! |
   
k
| Envoyé vendredi 01 octobre 2004 - 18h21: | |
ce sont des paupières fermées endormis sous des cheveux incapables entre la forme et la couleur une pierre polie par le trop blanc du drap une pierre de toujours une caresse au rythme endiablé de dormir après l'amour sous la lumière des promesses le premier soleil dedans la fougue de te voir ainsi amoureuse sous le couvert doux des jours chanceux boire ici bas les jours révolus de pleurer à nos âmes passionnées le feu des patiences
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Leezie
| Envoyé vendredi 01 octobre 2004 - 18h55: | |
k, je lis et relis et re relis ton texte, et j'ai un mal fou à décider si je préfère toi ou Eluard |
   
Leezie
| Envoyé vendredi 01 octobre 2004 - 19h00: | |
disons que pour "Elle est debout sur mes paupières Et ses cheveux sont dans les miens" on irait jusqu'au bout du monde mais ensuite cela devient un tantinet plus conventionnel alors que le tien est d'une justesse absolue d'un bout à l'autre et comme j'aime par dessus tout la constance et la continuité, je crois que je me prononce pour le tien, en fin de compte (oufff ce fut un difficile débat intérieur :-)) ) |
   
Rémy
| Envoyé vendredi 07 janvier 2005 - 11h36: | |
Paupières, voilez un instant ces yeux si bleus ; Cheveux, cachez en ondulant, afin que je dorme, Forme, courbe, longueur, grain de son cou, douceur, Couleur de soie d'un sein où, libre, trône, fière, Pierre en pointe arrondie, offerte de nuit pour Toujours tenter mon corps, et l'amour, et le rire. Dormir enfin maintenant que l'ombre est entière, Lumière et jour demain rompront notre sommeil, Soleil, attends ! Je veux plus longtemps me leurrer, Pleurer, plus tard, enfin, s'il faut une prière. (Dix mots, dix vers seulement - et que ces trois "ières" m'ont fait d'embarras !) :~/ |
   
Cécile
| Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 23h01: | |
Intéressante ta contribution cher Rémy ! plein de formes, de vie ! Et surtout, tu as réussi à te démarquer complétement d'Eluard. Cécile |
   
Rémy
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 01h05: | |
J'ai trop rajouté de contraintes pour que ça ressemble encore à Eluard... On remarquera que ça boucle, et je n'en suis pas peu fier. Chez Eluard, je ne comprends pas ces deux vers : Elle s’engloutit dans mon ombre Comme une pierre sur le ciel Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, une pierre qui s'engloutit sur le ciel ? Je crois qu'il a simplement combiné quatre mots "poétiques" engloutir, ombre, pierre et ciel, par pure mécanique rhétorique, sans que ça fasse le moindre sens. C'est du moulinage gratuit. Partandla, mon exercice à contraintes n'est pas moins significatif... mais pas plus non plus. Le poème de k est plus profond. |
   
Rémy
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 01h32: | |
Paupières, oreilles, ailes du nez : douces Cils, cheveux, poils de moustache : doux Long, enroulé, pointu du bout : forme Couleur, bruit, odeur de cuir : sens Soie, bois, pierre de lune : matière Toujours, un moment, un instant de chance : durée Dormir, parler, embrasser de joie : action Lune, lampe, lumière du jour : belles Firmament, lustre, soleil de midi : beaux Pleurer, rêver, rire de tout : toi. |
   
Rémy
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 01h36: | |
Flûte ! Au 5e vers, il faut remplacer "pierre de lune" par "pierre de Mars", évidemment. |
   
Cécile
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 22h00: | |
elle s'engloutit dans mon ombre Comme une pierre sur le ciel Une sacrée image ! Eluard a trainé un temps auprès des surréalistes et on dirait bien qu'avec cette image il en a des restes ! |
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