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Leezie
| Envoyé mercredi 05 mars 2003 - 15h01: | |
A la suite de ma visite sur le site d'Aaron, j'ai eu envie de poser ici deux textes où il était question de bijoux de métal Si cela vous amuse, faites comme moi, écrivez ou postez un texte de vous ou d'un auteur que vous aimez, où intervient un objet de métal ou un bijou de métal, ou un bijou fait d'autre chose...
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Leezie
| Envoyé mercredi 05 mars 2003 - 15h03: | |
Recouvrir de soleil pour toi je suis allée un peu vers la serrure de métal gris celui qui serre mon poignet et dont les deux lèvres se caressent et pour toi le pinceau d’une lampe compréhension intime et retournée de ces tremblements très lents telluriques mais je souffle toucher déjà de loin ce chapiteau tendu des infinités sous des membranes rapidement je calcule des dimensions mathématiques pour te recouvrir de soleil
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Leezie
| Envoyé mercredi 05 mars 2003 - 15h06: | |
S'élever l’obscurité se décompose en aube crue solaire autour de ce qui recouvert de feuilles emporte déchiré jusqu’à l’eau froide et sur ma peau noyée de sa vapeur seulement le jour grandir soudain comme un possible invétéré d’un bleu du ciel très pourpre mon amour j’ai cette décision de chute accompagnée que tu regardes avec ta propre immense solitude et caresses le son d’une cheville vers le haut tu n’as pas vu le cercle de métal autour de moi cet évasement figuré des lèvres obstinément tu es debout à cet endroit du centre en ce qui n’est pourtant jamais visible il n’y a pas d’issue ni ma douleur ni le spectacle ni la semblable musique de ma tête et plus que cela un signe pour ce bruit la trace d’eau infime de tes pas il t’est si difficile de faire encore ce chemin si long et encore et sur le lac tellement loin terriblement de ma maison j’ai sur ma peau le cercle de métal en lèvres douces je n’ai que lui
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De Stéphane Mallarmé
| Envoyé mercredi 05 mars 2003 - 15h08: | |
La chevelure La chevelure vol d'une flamme à l'extrême Occident de désirs pour la tout déployer Se pose (je dirais mourir un diadème) Vers le front couronné son ancien foyer Mais sans or soupirer que cette vive nue L'ignition du feu toujours intérieur Originellement la seule continue Dans le joyau de l'œil véridique ou rieur Une nudité de héros tendre diffame Celle qui ne mouvant astre ni feux au doigt Rien qu'à simplifier avec gloire la femme Accomplit par son chef fulgurante l'exploit De semer de rubis le doute qu'elle écorche Ainsi qu'une joyeuse et tutélaire torche. Stéphane Mallarmé
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De Stéphane Méliade
| Envoyé mercredi 05 mars 2003 - 15h10: | |
Un essai, moitié in-théma moitié hors-théma, avec des bijoux, où ce qu'on veut, en tout cas si on est gentil avec ces choses, elles sont tout à fait charmantes, c'est comme tout y a pas de mystère. ********* -- Les Rares -- Les Rares ne se portaient pas au cou Elles s'amassaient ou se dispersaient à tout endroit du corps parfois semblaient le suivre parfois en émaner Elles n'étaient pas des pierres ni aucune sorte d'être limité dans l'espace ou le temps Nous aimions l'irruption chaude des Rares aux cent couleurs tableaux vivants sur la poitrine nous voulions entrer dans la clarté sous leur pression douce Elles tournaient sur nos chairs mais ne nous débusquaient pas n'indiquaient pas de direction à l'extérieur de soi Leurs manières étranges obligeaient à changer de position trouver une posture inédite réservée au règne des Rares Par leur douceur acharnée à ce moment et seulement lui nous existerions Devions-nous pour cela disloquer leurs tunnels ouvrir et animer leurs mobiles de gouttes délicates et déchiffrer leurs œufs cassés sur notre peau ? Ou secréter leurs glyphes ? Tourner dans l'autre sens 28-03-2002
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De Anne Hébert
| Envoyé mercredi 05 mars 2003 - 15h12: | |
(posté par Gert) Le tombeau des rois poème de Anne Hébert J'ai mon cœur au poing Comme un faucon aveugle Le taciturne oiseau pris à mes doigts Lampe gonflée de vin et de sang, Je descends Vers les tombeaux des rois Étonnée À peine née. Quel fil d'Ariane me mène Au long des dédales sourds? L'écho des pas s'y mange à mesure. (En quel songe Cette enfant fut-elle liée par la cheville Pareille à une esclave fascinée?) L'auteur du songe Presse le fil, Et viennent les pas nus Un à un Comme les premières gouttes de pluie Au fond du puits. Déjà l'odeur bouge en des orages gonflés Suinte sous le pas des portes Aux chambres secrètes et rondes, Là où sont dressés les lits clos. L'immobile désir des gisants me tire. Le regarde avec étonnement À même les noirs ossements Luire les pierres bleues incrustées. Quelques tragédies patiemment travaillées, Sur la poitrine des rois, couchées, En guise de bijoux Me sont offertes Sans larmes ni regrets. Sur une seule ligne rangés: La fumée d'encens, le gâteau de riz séché Et ma chair qui tremble: Offrande rituelle et soumise. Le masque d'or sur ma face absente Des fleurs violettes en guise de prunelles, L'ombre de l'amour me maquille à petits traits précis; Et cet oiseau que j'ai Respire Et se plaint étrangement. Un frisson long Semblable au vent qui prend, d'arbre en arbre, Agite sept grands pharaons d'ébène En leurs étuis solennels et parés. Ce n'est que la profondeur de la mort qui persiste, Simulant le dernier tourment Cherchant son apaisement Et son éternité En un cliquetis léger de bracelets Cercles vains jeux d'ailleurs Autour de la chair sacrifiée. Avides de la source fraternelle du mal en moi Ils me couchent et me boivent; Sept fois, je connais l'étau des os Et la main sèche qui cherche le cœur pour le rompre. Livide et repue de songe horrible Les membres dénoués Et les morts hors de moi, assassinés, Quel reflet d'aube s'égare ici? D'où vient donc que cet oiseau frémit Et tourne vers le matin Ses prunelles crevées?
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météore
| Envoyé vendredi 14 mai 2004 - 18h17: | |
on ne sait plus la valeur des pierres il s'en fait de toutes les forces et le mirage a tendance à tout polir comme si l'habitude était rongeuse le jour est une usure de plus le délicieux éclat d'un prisme espérant une touche d'or et de feutre sur le piano qui parle encore de demain on grave encore l'Histoire dans le simple bijou d'une nuit |
   
Hélène
| Envoyé dimanche 16 mai 2004 - 09h29: | |
Beaucoup de choses évoquées dans ce texte pourtant court. la pérennité des pierres ,opposée à la brillance artificielle qui sévit partout et ce prisme que j'imagine au creux d'une main tiède j'aime cette idée de résonance et d'espérance donnée par l'attente d'une musique qui raconterait l'avenir. il ne faudra pas être seulement un méteore ...
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