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Florence
| Envoyé vendredi 21 mars 2003 - 15h09: | |
Bon, ca peut paraître "convenu" comme thème, mais je pense que beaucoup d'entre nous peuvent être influencé par ce qui se passe dans le monde, nous vivons, Hélas, de grands bouleversements. Et si quelqu'un écrit quelque chose, quoi que ce soit, dans ce thème-là, ca pourrait répondre à d'autres pensées, dans cet espace. Disons que c'est plutôt créer un espace pour se faire rencontrer des textes qui jailliront de toute façon que de créer un thème qui fera jaillir de nouveaux textes... |
Florence
| Envoyé vendredi 21 mars 2003 - 15h14: | |
quel que soit le voyage on emportait avec nous la voussure du ciel et les eaux du dessous cosmos échoué dans un dessin d’enfant l’arche d’alliance se déclinait par l’inflexion d’un détail sur la bouche épuisée d’incompréhension nos mains innovaient le vide où se jetaient tous les ruts hennissants nos ventres disparaissaient dans le serrement d’une justice affamée nous déglutissions la peur avec la foi je le savais désormais il serait imprudent de croire seule à l’autre rive de Dieu à cette étendue de plaisir puis tous ces anges rassasiés face à la mémoire des pauvres solidifiée d’un poing contre leur bouche la guerre hantait nos premières paroles et à leur approche les seuils des maisons balbutiaient dans des langues fourbues assoiffées délestaient leur gorge des déserts et l’attente foisonnait dans leurs pas nous échangions des nuits sonnantes et trébuchantes pour de maigres boissons bues dans des syllabes ouvertes résineuses un peu croquantes comme ce sel sous nos pieds et leurs rides en captaient les ondes et l’âge du monde n’importait plus alors l’espérance changeait d’heure et de maison
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josefa
| Envoyé lundi 24 mars 2003 - 14h34: | |
Sur le marché de Baghdad Sur le marché de Bagdad je vends au goutte à goutte ma vie j’ai vendu mes costumes d’abord, mon ventilateur puis ma collection de vases mésopotamiens à un amateur américain j’ai mangé du poulet, puis des oeufs seulement je mange des fruits séchés maintenant il y a un livre, parmi tous ces livres du temps où j’étais professeur de tous ces livres prenant un bain de soleil sur le marché de Bagdad un livre que je vends c’est le plus beau il parle de savoir et de pensée chez vous tout le monde le connaît Jean-Jacques Rousseau grâce à lui je mangerai peut-être mieux ce soir de tous les livres j’en garderai un pour les jours de siège pour sucer la reliure au bon cuir de France mourir un esprit sain dans un corps sain puis lorsque la bibliothèque sera vide de mots et la rue pleine de morts je mangerai peut-être un peu de poussière à l’uranium appauvri quoi que dise les mauvaises langues appauvri… ca ne doit pas être mauvais pour le cholestérol
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par jacques Dupin
| Envoyé lundi 24 mars 2003 - 23h48: | |
Le prisonnier Terre mal étreinte, terre aride, Je partage avec toi l'eau glacée de la jarre, L'air de la grille et le grabat. Seul le chant insurgé S'alourdit encore de tes gerbes, Le chant qui est à soi-même sa faux. Par une brèche dans le mur, La rosée d'une seule branche Nous rendra tout l'espace vivant, Etoiles, Si vous tirez à l'autre bout. |
josefa
| Envoyé mardi 25 mars 2003 - 00h19: | |
Salam Pax de retour Pour ceux qui ne le connaissent pas, Salam Pax est le seul irakien connu à publier un blogue. Certains doutent de son identité mais il s'avère un des sites les plus visités des derniers jours. Le voici de retour après une absence inquiétante de plus de deux jours. http://www.dear_raed.blogspot.com/
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Leezie
| Envoyé mardi 25 mars 2003 - 00h36: | |
ah,tu connais ce texte? c'en est un que j'aime depuis longtemps longtemps, parmi mes premiers "profs" insolubles... et cet autre plus encore : "rien ne m'empêchera d'avoir tort- même si l'autre est une vague de fougères, une oscillation la caille étape, le geai cajole, le raisin mûrit- j'écris sur le vide, j'écris dans la nuit une araire défonce et sculpte le dos des dieux personne, ni toi, ne lira ce qui est transparent la métonymie du fond, le partage des dépouilles(...)"
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Leezie
| Envoyé mardi 25 mars 2003 - 00h38: | |
ah? mon message est passé après Jo... je répondais à Caroline (message d'avant) salut à toutes les deux |
Flo
| Envoyé mardi 25 mars 2003 - 09h24: | |
non, c'était flo, pas caroline.. le message d'avant sur Dupin ;-)) |
Leezie
| Envoyé mardi 25 mars 2003 - 12h10: | |
oh pardon, Flo... décidément c'est pas mon jour
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flo
| Envoyé mardi 25 mars 2003 - 13h59: | |
pourquoi? je ne suis pas une bonne nouvelle? ;-)) |
De Jean-Pierre Gandebeuf
| Envoyé mercredi 26 mars 2003 - 09h26: | |
Verrouillez les culasses Dans le cimetierre oublié où rodent les lapins les cuisses larges d'un maréchal des logis aux yeux exhorbités forment un très bel angle droit avec la mort. * Ils jouaient leur vie crânement à la roulette du sang puis ils rentraient d'un pas léger dans une boutique de tailleur et criaient : pour la mort quelque chose de large ! * Il germe déjà l'homme brun englouti dans son trou d'obusier du haut de Meuse Il a fait un faux pas dans le jour incendié un néon lui a déchiré la gueule Extrait de "les rêves de bleu doivent être rangés dans un classeur à part"
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Patrick Packwood
| Envoyé mardi 01 avril 2003 - 07h52: | |
Réquisitoire P our assurer les continuels A ffrontements, rituels I llustrant l’actualité teintée : X énophobie exacerbée! S achez-la par cœur U tilisez-la sans peur, utilisez la peur R uminez votre rancœur L e meilleur est à venir : A rriver à rayer l’avenir T uez! Détruisez! Orphanisez-moi ça! E ntretenez la haine, le goût de la R evanche, de cascades en avalanches! R efusez toute miséricorde E t l’humanité arrivera au bout de sa corde… Patrick Packwood - 13 avril 2002 -
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de Grânâz Moussavi
| Envoyé vendredi 04 avril 2003 - 10h12: | |
La tenue Kaki Le cri des gamins couverts de poussière Se métamorphose dans la gorge des flûtes Chez les enfants des ruelles étroites Un fusil, c'est deux doigts pointés Et la mort, Fermer les paupières, rouler dans la poussière Demain, sur le pont du bateau en papier Il n'y aura plus de fusil imaginaire Et les habits kaki, hier trop grands pour les enfants du monde Seront juste à leur taille Demain. Février 1990. Grânâz Moussavi, iranienne, 29 ans, peut-être Trente, traduit par l'Atelier de traduction de Téhéran |