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fourmijaune
| Envoyé mercredi 20 octobre 2004 - 23h04: | |
pourquoi souvent "je" chez Bashô ? Question compliquée... Effectivement en lisant du haiku japonais, surtout ancien, on trouve une part importante du "je" et de l'avis de l'auteur sur les choses (part plus importante que ce qui est prôné par les standards internationaux - lire anglo). La question se nuance car le pronon n'existerait pas en japonais et donc "naîtrait" des traductions.. (ceux qui connaissent le japonais peuvent-ils me corriger si nécessaire). De ce je que comprends, il ne s'agit pas de cela. Le haïku est une poésie centrée sur le "Cosmos" et les choses contrairement aux poésies occidentales centrées sur l'homme et ses sentiments. Ces dernières projettent les sentiments et la vision de l'homme sur les choses. On voit le monde au travers de ses yeux (ceux de l'auteur). Le haïku demande donc que l'auteur ne soit pas au centre du poème en tant que lui. L'Homme peut y être comme cela se fait en haiku français. L'auteur peut se mettre en scène mais ne pas l'occuper toute. Le haïku part du principe qu'il "parle" au second niveau en mettant le monde en scène (généralement en le "clichant"). Il y a trop peu de place pour l'auteur... De plus, l'auteur, ses états d'âmes, ses conclusions, ses vues, est-ce que cela intéresse vraiment le lecteur... Il y a d'autres formes pour cela. L'auteur d'un haïku s'exprime en choisissant l'image, en plaçant les éléments en interaction (y compris lui-même). Si cela est bien fait, il n'a pas besoin de parler de lui. Le lecteur comprendra ce qu'il veut dire. Serge Tomé avec son accord. lu et copié sur haïku.fr par hélène
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