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Patrick Packwood
| Envoyé mardi 22 avril 2003 - 07h49: | |
Pas de grande guerre, (sauf celles des autres) de l'hydro-électricité, des arbres (maintenant loin loin au Nord) et des minerais (loin loin dans le Nord itou) Après les conquérants robustes (?), quelques brillants esprits, souvent exportés, de grands coffres dans les évêchés, mais chut... Grand calme (sauf en période référendaire), alternance de rivières et de lacs, (les montagnes sont trop vieilles, ce sont plutôt des collines) aux habitations très espacées (les grands espaces américains) (sauf à Montréal) l'emblème national, le fleur de lis, quatre fois autour d'une croix à quatre branches, ancien symbole du catholicisme, opposant sur un axe les fédéralistes aux indépendantistes, et sur l'autre les fusions et les "défusions" municipales (dans la plus grande confusion bien sûr) bienvenue au Québec. (et pardon d'avoir oser paraphraser!) Patrick |
Morgane
| Envoyé vendredi 12 septembre 2003 - 05h19: | |
Quoi de mieux qu'une chanson, qu'un poême, si ce n'est plusieurs pour saisir tous les reflets du Québec. LES GENS DE MON PAYS paroles et musique: Gilles Vigneault Les gens de mon pays Ce sont gens de paroles Et gens de causerie Qui parlent pour s'entendre Et parlent pour parler Il faut les écouter C'est parfois vérité Et c'est parfois mensonge Mais la plupart du temps C'est le bonheur qui dit Comme il faudrait de temps Pour saisir le bonheur À travers la misère Emmaillée au plaisir Tant d'en rêver tout haut Que d'en parler à l'aise Parlant de mon pays Je vous entends parler Et j'en ai danse aux pieds Et musique aux oreilles Et du loin au plus loin De ce neigeux désert Où vous vous entêtez À jeter des villages Je vous répéterai Vos parlers et vos dires Vos propos et parlures Jusqu'à perdre mon nom Ô voix tant écoutées Pour qu'il ne reste plus De moi-même qu'un peu De votre écho sonore Je vous entends jaser Sur les perrons des portes Et de chaque côté Des cléons des clôtures Je vous entends chanter Dans ma demi-saison Votre trop court été Et mon hiver si longue Je vous entends rêver Dans les soirs de doux temps Il est question de vents De vente et de gréments De labours à finir D'espoirs et de récolte D'amour et du voisin Qui veut marier sa fille Voix noires et voix durcies D'écorce et de cordage Voix des pays plain-chant Et voix des amoureux Douces voix attendries Des amours de village Voix des beaux airs anciens Dont on s'ennuie en ville Piailleries d'écoles Et palabres et sparages Magasin général Et restaurant du coin Les ponts les quais les gares Tous vos cris maritimes Atteignent ma fenêtre Et m'arrachent l'oreille Est-ce vous que j'appelle Ou vous qui m'appelez Langage de mon père Et patois dix-septième Vous me faites voyage Mal et mélancolie Vous me faites plaisir Et sagesse et folie Il n'est coin de la terre Où je ne vous entende Il n'est coin de ma vie À l'abri de vos bruits Il n'est chanson de moi Qui ne soit toute faite Avec vos mots vos pas Avec votre musique Je vous entends rêver Douce comme rivière Je vous entends claquer Comme voile du large Je vous entends gronder Comme chute en montagne Je vous entends rouler Comme baril de poudre Je vous entends monter Comme grain de quatre heures Je vous entends cogner Comme mer en falaise Je vous entends passer Comme glace en débâcle Je vous entends demain Parler de liberté L'octobre L'homme de ce temps porte le visage de la Flagellation et toi, Terre de Québec, Mère Courage dans ta Longue Marche, tu es grosse de nos rêves charbonneux douloureux de l'innombrable épuisement des corps et des âmes je suis né ton fils par en haut là-bas dans les vieilles montagnes râpées du Nord j'ai mal et peine ô morsure de naissance cependant qu'en mes bras ma jeunesse rougeoie voici mes genoux que les hommes nous pardonnent nous avons laissé humilier l'intelligence des pères nous avons laissé la lumière du verbe s'avilir jusqu'à la honte et au mépris de soi dans nos frères nous n'avons pas su lier nos racines de souffrance à la douleur universelle dans chaque homme ravalé je vais rejoindre les brûlants compagnons dont la lutte partage et rompt le pain du sort commun dans les sables mouvants des détresses grégaires nous te ferons, Terre de Québec lit des résurrections et des mille fulgurances de nos métamorphoses de nos levains où lève le futur de nos volontés sans concessions les hommes entendront battre ton pouls dans l'histoire c'est nous ondulant dans l'automne d'octobre c'est le bruit roux de chevreuils dans la lumière l'avenir dégagé l'avenir engagé Gaston Miron, L'Homme rapaillé © Les Presses de l'Université de Montréal, 1970. Ode au Saint-Laurent Ce paysage est sans mesure Cette figure est sans mémoire J'écris sur la terre le nom de chaque jour J'écris chaque mot sur mon corps Phrase qui rampe meurt au pied des côtes J'ai refait le geste qui sauve Et chaque fois l'éclair disparut Tu nais seul et solitaire ô pays L'homme de mon pays sort à peine de terre Et sa première lettre est un feuillage obscur Et son visage un songe informe et maladroit Cet homme fait ses premiers pas sur terre Il s'initie au geste originel Et ses poignets saignent sur la pierre sauvage Et les mots écorchent sa bouche Et l'outil se brise dans ses mains malhabiles Et c'est toute sa jeunesse qui éclate en sanglots Tout commence ici au ras de la terre Ici tout s'improvise à corps perdu Ma langue est celle d'un homme qui naît J'accepte la très brûlante contradiction Je suis la première enfance du monde Je crée mot à mot le bonheur de l'homme Et pas à pas j'efface la souffrance Je suis une source en marche vers la mer Et la mer remonte en moi comme un fleuve Une tige étend son ombre d'oiseau sur ma poitrine Cinq grands lacs ouvrent leurs doigts en fleurs Mon pays chante dans toutes les langues Je vois le monde entier dans un visage Je pèse dans un mot le poids du monde Gatien Lapointe Ode au Saint-Laurent Quelques extraits Pour l'instant, ce fût ce qui me vint à l'esprit, de grands textes pour un grand thême, peut-être, un jour, je tâcherais avec mes propres mots de vous décrire ce petit coin du monde. Morgane
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Morgane
| Envoyé vendredi 19 septembre 2003 - 05h34: | |
Sur mon enfant, mais surtout sur une région magnifique du Québec, la plus belle, bien sûr! *sourire en coin* Vision de mer Quand j’étais enfant… Je voyais courir le soleil au jour trop court. J’entendais le vent filer d’un air joyeux. Je sentais la brise volage sur mon bleu tambour. Je gouttais la vie aux atours mielleux. Quand j’étais enfant… Je jouais aux pirates avec pour trésor, Un filet de coquillages, un dollar des sables, Des agates polies par le sel, multicolores. Et au soir un festin de mère, aux saveurs palpables. Aujourd’hui, La terre rouge de mon enfance demeure, Son odeur subtile, sa fragilité inédite. J’entends encore les goélands égrainer les heures, Survolant ce roc immense, au trou insolite. Aujourd’hui, Le sable coule de mon âme marine, Comme sur ces plages froides de Gaspésie. Et je sens la mer, d’une voix mesquine, Étourdir mes sens de souvenirs, de féeries. Morgane
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Morgane
| Envoyé vendredi 31 octobre 2003 - 09h21: | |
Il est de vastes étendues D’eaux claires et de forêts Où les castors et les morues Se font la fête au calumet Il est d’espaces arides Où le givre devient délice Quand l’érable s’hybride À la fonte propice Il est d’étranges courants De sel et de fines brumes Où volent les enfants Sur des chevaux d’écumes Il est de milliers de prés Où cultivent les rêves Et de sourdes mélopées Y résonnent sans trêves Et le peuple y est fier D’une langue qui façonne Son unicité et sa terre Quand les clochers sonnent Mais la vie y est belle De légendes et d’épopées Et l’amour y est tel Qu’il fait fi des marées Tout bas on y rêve On le dessine en murmures Quand s’achève l’hiver Mais que le froid perdure Je vous parle de racines Qui arrachent le cœur Que le langueur assassine Dans un sursaut d’ardeur Je vous parle de souvenirs Que l’on garde près de soi De pays qui tarde à venir De tristesse et d’émoi Et je rêve en ce lieu Oui j’espère entendre Vivre cet avenir glorieux Cette liberté qui transcende
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Hélène (Hélène)
| Envoyé vendredi 31 octobre 2003 - 10h52: | |
Morgane! je suis ravie de te voir ici aujourd'hui. dis moi as tu continué de citer des auteurs québécois ou ce poème est il de toi? je suis peu venue sur le forum ces derniers temps : fatigue et obligations imprévues.. les québécois sont de grands amateurs de poésie et ont souvent beaucoup de talent. peut être à cause du festival des trois rivières ? merci de nous régaler. si tu mets tes créations mets les une par une à ton nom dans vos textes . un petit coucou à Patrick aussi en passant. Hélène
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Patrick Packwood
| Envoyé jeudi 20 novembre 2003 - 02h36: | |
Bonjour Hélène ! (je viens tout juste de voir ton petit coucou !) Patrick
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Morgane
| Envoyé lundi 12 janvier 2004 - 01h51: | |
Désolée Hèlene j'ai été absente longtemps... Dans mon premier post les poèmes sont d'auteurs québecois reconnus et je crois avoir indiqué précisemment tout leurs noms. Les deuxième et troisième post sont de moi. |
farfouillette de février
| Envoyé mercredi 18 février 2004 - 12h26: | |
tiens le Québec aussi. beaucoup viennent ici . venez nous en parler. de vos coutumes de votre cuisine je n'ai entendu parler que des crèpes au sirop d'érable. et des photos et des chansons .. |
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