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fouroulou
Envoyé mardi 09 novembre 2004 - 01h20:   

Revue de presse de: www.kabyle.com
El Watan

Le roman kabyle sous le scanner de Cracovie
mis en ligne le lundi 8 novembre 2004

Une thèse de maîtrise sur le thème « Le discours identitaire dans le roman kabyle d’expression française » a été soutenue, mardi dernier, à l’institut de philologie romane de l’université Jagellonne de Cracovie (Pologne).

Justyna Kocjan a obtenu la mention très bien à l’issue de cette soutenance. Cette thèse de 123 pages est constituée de deux parties : la conscience identitaire kabyle et le roman kabyle d’expression française comme atelier du discours identitaire. Préparé en grande partie à Paris, le travail de recherche est une plongée en profondeur dans l’univers et la sensibilité des écrivains qui ont fait les plus belles pages de la littérature algérienne.

Pour son étude, Justyna Kocjan s’est intéressée à trois romans-phares : La colline oubliée de Mouloud Mammeri, Les chemins qui montent de Mouloud Feraoun et Les chercheurs d’os de Tahar Djaout. A travers ces trois œuvres, l’universitaire a entrepris un passionnant voyage dans l’univers romanesque kabyle, examinant « l’aspect social et les références identitaires et du moi au sein de la société ». Au sujet de La colline Oubliée, Kocjan écrit que « le portrait de la société kabyle, des lois qui la gèrent, des croyances collectives et des concepts traditionnels font de ce roman un objet idéal pour explorer aussi bien le conscient que l’inconscient culturel et identitaire ».

Mouloud Mammeri disait en parlant de tamurt (le pays) : « Elle n’est pas pur produit de l’imagination. Tous les éléments qui la composent sont vrais. Reste à savoir de quelle vérité. On les choisit et pas n’importe comment (...) L’eau de cette tamurt-là est encore plus fraîche rêvée que bue. » L’étude des chemins qui montent de Feraoun a marqué Justyna Kocjan, qui écrit à propos de ce roman : « La mise en scène des sentiments passionnels dans une ambiance fatidique rapproche ce roman des chefs-d’œuvre de la tragédie. »

Tamurt parle aussi dans Les chemins qui montent. Elle s’adresse aux personnages du roman : « L’existence, c’est moi et pas autre chose ! Tu veux vivre ? Voici la vie. Lutte pour ne pas mourir et tes mains seront calleuses. Marche pieds nus et tu te fabriqueras une semelle épaisse de ta peau. Travaille pour vivre, uniquement pour vivre. Jusqu’au jour où tu crèveras. De grâce, ce jour-là, ne l’appelle pas. Qu’il vienne tout seul. Parce que, enfin, tu vois bien, la vie est belle ! ». Les chercheurs d’os de Tahar Djaout est le troisième roman du corpus littéraire choisi par l’auteur de la thèse. Le roman est « précieux pour sa thématique du voyage initiatique et de l’exil en tant que facteurs du réveil de la conscience identitaire ».

Dans cette œuvre palpitante, c’est un Djaout visionnaire que l’on redécouvre : « Le monde va changer pour vous, nous disait-on. Oh non, il ne deviendra pas meilleur. Seulement, les choses dans votre tête épouseront d’autres contours, vos rêves n’auront plus la même géométrie. Ils ont tout réglementé, jusqu’aux erreurs de la nature (...) Les mots vous ont déjà séduits ? Mais attendez donc les images et les engins qui les accompagnent. Les arbres ne vous parleront plus, les oiseaux ne vous frôleront plus. Le savoir n’a pas de blancheur, il a la couleur des matraques. »

Djaffar Tamani

Source : El Watan du 8 novembre 2004

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