Flamme
de pluie maya
La
poésie éclate de ta peau, Juan, comme le miel
sur un cêdre mouillé.
Je te vois, tu es la lumière, tu es le bourgeon odorant
qui ouvre les fenêtres d'un jour heureux..
Et regarde, tu me fais jouer avec les grillons de l'aube
à côté de ta poitrine en feu
tes mains se posent sur mes cheveux fatigués
même s'il n'y a jamais eu de fatigue en moi:
Tu brises tout, Juan, tu t'installes dans mon coeur
tu y bâtis ta maison de toucan blanc, de sel et de vent,
les violettes s'envolent, envoûtées par ton arôme
et la mer s'abandonne,
- somptueuse vaincue -
à ce cheveu doré qui demande des comptes à tout ;
à l'amour, aux chemins enchantés
aux dieux de feu qui allument tes yeux d'indien déraciné.
Je
te sens souffrir ici, dans ce Madrid de ciment,
il te manque l'espace pour transformer tes larmes
en gouttes de lune
mais t'avoir ici avec moi, toi aztèque unique, inextingible
près d'un feu de pluie qui ne s'arrête jamais...
Qui dois-je remercier de tant de bonheur ?
De
loin, depuis son éternité poussiéreuse
Viracocha* me sourit,
et me fait un clin d'oeil de pierre.
* dieu Inca