M. OSTERTAG


Petites pensées publiées sur le Net

2003-2013










Les aphorismes sont des tweets qui se haussent du col.



 

Nov 2006 

*Champagne pour tout le monde ! Chaque bulle comme autant de points d’exclamations.

*Victor Hugo : la grosse bertha de la poésie fran­çaise.

*Le rêve du facteur : lire toutes les lettres d’amour qu’il dépose dans les boîtes 

*Un souvenir d’enfance pour tout viatique.

*Trouver une femme belle et qui ne sache pas qu’elle l’est !

 
Octobre 2007 

*Il parlait en points de suspension.

 

*Il avait l'art de dire tout haut ce que les autres ne pensaient pas tout bas.

 

*Elle n'ouvrait jamais son parapluie de peur de faire mal aux gouttes de pluie.

 

*Elle clignait des yeux pour mieux s'inventer le mou­vement


Elle avait tellement de petits boutons sur le visage qu'on les confondait avec ceux de son chemisier.

 

*Le fard sur les yeux alourdit la paupière d'un rêve éveillé.

 

*Il y a des mots qu'on devrait mettre en prison pour mauvaise fréquentation.

 

*Chaque recoin de son corps était un nid d'amour.

 

*Je crois qu'un livre pèse plus lourd quand on l'a lu.

 

*Il buvait tellement qu'il portait son foie au bout de son nez !

 

*Champagne pour tout le monde ! Chaque bulle comme autant de points d'exclamations.

 

*Maths modernes. Le professeur inscrivait au tableau des formules que lui seul ne comprenait vraiment pas.

 

*Il ne lisait que d'un œil les ouvrages ennuyeux de peur de s'endormir !

 

*Le rêve du facteur : lire toutes les lettres d'amour qu'il dépose dans les boîtes.

*Un souvenir d'enfance pour tout viatique.

 

*On est tous orphelin des parents qu'on n'a pas eus.

 

*C'est dans un sourire que se cache le mieux la misère.

 

*Si tu veux être aimé d'une femme qui a un chat commence par aimer le chat !

 

*Mes deux collègues, Jacques et Michel et moi nous formons une bonne équipe, nous nous complétons. Jacques dit toujours : « Ce que l'un ne sait pas, l'autre ne le sait pas non plus ! »

 

*Dispense-moi de répéter ce que je n'ai pas dit.

 

*Une vieille personne avec une pointe d'ironie : « Plus on vieillit, plus on fait vieux ! ».

 

*Il n'est pire prison que celle qu'on a dans sa tête.

 

Nov 2011

*Une barque. La rame de gauche dit : c’est moi qui fais avancer le bateau. La rame de droite dit exac­te­ment la même chose. Quant au rameur, lui, il ne dit rien.

*Combien de pages blanches violées par l’écri­vain auraient mieux fait de rester blanches.

*Tous ces livres dans ma bibliothèque comme autant de soldats qui montent la garde et me rap­pel­le que je dois être digne d’eu

*J’ai mal à mon âme, comme si elle avait reçu un coup bas.

*Le peintre est l’homme le plus dangereux du monde. Il prétend copier l’œuvre de Dieu. La nature, les fleurs, les arbres, les hommes, les fem­mes, les enfants, le ciel, les nuages, les pommes posées sur un compotier, pauvre insensé qu’il est ! Et Dieu qui ne cesse de se marrer et de le pousser du coude pour que sa main tremble.

*La vie n’a jamais arrêtée d’assassiner un peu plus chaque jour le petit enfant que nous étions tous.

*Mon Dieu, dites-moi combien d’années il me reste à vivre et je vous dirai, le jour de ma mort, si vous êtes réel­lement Dieu.

*En fait, l’ambition d’une vie ne devrait jamais être autre chose que lire le dictionnaire Larousse en entier ! L’apprendre par cœur pour les plus cou­rageux.

*Un jour de plus à vivre et ma vie pourrait en être toute bouleversée.

*C’est porter atteinte à Dieu que de vouloir l’expli­quer 

*Un curé disait : « Je ne cherche pas à vous con­vain­cre de l’existence de Dieu, il est assez grand pour se faire connaître tout seul. »

*J’entre dans une librairie comme on entre dans une église. Avec recueillement.

*Je crois que la Bible pèse plus lourd quand on l’a lue.

*Ce n’est pas parce qu’on dit qu’on est mortel qu’il ne faut plus rêver à son immortalité. 

*Il était si blagueur que sa mort nous a paru comme une blague qu’il se serait fait à lui-même.

*Seule la vieillesse permet de voir la par­celle de sagesse qui est en chacun d’entre nous. En un éclair et c’est à l’aune de cette mesure que le vieil homme se forge un jugement sur vous. Attention au vieux Sage qui nous regarde vivre.

*Ne jamais penser au bonheur ; ne pas en faire un but de vie : il est trop fuyant ; trop souvent à-côté de la plaque, ne donnant satis­faction que par­tiellement. Rêvons-le à notre guise, les yeux ouverts ou fermés, peu importe. Mettons-le là où nous voulons qu’il soit, dans les petites choses comme dans les gran­des, si tel est notre dési.r 

*Le chemin qui conduit au bonheur est sinueux, escarpé, mais il passe toujours par une belle table gar­nie de bons mets, de bons vins et de convives agré­ables 

*La maladie nous ralenti dans notre course à la vie, nous freine, empêche le grand écart, le dou­ble saut périlleux, nous rappellent que nous sommes mortels, rien que mortels. La mala­­die nous met face à nous-même.

*Seras-tu droit ou redressé ; bien portant ou guéri ; exempt de toute maladie ou blanchi d’une d’entre elle ; loin de ta mort ou pro­long.é  

*Mourir à la fleur de l’âge, oui, mais à celui du chêne !

*Trois livres alignés sur une étagère ne font pas une biblio­thèque 

*Celle qui frappe à la porte et qui s’étonne de ne pas voir son couvert mis à la table et qui jamais ne repart seule : la mort.

*Aux yeux d’un chat toutes les souris se res­semblent. Aux yeux d’une souris chaque chat est unique.


Févr 2012 

*Si nous pouvions croire réellement en Dieu, ne serait-ce qu’une heure ou deux, notre vie entière en serait totalement changée.

*Dans tout l’Evangile, ne retenir que cette pensée : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas qu’on vous fasse » et votre vie et la vie du monde entier en seront changées.

*L’avenir, le tien, le notre tient au seul fait, un jour, d’avoir ou non une douleur dans la poitrine. En avoir conscience tous les jours de sa vie.

*Ne pas se dire : « Je vieillis… » Mais : « Je suis de moins en moins jeune !... »Foutaise ! Le temps se dé­compte et il nous emporte avec lui. C’est tout.
 

*Un jour sans écrire et je ne peux rester debout.

*Couleur bistre comme un jour de tristesse.

*Demander l’impossible à soi-même comme si la chose était évidente.

*Percer le mystère de la pluie pour apercevoir le moment de beau temps qui s’annonce.

*Beethoven dans sa 7e symphonie convie d’abord le tonnerre, la foudre, la tempête et seulement ensuite les danses villa­geoises des jours d’été. 

*Un orchestre symphonique : les musiciens épaule contre épaule, de peur de faire une faute note.

*Etre malade, c’est, quelque part, comme un justificatif à sa vie.

*Dormir, la moitié de sa vie. Se demander si l’autre moitié de sa vie est bien moins ou plus intéressante. 

*Un repas entre amis vaut tous les remèdes du monde.

*Ne pas se laisser aller sauf à vivre bien.

*En relisant, j’essaie de retrouver les émotions que j’avais connues en lisant, mais souvent en vain. Hélas !

*Quand je contemple ma bibliothèque chargée de livres comme un bateau de victuailles, je me demande com­ment je fais pour avoir toujours aussi faim de lecture ! 

*Dans les rêves des chats, y-a t-il une place pour une souris amoureuse d’un chat ?

*Je serais heureux de vous revoir… En disant cette phrase, on présage de l’avenir. Qu’est-ce qu’on en sait de notre état mental dans dix ou cent jours ?

*Un chat veille, les paupières mi-closes. Le temps comme en suspend !

*Donner à autrui ce qu’il n’attend pas de vous, en cadeau. Quel plaisir !

*A trop cajoler ses chats on risque de sa faire mal voir par les souris.

*Etre en retard sans raison, c’est doublement être mal poli.

*Si Hugo avait été honnête vis-à-vis de Napo­léon III, le juge­ment de l’Histoire aurait été tout autre à l’égard de l’Empereur.

*Seule une bibliothèque peut vous procurer un réel et durable plaisir.

*Vouloir aimer physiquement une femme, c’est déjà l’aimer autrement. L’amour idéalisé mis à mal par l’instinct animal qui nous habite tous.

*Dans l’avenir, les experts de la prospective nous prédisent que dans une vie, on changera de conjoint deux fois et de métier trois fois, à moins que ça soit l’inverse !

*Il avait une moustache si grosse qu’elle lui cachait toute la bouche. En fait, sa bouche était édentée. Il avait mis devant sa bouche sa mous­tache comme on met un paravent devant un lit défait quand le voisin vient vous rendre visite inopinément.

*Trouver la petite part d’intelligence qui est en chacun de nous pour mieux la sublimer.

*Il y a des gens pour lesquels la seule raison d’exister est d’être malade. 

*Un méditerranéen, même manchot, parle avec ses mains. 

*Pensée : une épine dans le pied de l’action. 

*Les mains dans les poches, la tête vide…« Peut mieux faire ! » à dit le professeur !

*Ne mourir que d’un œil, c’est le rêve secret de plus d’un vieillard. 

*La vieillesse, c’est comme un petit caillou dans ta chaussure qui grossirait pour finir par t’empê­cher de marcher.

 

Avril 2012 :

*Goûtons des jours heureux entre pluie et soleil.

*Chagrin d’amour : à ne pas mettre dans les mains de n’importe quel psychanalyste.

*Rêver sa vie, c’est mettre de la couleur là où il y avait du gris.

*Ne rien devoir à son banquier est le premier pas sur le chemin de la liberté, de sa propre liberté. 

*Autant la lecture d’un livre peut vous apaiser, vous rendre serein, heureux, autant la lecture d’un journal peut vous rendre morose, en colère, angoissé. 

*Un saule pleureur, tout déplumé, comme un enfant qui aurait cessé de pleurer et qui refuserait de sécher ses larmes encore chaudes sur ses joues. 

*Le médecin malade qui vous ausculte et qui pense davantage à sa propre maladie qu’à la vôtre devrait diviser par deux le prix de la consul­tation.

*Toutes ces églises à-travers la France comme autant de paratonnerres pour nous préserver de la foudre de Dieu. 

*Famille : rempart contre moi-même. 

*Soyez écrivain de votre propre vie, avec vous et vos proches comme seuls lecteurs.

*Critiquez les critiques, ça leur apprendra à vivre ! 

*Un chat : talisman contre des maléfices qui seraient au-dessus de nos têtes et qui nous menaceraient sans qu’on n’en sache rien. 

*J’ai vu briller dans tes yeux des feux de fête, des lueurs de fête qui m’incitent à t’aimer davantage.

*Il avait tellement de poils dans les oreilles qu’un coton tige s’est perdu. 

*Elle avait le sein à la dimension de ma main 

*Le rouge-baiser comme sceau indélébile.

*Elle préférait les petits mots doux aux longues tirades. 

*Oser vivre ce qu’on écrit.

*J’écris la nuit dans mon lit, à la lueur d’une petite lampe de poche. J’écris en cachette de moi-même.

*Faire semblant : le début de la sagesse. 

*Comment se remettre de ne pas être devenu Victor Hugo  

*Avec son crayon à fard, elle dessinait sur son visage des SOS. 

*D’un poing fermé, il en a fait une main tendue. Des mots de haine, des mots d’accueil. 

*Je ne peux supporter le réel s’il n’est pas teinté de poésie.

*Heureux celui qui a été choisi par un chat pour qu’il soit son maître! 

*Un nez si long qu’il aurait rendu jaloux un héron.

*Ce matin, je suis allé faire quelques courses au Centre Leclerc. Comme je ne trouvais pas de place au parking, j’ai pris une place réservée aux mutilés. En face de moi, il y avait une voiture stationnée à une place autorisée et dans la voiture le conducteur était au volant, atten­dant sa femme. Il m’a regardé faire la manœuvre d’un regard répro­­bateur, mais comme je ne voulais pas cher­cher une place ailleurs, j’ai continué mal­gré tout à me garer. Mais en quittant ma voiture, je me suis sur­pris à boiter invo­­lontairement afin de donner crédit à l’idée que je pouvais être un handicapé.
 
 

Juin  2012 :

*Entre deux maux choisir le moindre, dit-on. Entre deux mots choisir le plus précis, le plus beau. 

*En ce moment j’alloue des degrés au mot PIRE : moins pire, plus pire et pire du pire. Ce sont les 3 AAA à ma façon ! 

*Ne rien dire d’un tableau dont on ne comprend pas la signification. Passez au suivant tout en écoutant si quelqu’un après vous prononce un jugement intéres­sant, histoire de mesurer sa propre culture picturale.

*Aimer la littérature jusqu’au dégoût, écrivait dans son Journal, Jules Renard. Je serais moins restrictif. Aimer la vie jusqu’au dégoût, je suis tenté de rajouter ce désir-là. Mais peut-on être dégoûté de la vie ? Certains le sont, hélas ! 

*« Peut-être » est la marque visible de l’inquiétude que nous ressentons tous devant une décision à prendre. 

*Vivre pleinement est la plus grande aventure que l’homme est appelé à affronter. Peu ose. Si on ose, et qu’il y ait échec, il faut être sûr qu’il n’y aura en nous aucun regret.

*Un clown qui joue du violon devant des enfants, qui casse une corde de son violon, involon­tairement et qui en fait aussitôt une scène bur­lesque qui amuse jusqu’aux larmes les specta­teurs. C’est un clown dou­blement heureux. Ici, tourner en dérision un fait qui, ailleurs, aurait pu être dramatique. 

*La jeune comédienne qui se voit l’après-midi refuser le rôle qu’elle désirait tant et qui le soir est demandée en mariage par son amoureux pense que la vie est bien curieuse : une main ouverte ici ; une autre fermée là.

*La mort aux multiples visages, aux différents surnoms, n’a qu’une seule constante : elle vient quand on ne l’attend pas. 

*La mort et son compagnon la maladie ont une arme redoutable et vicieuse : l’espoir qu’elles savent distiller en nous jusqu’au dernier moment de notre vie, jusqu’à l’instant où tout se retire. 

*Ne pas espérer faire mieux que vieillir bien. 

*Deviner derrière la première ride ce que seront les années futures ; prendre date et garder cela pour soi. Trésor à ne par­tager avec  personne sauf à soi-même.

*Jésus disait : « Aimez-vous les uns les autres » J’ajouterai : Tout au moins faites semblant, ça serait déjà énorme ! 

*On n’est jamais « Juste malade ». La maladie a en elle des ramifications nombreuses et insoup­çonnées qui innervent notre être et qui  laissent en nous des traces imperceptibles et détermi­nantes pour notre avenir. 

*Une certaine angoisse ponctue ma vie de tous les jours. Elle me colle à la peau. 

*Penser à l’avenir, c’est quand on a plus rien à penser d’autres. 


*Si après avoir pensé une heure à ton passé, tu pensais une heure à ton avenir, je peux te promettre que ta vie en serait toute changée. 

*Paris est une fête, quel beau titre du récit d’Hemingway. Je trouverai inconvenant que quel­qu’un me dise : « Ma vie est une fête ! » Fanfaron ou menteur ou tout simplement imbécile. 

*Ta présence à mes côtés est à chaque fois une fête. 

*Participer à une fête comme si c‘était la dernière fois. Garder  dans ses yeux les mille feux afin qu’ils ne s’étei­gnent jamais. 


suite juin 2012

*Enfance : pierre angulaire d’une maison (la nôtre) si on la retire, la maison s’écroule. 

*Le temps de l’enfance est révolu à jamais. Comme une boîte à secrets, refermée sur elle-même. La jeter, malheur ; l’ouvrir, oui, quelque­fois mais la refermer aussitôt.

*Entre deux amours plus ou moins tumultueux, elle revenait à son point de départ : à l’amitié qu’elle avait pour nous. 

*Rien ne sert de courir si on ne sait où l’on veut aller. 

*Oublier l’hiver pour mieux entrer dans l’été. 

*Ne rien savoir de l’amour ne serait-elle pas la meilleure façon de le faire bien ?

 

Janvier 2013

*Je veux vivre mon rêve de vivre 

*Garder le meilleur de chaque moment pour en faire une guirlande pour ses vieux jours.

*Le ciel s’obscurcit, il vire au noir : c’est Pierre Soulages qui est aux commandes  

*Trois petits bonheurs successifs ne font pas un vrai bonheur ; mais trois soucis successifs peu­vent faire un vrai et grand souci 

*L’amitié supporte le réchauffé, rarement l’amour 

*Prière inavouée du chat : Mon Dieu, donnez-moi une petite souris à croquer chaque matin. 

*La vie se résume à « trop » ou « pas assez » Trop riche, trop pauvre, trop jeune, trop vieux, pas assez grand, pas assez formé, pas assez diplô­mé, pas assez d’expérience, trop belle, trop laide, pas assez aimante, trop collante... 

*La peinture montre ; la poésie dissimule 

*Combien de livres méritent-ils d’être relus ? Ceux-ci tiennent sur une seule étagère de bibliothèque 

*Ç, la cédille comme « un baiser dans le cou » sur la grammaire fran­çaise. 

*Le Capital santé, c’est comme un magot que l’on nous remettrait à la naissance et que l’on dilapiderait chaque jour un peu plus, sans jamais avoir le moindre relevé de compte, jusqu’au jour où la banque nous appellerait pour nous avertir que le compte est à découvert, que nous allons payer des intérêts et qu’il est tout à fait impos­sible d’envisager un em­prunt.

*Le pire des mensonges sont ceux que nous nous faisons à nous-mêmes.

*Si on devait ne me reconnaître qu’une seule qualité, ça serait la tolérance.

*Rien de mieux qu’un sourire pour cacher les larmes.

*Un étranger qui parle notre langue correcte­ment, c’est un cadeau qu’il nous fait, à nous, à notre culture.

*La vieillesse est un naufrage disait C. de Gaulle. C’est aussi un navire qui rentre au port, tout simplement.

*Dépêche-toi d’avouer tous tes pêchés avant que l’on fasse de toi un Saint !


Avril 2013

 *Il y a des mensonges de survie où dire la vérité serait criminel.

*Apprendre à désobéir à ses instincts ; devenir sourd à ses addictions ; marcher nue tête quand on souhaiterait se couvrir le visage de cendre.

*Fausse transparence de son caractère ; suprême hypo­crisie des hypocrites.

*Femme en perpétuelle demande de bonheur, de gaité, d’écoute, d’attente, de sécurité de la part du conjoint, des enfants comme autant de balises pour se prémunir des tempêtes de la Vie.

*L’art de la guerre : un art dévoyé.

*La poésie est une des béquilles de la vie.

*Tout ce temps qu’il faut pour finir par se ressem­bler. Se ressembler, vraiment.

*Il faisait venir par le train des cabécous du lot pour se par­fumer l’âme de l’air de sa pro­vince natale.

*Elle alignait sur sa table de nuit ses bijoux comme autant de trophées.

*Il était mort de rire, mais une larme l’a res­suscité.

*La femme qui essaie de penser et qui ne peut être que belle.

*La plus grande nourriture de l’esprit pas­sera tou­jours après un morceau de pain.

*Il disait toujours quand il se lavait les mains qu’il se lavait les pattes de devant.

*Au printemps, les arbres accrochent à leurs bran­ches des lettres d’amour au vent.

*Cet homme, un radoteur,  je ne l’écoutais parler que d’un bras !

*Il disait que son père avait le coup de pied facile, qu’il avait le pied près de la chaussure !

*Un marin : un extra-terrestre !

*Quand j’éternue, je deviens bègue du nez !

*À quoi bon chercher d’où l’on vient, on ne sait pas où l’on va.

*On lui a offert un cadran solaire. Une copie d’une pièce du temps des Romains. Il demanda : « Faut-il le remonter tous les soirs ? »

*Rêver d’un livre qu’on aurait écrit et qui serait lu et relu par ses lecteurs jusqu’à l’apprendre par cœur.

*Un simple d’esprit qui voulait tricoter bonnets et chaussettes de laine aux statues du parc de Versailles car il trouvait qu’elles avaient froid aux pieds et à la tête les nuits d’hiver.

 

Juin 2013

*Ce que l’on grave sur les tombes est comme des cartes de visite, les dernières que vos amis vous impriment gratuitement.

*Peut-on m’assurer que jamais Beethoven ou Mozart n’ont écrit une seule note de musique fausse comme si Hugo n’avait jamais laissé passer une seule faute d’ortho­graphe dans Les Misérables  et ses 2000 pages,

*Quand Jonas est sorti du ventre de la baleine, il a dit qu’il avait trouvé l’eau de la mer trop froide à son goût.

*Les livres placés tout en haut des bibliothèques ne veulent pas être lus avec facilité ; ils veulent se faire désirer ; il leur faut un escabeau pour qu’ils se laissent saisir : ils sont comme des aristocrates du livre.

Un conseil : pour démocratiser ces nobliaux, descen­dez-les et placez-les aux pre­miers rayon­nages, tout en bas de votre bibliothèque. Cela les endurcira !

*Chaque rêve est comme une porte qui s’ouvre sur une part d’inconnu qui est en chacun de nous.

*Dans tout discours, ne retenir que le début et la fin. L’entre-deux n’est que du remplissage.

*Accuser quelqu’un d’aimer trop la poésie, c’est comme vouloir lui reprocher de respirer ou de désirer boire quand il a soif.

*Ne pas s’intéresser à son passé a souvent pour corollaire de ne pas savoir bâtir son propre futur.

*Sur les vingt-quatre heures d’une journée, gagner une heure pour soi, rien que pour soi. Combat de tous les instants dont le succès est loin d’être gagné.

*Dieu est un foutu bonhomme qui crée une œuvre et ne donne jamais d’explications sur le choix des matériaux et la disposition des pièces.

*Echelle sociale : Il y a des barreaux plus hauts pour certains que pour d’autres. On dit même que des barreaux ont été sciés volontairement.

*Méfiez-vous des gens qui cachent leurs livres dans des bibliothèques à vitrines opaques. Ils ne veulent pas que vous sachiez ce dont ils ont nourri leur esprit.

*Vouloir comprendre les femmes est mission impossible. Contentons-nous de les aimer.

*Que ne fait-on pas avec l’argent qu’on n’a pas…

 

Septembre 2013

*Les aphorismes sont des tweets qui se haussent du col.

*Ne pas avoir réalisé ses rêves d’enfant : une raison de plus pour retourner en enfance.

*Je sais où sont passés les bras de la Vénus de Milo, mais je ne vous le dirai pas, car, en l’appre­nant, vous en auriez les bras ballants.

*Mon chat est un maître Zen réincarné, je le sais, il me l’a murmuré à l’oreille.

*J’ai découvert que mon chat faisait de la contre­bande de puces.

*Les oiseaux d’arbre en arbre se racontent des histoires.

*Une assiette ébréchée a une durée de vie double ou triple d’une assiette intacte.

*Il avait plus de dents cariées que de dents.

*Le tramway parisien est comme une chenille à qui on aurait d’avance tracé son chemin.

*Dormir à poings fermés pour se préserver des cauchemars.

*Découvrir dans chaque femme la petite fille qu’elle a été.

*Si les maîtresses d’école connaissaient le pou­voir érotique sur les petits garçons de leur classe, jamais, elles n’oseraient se montrer en jupe au-dessus du genou et en talons hauts.

*Il y a une fausse note dans la partition de la IXe symphonie de Beethoven. A nous de la trouver.

*Le chorégraphe Millepied, sans s. N'aurait-il que 999 pieds ?

*Je connais des retraités parisiens qui prennent chaque jour le tramway pendant quelques stations seulement pour goûter au plaisir d’être parisien.

*L’adolescence n’est que la bande annonce de l’âge adulte.

*On a dit qu’Adam n’a pas divorcé de sa femme car il n’a jamais pu trouver un avocat.

*Dans ma tombe, je voudrais un radioréveil réglé à l’heure du Jugement dernier.

*Quelque part, nous sommes tous des cassés-recollés.

 

Octobre 2013

*Un marathonien n’a pas besoin de savoir compter mais seulement décompter : il me reste 35 km ; 25 km…

*Quand on prend une douche, faut-il mieux penser à ceux qui n’ont pas de douche ou à ceux qui n’ont pas d’eau ?

*Si les jolies femmes n’épousaient que des beaux gosses, beaucoup d’hommes seraient voués au célibat.

*Je t’aime, tu m’aimes et les autres on s’en fout. Je vieillis, tu vieillis et les autres s’en foutent.

*Je fume, tu fumes, on aura le cancer. Je ne fume pas, tu ne fumes pas et on aura le cancer. Mais pas le même !

*Entendu ce matin, au marché de Villeneuve : « Il vaut mieux garder 100 brebis que deux gosses, car les brebis on peut les parquer..."

*Vouloir qu’un chat qui miaule parce qu’il a faim se mette à ronronner est une idée de technocrates bruxellois.

*Conseil : Avant de lire un poète, un philosophe, un écrivain savoir si celui-ci aime ou aimait les chats et s’il en avait eu. Ça le rendrait plus humain, plus semblable à nous.

*Quand j’achète un livre je prends toujours celui qui est tout en bas de la pile. Je veux qu’il ait gardé sa virginité première. Je ne veux pas lire derrières ces lecteurs occasionnels qui se baladent dans les librairies sans jamais rien acheter.

*J’adorais l’époque où il fallait découper soi-même, page par page et dans les deux sens, le livre acheté. C’était une bonne façon de prendre connaissance du texte avant même le lire.

*Un piéton a été écrasé par un autobus en descendant d’un tramway. Les Experts ont discuté pendant plusieurs semaines pour savoir lequel des deux moyens de transport était le plus sûr. N’arrivant pas à se mettre d’accord, ils décidèrent d’arrêter les discussions.

*La lutte des classes commence avec l'ortho­graphe entre Majuscules et minuscules et se poursuit avec le tu et le vous.

*Enfant, il avait les cailloux du petit-poucet dans ses poches. Adulte, le n° de portables des filles dont il était amoureux.

*Dans une librairie, lire trois pages d’un roman et s’en aller sur la pointe des pieds comme un voleur.

*L’embrasser sur les lèvres comme pour lui voler ses mots d’amour.

*Elle buvait comme un mec ; elle faisait l’amour comme une femme. C’était la mascotte de notre groupe.

*La maladie d’un médecin, c’est comme une faute professionnelle, un abandon de poste.

*–Vous pouvez me donner l’heure ?
– Donner… Tout de suite les grands mots !

*Elle était riche, j’étais pauvre. Elle m’aimait et je l’aimais. Nous avons additionné notre amour et divisé par deux sa fortune.

*Ne pas avoir l’argent pour payer ses obsèques retarde-t-il la date de sa mort ?

*Les jours de pluie, la toute dernière goutte qui tombe a-t-elle droit aux applaudissements de ses copines ?

*Les plaques des noms de rue sont comme des stickers pour lutter contre l’amnésie des parisiens.

*On a dit qu’Adam n’a pas divorcé de sa femme car il n’a jamais pu trouver un avocat.

 

Novembre 2013

 
*Etre à l’écoute de la nature pour mieux être à l’écoute de soi.

*Trois mots d’amour griffonnés sur un bout de papier et glissés dans le sac de son amoureuse (ou amoureux), c’est autrement plus « classe » qu’un texto à l’orthographe approximatif, balancé en trois secondes et lu à la-va-vite, non ?

*Le rêve absolu : Tous les 10 ans poser sa valise, l’ouvrir, la vider et repartir de plus belle, le cœur léger et l’âme rassérénée.

*Nos addictions, tentations, soumissions, mauvaises habitudes : Heureux que nous pas­sions un tiers de notre vie à dormir… Quelle chance pendant ce temps de pouvoir tout oublier !

*Un malade est un ancien bien-portant qui, en fait, n’a jamais été bien portant.

*Il avait posé un buste sur sa cheminée dont l’effigie lui ressemblait et il disait « C’est le début de mon Immortalité ! »

*Les yeux ont une double fonction : ouvert ils regardent à l’extérieur de nous ; fermés à l’inté­rieur.

*Mon cœur de battre lentement s’est habitué. Il devra, également, un jour cesser de battre. Je n’ose le prévenir. La surprise sera double pour lui et moi.

*La montre de mon père s’est arrêtée à l’heure de sa mort. Quand ma montre s’arrête, je panique.

*Une femme donne à aimer, comme un livre à lire, un tableau à voir et une musique à écouter.

*La sieste est le seul moment où on ne vous dicte pas ce que vous avez à faire.

*APPRENDRE : Le maître-mot de toute une vie. Apprendre à lire, écrire, parler, aimer, à pardonner aussi et cela jusqu’au dernier moment de sa vie, et, à ce moment précis, en plus, apprendre à mourir.

*Il a écrasé une mouche sur le carreau de sa chambre. Elle était l’amie du bourdon qui l’avait piqué la nuit dernière, me dit-il. « Ma rancune est terrible ! Les amis de mes ennemis sont mes ennemis », ajouta-t-il.

*Le type qui me regarde dans la glace de mon armoire me fait les gros yeux. J’ai beau sourire, il ne me rend pas mon sourire. Serait-il ma conscience ?

*Si on juge une célébrité au nombre de jours où on parlera de vous après votre mort, sachez que celle-ci ne dépassera jamais quelques jours, au plus. Ingratitude du temps qui s’écoule, inexo­rable, sans regret aucun.

*J’aime tes yeux les jours de soleil. Les jours de pluie, je pense aux jours de soleil.

*Espérer aller mieux, c’est déjà aller un peu mieux.

*Pour un bien portant la vie se déroule sous ses pieds comme un tapis. Pour un malade, chaque matin, en se levant, il lui faut donner un coup de pied pour que se déroule le tapis et encore de quelques mètres seulement.

*Les défauts des autres nous aident à nous construire.

*Les chats sont des princes et leur royaume est ta maison.

*Les chats ont la réponse à toutes vos inquiétudes par la puissance de leur silence.

 

Décembre 2013

*Mettre de l’ordre dans ses idées, quelle belle idée, mais attention aux cadavres dans les placards et à la poussière cachée sous les tapis…

 *De mon temps, on avait la grippe, tout simplement. Aujourd’hui, il faut être sorti de l’X pour se souvenir du nom des virus : H1N1, H2N2, etc.

*Si quelqu’un était capable d’assurer ceux qui donnent une heure ou plus de leur temps à des œuvres humanitaires, que ce temps passé au service des autres serait ajouté à leur temps de vie sur terre, croyez-moi, il y aurait foule aux portes des maisons d’Accueil. Je peux même prédire que la pauvreté n’existerait plus sur la terre. Mais qui peut dire cela ? Qui peut changer le cours de sa vie en faveur des autres? Nous ne sommes pas tous des Abbé Pierre en puissance.

*La vie est une échelle dont les derniers barreaux sont légèrement sciés, d’où certains craquements pour nous signaler la chute prochaine.

*Plus on vieillit, plus on dort, (comme les chats), ne serait-ce pas pour oublier d’avoir vécu ?

*La mémoire qui s’efface comme pour oublier remord et regret de son passé.

*A lire certains livres peu épais, on croirait qu’un mot d’ordre a été prononcé : Ne jamais acheter un livre dont le nombre de pages dépasse 160.

*Plus la valise est légère plus l’homme est libre.

*La seule vraie justification de dépenser son argent et de le mettre au service de son bonheur et de celui des autres.

*Son astuce suprême, c’était de nous faire croire qu’il était malade quand il ne l’était pas et bien portant quand aucun d’entre nous pouvions le croire.

*Les radars nous signalent nos excès de vitesse. Les maladies notre mauvaise façon de vivre, de nous soigner, de ne pas prendre assez  soin de nous, quoi.

*Une belle victoire sur la vie : j'ai dépassé l'âge de mourir jeune.

*Avoir une vie riche ou une vie de riche. Le choix ne nous est pas donné. Quoique !

*Son passé : soit c’est un boulet qu’on traîne toute sa vie, soit c’est une oasis, un lieu de resour­cement, un viatique qu’on porte en soi à tout jamais. A nous de savoir dans quelle branche nous sommes situés, en prendre conscience et en tirer le meilleur parti.

*Nous protéger du froid en hiver, de la chaleur en été. Nous protéger des maladies, des carences alimentaires, des virus, des chutes, que sais-je encore. Notre vie ne serait elle que cela ? Qu’une suite ininterrompue de protections, tout azimut. Bizarre, je dis bizarre 



 

Petites pensées publiées 2003-2013
Michel Ostertag
Francopolis janvier 2014
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