Il y a des visages, des paysages, des âmes sur les images...
D’autres n’en ont pas...
Heureuses aux instants sauvés. Tristes aux instants volés.
Il y en a des moches, d’autres soufflent une bougie à la vie.
Certaines disent, ou mêmes racontent, témoignent envers du
temps.
Il y a des photos belles qu’on oublie, des qu’on retrouve qui
rappellent, ou des disparues...
Il y en a qui ont de la chance, d’autres de la malchance.
Des regards, des expressions, mouvement du temps...
Il y en a qui mentent, d’autres qui disent vrai.Certaines sont
statiques, d’autres électrostatiques.
Il y a celles qui figent, et celles qui libèrent. Des qui
posent, d’autres qui envolent.
Plein les yeux...
Des sensations, des sentiments, des boniments, des émotions...
En trop, ou quelque fois juste ce qu’il faut.
Il
y a des photographies, comme les images, elles sont jolies, elles sont
laides, souvent entre les deux. Des fois elles sont ratées.
Certaines sont fatiguées. Des fois on les dirait parties, comme
le chant d’un oiseau. Plus tard parfois y en a qui vous touchent
tellement qu’elles vous font rire ou sourire, pleurer... Vous voyez,
vous entendez, comme vous y étiez,
éphémère, un temps en mémoire remonte puis
repart... Et puis il y en a toujours qui manquent, aussi, pour dire,
pour montrer, pour se rappeler la pellicule de vie qui défile,
qui vous collent pourtant à la peau... Tous les moments qu'on a
vécus avec les gens aimés auxquels on repense, en
souvenir.
Poussetontraino
Des photos...des visages, des paysages,
des âmes sur les images... mais d’autres n’en ont pas...
Heureuses aux instants sauvés. Tristes aux instants volés.
Des moches, soufflant une bougie à la vie.
Des qui disent, ou mêmes racontent, témoignent envers du
temps.
Des belles qu’on oublie, des qu’on retrouve qui rappellent, ou des
disparues...
Des ayant de la chance, d’autres de la malchance.
Des regards, des expressions, mouvement du temps...
Des qui mentent, d’autres disant vrai.
Des statiques, des électrostatiques.
Des qui figent, des qui libèrent. Des qui posent, des qui
envolent.
Plein les yeux... Des sensations, des
sentiments, des boniments, des émotions... En trop, ou quelque
fois juste ce qu’il faut. Il y en a ,
comme les images, elles sont jolies, elles sont laides, souvent entre
les deux. Des fois elles sont ratées... des fois
fatiguées. Des fois on les dirait parties, comme le chant d’un
oiseau. Plus tard parfois y en a qui vous touchent tellement qu’elles
vous font rire ou sourire, pleurer... Vous voyez,
vous entendez, comme vous y étiez,
éphémère, un temps en mémoire remonte puis
repart...
Et puis il y
en a toujours qui manquent, aussi, pour dire, pour montrer, pour se
rappeler la pellicule de vie qui défile, qui vous collent
pourtant à la peau... Tous les moments qu'on a vécus avec
les gens aimés auxquels on repense, auxquels on repense ,
auxquels on repense , auxquels on repense ...
*
je me suis permis de voyager dans ton
texte comme si c'était une photo , puis une carte postale , puis
un paysage où je suis noyé , et là j'ai fait comme
toi je l'ai refondu à l'ame pour le voir differament ce texte ,
ton texte ...merci ...
il y a de
bien grands mots
et de bien petits états d'âme
entre les deux un galimatias
toujours en mouvement
perpétuel équilibriste
contre le souffle de nombrils obnubilants
le nombril de ce que l'on veut montrer,
démontrer, afficher, mettre en relief
c'est le plus facile à maîtriser
le nombril dont nous font les autres
tel que nous sommes en eux-mêmes
c'est le plus difficile à contrôler
à moins que le premier nombril soit tellement fort
ou tellement faible
qu'alors ça n'a plus aucune importance
mais vraiment plus aucune importance
et il y a ce tout petit nombril
celui de la réalité
le plus difficile
le plus dur
celui qui est jonché de mousses de lichen
de feuilles mortes
de branches
d'épines et de ronces
voir d'arbres au complet
avec parfois la plaie qui pleure l'eau d'érable
je ferais dire à la poésie ce galimatias
dans quel nombril on se trouve
mais surtout - surtout -
vers quel nombril on se dirige
accompagné d'un bulletin météo
qui dirait annoncerait ce qui se trouve sous la marquise
quels mots de feu tremblotant tracent les lampes clignotantes
ces qui sera peut-être à l'affiche dans un mois
des images, seulement des images, à venir
je ferais tournoyer par la Poésie une boule en miroirs
de toutes ces versions contenues dans le deuxième nombril
une vérité ou une probabilité floue dans le
carrousel
et si j'avais vraiment le courage
j'approcherais comme aux abords de récifs
tout doucement, contre les inévitables vents et marées
j'approcherais
j'approcherais lent tendre
contre la bouche du tout petit nombril
et j'approcherais peut-être assez pour que
sans me brûler les ailes
le vent accroche,
issue de ce minuscule nombril,
une parcelle de Vérité à la Poésie
et je ferais dire à la Poésie cette Vérité
si belle
si terrible
dans sa sincérité nue.
L’homme
dans la trentaine était grand
je l’ai vu quand on l’a installé sur la civière
un teint crayeux de poudre de ciment
du sang…
il devait être fier
vêtu comme un dimanche
soigné malgré les apparences
On dit autour qu’il avait quitté le Chad pour
refaire sa vie à Montréal
qu’il en savourait le bagage
on dit aussi qu’à son arrivée
le français c’était du chinois pour lui
qu’il en était venu à bout petit à petit
sans jamais lever les baguettes en l’air
qu’il fredonnait des refrains Québécois
se nourrissait de livres francophones
Toute la matinée plus une partie de l’après-midi
les collègues les gestionnaires les pompiers
on s’était affairé le cœur brisé dans les
décombres
à tenter l’ultime pour arriver à lui
piégé dans sa voiture sous un séisme de
béton
Mahamad était de ceux pour qui on espérait le mieux
pour qui les élans de générosité rendaient
soi-même content heureux
il souriait Mahamad il disait merciil répétait,
espiègle, des expressions
qu’il était enfin parvenu à intégrer
toujours partant, il ne refusait jamais une livraison
même lors d’une grosse tempête de neige dit-on
même si la terre avait tremblé de tout son long
ce matin-là, 8hh45
un québécois d’origine africaine
affronte une mort absurde en plein travail
sous la fracture d’un stationnement caduc
croupi de négligences, rapaillé d’abstentions
trois jours déjà…
j’entend encore les confidences :
« c’était quelqu’un de fantastique »
La terre ouvre sa bouche. Les jambes de
la pluie font danser les rivières. Tout est possible ce matin.
Le désespoir a pris congé et la misère fait la
grève. Des oiseaux font leur nid sur la croix des usines. La
terre têtue s’entête à refaire son bouquet. Il faut
croire parfois aux promesses des fleurs. L’érable dans la cour a
nettoyé son ombre. Sa tête dans les branches a
trouvé son sourire. Clop. Clop. Clop. La pluie traîne ses
pieds sur le toit de la vie, une pluie douce et chaude. On dirait
qu’elle aime la terre tant elle fouille son corps avec ses petites
langues. Nul petit racoin n’échappe à son
étreinte. Ses ombres endormies s’éveillent en sursaut. La
chlorophylle agite le sang vert des herbes. Les pierres luisent comme
des yeux d’aimant dont le regard attire la limaille de l’eau. Les
petits cailloux blêmes retrouvent leur vigueur. On dirait des
enfants tirant la jupe des montagnes. Le paysage sans fond se remplit
d’oxygène. Les petits riens du cœur respirent par
eux-mêmes. La table est mise pour l’amour, la soupe où
l’on touille la vie, les fruits du rêve, le grand pain de
l’espoir. Je garde dans mes mots ses miettes qui suffisent à
nourrir les âmes.
Tirage au sort. Point de
mire. Balle venue de loin. Eau de chaux, drap, linge
étendu, morceau de lune en noyau de noir, nuage de craie, lait,
bougie éteinte sans allumettes, peinture de fenêtre
écaillée, bord d'assiette ébréchée,
mur dressé, vitre martelée. Blanc. Départ, vertige,
silence, île déserte désertée, effacement,
mot dérivé sans pétrole, phrase bouleversante,
geste inachevé, pas non marché. Blanc d'après feu. Blanc de là-haut. C'est cela, il neige.
***
Bel été à tous et au plaisir de vous retrouver cet
automne !