venu
un jour une fois
peut-être pour être
nouveau et neuf
et aussi
sur les pierres quelqu'un gris
lichen à mourir
antre du temps fissuré
quelqu'un oublié de la terre
sans fin incisée
 
naître à marcher quelqu'un plus loin
sans nom juste pour être
présence sifflante
quelqu'un là-bas loin
quelqu'un sait pas
sait plus
 
plus loin quelqu'un dans la main
les soleils et l'étoile
quelqu'un mélangé
quelqu'un prisonnier
vent musiques étranges
où le ciel chiffonné
 
les certitudes s'entrecroisent aux fils de l'oubli
et le visage venu par-delà notre peau triste
dessine éminences mots
et nos coeurs se taisent
et nos os crissent à chaque pas
et nos langues sèchent
 
quelqu'un habite encore là ?
erg d'un désert galets nus
souvenir de source et reflets transparents
 
tu n'as pas cru l'aube venir
il n'y a plu de vérité
et larmes prises sont lettres proches
griffes tendues, soupçons frêles
éclairs dans la nuit de quelqu'un
marées ressassées
vents rebattus
 
il n'y a plus de quelqu'un dans la course
le souffle perdu se colle sous la poussière
quelqu'un n'a plus d'envie
tout
 
les voilà creusent sous les traces du chemin
 
retourne chaque grain, chaque brise
quelqu'un soc passe vainement son temps
verse l'urgence au revers de ses mains
 
quelqu'un n'est plus
même pas souvenir d'avoir
 
sur le sec des calcaires burine la pluie
lève, lave et coup de gouge après coup de gouge
arrache la montagne que personne n'osait
 
quelqu'un pense à jamais
perdu dans le labyrinthe entre ses lignes
quelqu'un question de trop
quelqu'un sait pas
quelqu’un à naître
 
un vent sans objet secoue sans raison les nuages