De la
solitude : « Elle se
noie en elle » à la rencontre toujours incertaine,
Elle chemine : « …dans le
bruit/ Les voix lui disent rien ». Les mots qui
n’aident pas, qui cassent, éclairent cependant sa nuit : « les mots pour elle/ Trop
d’étoiles/ d’un coup / dans son ciel ».
Elle : Femme, Elle : Terre-Mère, Elle, toujours en attente
d’une autre saison du vivre : «
Le bourgeon/ de son sexe/ attend la main/ de printemps/ elle
sève/ après l’hiver ».
Si les voix ne disent rien, il y a l’écriture pour recoller les
morceaux de l’être et vaincre la peur de l’autre, de Lui : «
La peur de lui/ longtemps /Elle a déballé/ Les larmes
blanches/ les cendres blanches… »
La poésie de Pascale Albert ne
cesse en ce recueil de nous parler de cette souffrance qu’est le non
amour, la quête d’une rencontre qui à peine entrevue
s’estompe.
Elle nous dit cette errance de l’aujourd’hui entre rencontre et
rupture, entre joie et souffrance ; le rendez-vous manqué des
amants : « douleur
papillon/ d’un amour mort ».
Elle nous dit la Femme en errance et de l’autre et d’elle qui
n’attend plus… : «
au bout du rêve/ elle n’attend plus », livrée
toute entière à l’absence, mais qui jamais ne se
résigne à ce manque, car si elle n’attend plus, elle ne
cesse de chercher ; elle le sait, c’est la seule façon de
ne pas se perdre … Et donc, elle ne renonce pas.
Le recueil se clôt sur ce vers : « Elle cherche son Il
». Celui qu’elle attendait et qui n’est pas venu,
celui qu’elle attend et qui viendra… ou qui ne viendra pas…