Livret
de poésie, La
Nouvelle Pléiade, Paris, 2012,
Mes
premiers mots vont à la générosité de
l’auteur qui n’hésite pas à emballer
précieusement ses mots pour la longue traversée
océanique qui sépare nos
univers.
Dans
ce Livret de poésie de France, j’y découvre tantôt
une vue poétique, parfois
une fenêtre ouverte sur la Fable, un regard à apprivoiser.
À la première lecture,
parfois, dans les textes très courts, la rime est très
présente, par contre elle donne un rythme à la lecture
à voix haute.
Psychés
« Fantômes
Des pensées
Hématomes »
Dans ce
receuil, j'y découvre une poésie du
quotidien avec des lueurs d’espérances
qui approchent parfois l’immobilité de la méditation.
La mort du chevalier
«
Les printemps se perdraient
Dans l’eau de la rivière
Diluant les années
Méprisant les prières… »
Ce
livret nous présente un mélange de textes courts, un peu
saccadés, puis des
textes plus longs comme une réflexion sur les changements de nos
sociétés,
entre notre vision d’hier et d’aujourd’hui. Dans
son texte, « À propos
d’arbres », nous faisons face au
regard différent que chacun pose selon son approche de
l’arbre : le bûcheron,
n’y voit que le tronc, alors que le poète s’attarde aux
feuillages et creuse
même jusqu’aux racines.
« Le bûcheron de la modernité
A violemment émondé
Oubliant jusqu’aux racines…
« Le
poète…
En pensant aux racines,
Il imaginera un monde
De genèse invisible… »
Ce
livret est un mélange de rythme, regard poétique,
réflexion et un peu d’humour,
comme dans ce texte : Les pommes de terre de pierre / Les pommes
de terre
de paul…
…
« Pierre
avait planté des pommes de terre
…
Des pommes de terre,
Dans la crise financière;
C'est comme un billet vert
Dans une purée de pommes de terre
L’un ou l’autre n’ont rien à y faire
L’argent dans la purée de pommes de terre
Les pommes de terre dans la crise financière.
Paul
n’habitait pas à la terre
Mais dans une tour de verre
…
Il achetait des tonnes de pommes de terre
Qui venaient de tout autour de la terre. »
et on apprend une certaine humanité :
«
Avancer vers on ne sait où,
Mais marcher contre vent debout ;
...
Serrer la main, quand devant vous
C'est d'abord le coeur qui sourit
Voir l'homme toujours et avant tout »
et
une certaine nostalgie
Le soir
«
Un train passe par là
Sans bruit au loin s'en va
Il ne reviendra pas ;
Bientôt pour lui, il y aura
Une autre gare, une autre fois... »
En
fermant ce recueil, certains poèmes
ou
plutôt certains rythmes continuent leur cheminement.
« Ne
rien demander
Simplement
Seulement
Même pas espérer…
Rester là planté
Seulement
Simplement
Sans bruit supplier... »
La
poésie ça se prend à petites bouchées et ce
recueil ne fait pas exception, on découvre pleinement ses
saveurs en prenant son temps.