LECTURE  CHRONIQUE


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ARCHIVES:  LECTURE CHRONIQUE

Regard sur l'écriture - Soleil et Cendres - Au coeur du cri... et plus


Paul de Brancion

 Ma Mor est morte,




« On décide toujours d’écrire à la suite d’une blessure » Amin Maalouf

Pour parler des blessures profondes de l’enfance, il y a eu Jules Vallès, Hervé Bazin, il y a aujourd’hui Paul de Brancion avec Ma Mor est morte aux éditions Bruno Doucey, il nous dit cette douleur morale faite par la mère à l’enfant qu’il était, mais aussi à l’homme qu’il est devenu ; avec une fois encore, en toile de fond, le silence du père qui apporte sa caution.

Le texte qui introduit le recueil donne le ton, des mots forts, voire violents pour dire une relation blessante, inguérissable avec une mère aimée et rejetée : « figure profondément aimée malgré la violence inconcevable ».

Sur les pages à gauche, les trois langues du texte original : le français, le danois, et l’anglais qui se mêlent pour dire l’innommable, c’est en les unissant et en passant de l’une à l’autre que la parole s’est libérée. Sur les pages à droite, la traduction française qui a vu  le jour, plus tard…

La mort de la mère, aurait dû libérer, l’auteur voulait y croire, mais, d’une mère, se libère-t-on jamais ?
Il reste toujours une cicatrice à l’âme.

Paul de Brancion nous emmène sur ses chemins du souvenir, nous vivons avec lui son départ de la maison familiale, pour une improbable libération : «  Je suis content d’être libéré de ses ravages. Je ne regrette pas cette libération, malgré tout, cela ne console pas. ». Mais, si il y a la nécessité de couper avec ses racines, c’est  que c’est  le seul moyen de survivre et un jour peut-être de comprendre, d’expliquer et surtout d’écrire.

« Comment pourrais-je dire la plus profonde part de moi-même

   cette curieuse façon m’a rattrapé

   par d’étranges moyens me voici sur le rail

   qui conduit sans doute à pactiser avec les elfes

   aux oreilles tordues

   J’attends que la nuit s’achève

   espérant la mystérieuse musique de la vérité »

L’écriture est bien un chemin d’où peut venir une vérité…
Dans cette famille, avec la complicité du père, ils ont tué la vérité.

Quelle était la vérité de cette mère qui ne pouvait sans doute pas être mère, qui n’était pas devenue adulte, une femme qui ne s’aimait pas, qui ne pouvait pas aimer ; une femme secrète mais aussi impudique.

Paul de Brancion nous offre un livre qui dérange et fascine, le texte est servi par une écriture sans fioriture, brute, tranchante, mais exacte car c’est une écriture vitale, une écriture pour la vie, comme une voie à suivre ou voix pour crier, mais aussi un jour peut-être, atteindre la résilience : « Je suis convaincu que sans l’écriture et sa pratique quotidienne, je serai déjà mor d’elle, d’eux. Écrire a sauvé ma vie. »

C’est un texte de douleur et d’amour : « Je me sens déchiré d’amour de ces deux-là que j’ai aimés, qui ne m’ont pas aimé, qui ne se sont pas aimés. »

Les phrases se déploient en purs sanglots, ceux d’un orphelin d’à –MOR, donc d’Amour. C’est  une plainte, c’est un chant douloureux, envoûtant et beau.

En refermant ce livre, me revient en mémoire ce célèbre vers de A de Musset :
« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux »…

Ghislaine Lejard

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Paul de Briancion,
romancier-poète,
Pendant 10 ans, vit en Scandinavie. S’installe à Strasbourg où il publie son premier roman, Le Château des étoiles. Fait de la radio, enseigne les médias, puis déménage à Paris pour effectuer son devoir élémentaire, alimentaire et symbolique. 
Contribue à la création de la revue Sarrazine. Depuis 2003, publie aussi de la poésie et collabore avec des compositeurs.

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DÉCOUDRE LE DÉSASTRE suivi de L’ÎLE ANAPHORE

Robert Berrouët-Oriol



"Dans un langage exigeant, finement maîtrisé, rythmé et d’une grande rigueur lexicale, cette nouvelle œuvre de fiction poétique clôt le diptyque inauguré avec Poème du décours."

"et voici que bateleur des sens je te recouds rituelle grammaire sous les plages secrètes de ma langue et me profile neuve cuvée d’incises à ta semblance voyelles nues la gorge tatouée de syllabes crépues et par tracées de luettes je reprends ma lente marche pèlerine guettant Nordé aux écoutilles du Temps toi buvant l’absinthe des heures fastes au beffroi appendu tu te dérobes à l’insu du contrevent" chez Tryptique

Aussi disponible,
en librairie, au Québec, depuis le 6 mars 2013. (Éditions Triptyque 2200, rue Marie-Anne Est, Montréal (Québec) H2H 1N1) Ou tél. 514 597 1666 (Marie-Hélène Boucher)

Ma démarche de poète, de critique littéraire et d’essayiste est présentée, par un dossier d’auteur mis à jour, sur le magnifique site île en île.
(Originaire de Jacmel, Haïti, Robert Berrouët-Oriol vit à Montréal depuis 1969. Ayant fait ses études à l'Université du Québec à Montréal, ce linguiste-terminologue, spécialiste en aménagement linguistique et en communications institutionnelles, est aussi un poète accompli.

Lauréat en 2010 du Prix de poésie du Livre insulaire Ouessant pour Poème du décours.
En plus de publier divers articles portant sur la fiction romanesque d'Émile Ollivier, de Pierre Nepveu, de Dany Laferrière et de Jean-Claude Charles, Berrouët-Oriol est l'auteur de plusieurs recueils de poésie.)


Au plan de l’analyse de mon oeuvre poétique, je suggère de lire sur le très beau site Cultures Sud l’étude « Méditation sur « la bègue cartographie des siècles », qui présente mon livre « En haute rumeur des siècles » publié chez Triptyque en 2009. ( " Il peut en effet paraître paradoxal de célébrer la souffrance et la douleur qu’est Haïti. Pourtant, c’est bien là nécessité : ne pas déchanter, ne pas laisser le chaos et l’obscur imposer le silence et la confusion, entendre ce qui arrive depuis l’intime et qui résiste au silence.")

Le livre « Poème du décours » publié chez Triptyque en 2010 a obtenu, en France, (au 12e Salon international du livre insulaire Ouessant), le Prix de poésie du livre insulaire Ouessant 2010.
(" Il nous a produit ici une poésie très originale.
Par le sujet universel qui met en avant la devise de Julia Kristeva : - « Je
vis avec de désir de sortir de moi…
Sortir de l’île en chacun de nous donc. » )


Par avance, un vif merci à tous ceux qui auront à cœur de partager cette annonce dans leurs réseaux habituels.

Bonne lecture !

Robert Berrouët-Oriol

 

Lectures Chroniques
MA MOR EST MORTE de Paul de Brancion,
présenté par
Ghislaine Lejard

DÉCOUDRE LE DÉSASTRE suivi de L’ÎLE ANAPHORE,
de Robert Berrouët-Oriol,
présenté par l'auteur

Francopolis mai 2013


  

Créé le 1 mars 2002

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