Une gorgée d’azur
de
Bernard Perroy
par Ghislaine Lejard

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L’éternité est bleue ; porté par le vol de l’oiseau qui nous relie à l’invisible et nous montre le chemin, le recueil de Bernard Perroy, Une gorgée d’azur ed Al Manar est une belle partition poétique en 7 morceaux, avec en note majeure le bleu, qui en est le point
d’orgue
et ouvre la mélodie : bleu du regard, bleu de l’azur et
bleu du cœur.
Le bleu
dans l’œil,
le bleu du soir
au chevet lumineux…
Cet azur au-dehors
faisant écho
au bleu du cœur…
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L’œil pour regarder :
- Par la fenêtre, premier mouvement de cette mélodie et tenter d’atteindre l’azur, d’y entrer par le silence : Sans que rien ne soit dit, deuxième mouvement et parvenir au troisième mouvement :
Entre l’azur et l’obscur de la terre, cet
azur qui ne se voit bien que si l’on écoute notre mélodie
intime où même la nuit nous dit le bleu, lisons le petit
intermède nocturne : La nuit te parle; de cette rencontre avec soi-même, naîtront toutes les Rencontres, quatrième mouvement .
Savoir aussi que l’éternité est dans l’instant, écoutons les Cantiques de l’instant,
cinquième mouvement. Alors seulement le regard sur le monde
s’élargit, le morceau de ciel aperçu de la fenêtre
au début de la mélodie, de la quête, embrasse tous les Rivages, sixième mouvement :
…cet élargissement intérieur…
Il creuse son chant
Dans les confins du cœur,
là où ne peut rester qu’une fenêtre
ouverte sur l’espérance…
Etre poète et être artiste, c’est savoir être au
monde par le jeu et par sa présence à l’instant, comme
l’enfant :
L’enfant, lui,
d’une bille,
accède à tous les rivages…
avec lui, comme lui entrer dans le bleu indigo de la vie….
Bernard Perroy nous incite à prendre notre temps, à
ouvrir le fenêtre pour comme lui et ensuite sans lui,
prendre le chemin de cette vie où le cœur tourné vers
l’azur nous donnera toujours à voir le bleu de
l’espérance et de l’éternité, où même
la nuit du doute et de la solitude sera bleue et lumineuse …
Suivons son injonction à la fin de ce chant poétique :
prends le temps,
ouvre la fenêtre sur l’espace,
sur le silence de la nuit
criblée d’étoiles…
Cédons à la tentation du bleu… à ce bleu qui d’aventure unifie tous les cœurs …
Les images calligraphiques de Rachid Koreichi
accompagnent les mots de Bernard Perroy et tracent le chemin vers
l’invisible, ce que symbolise bien l’encre en première de
couverture. Le vol des oiseaux nous porte vers le ciel pour atteindre :
l’expérience de la lumière…
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Une gorgée d'azur : Bernard Perroy
Francopolis décembre 2011 par Ghislaine Lejard
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