(Juste un mot, avant
de vous présenter le livre de Jean-Luc Proulx.)
Aujourd’hui,
Internet avec ses nombreuses artères et un trafic fou donne
l’impression parfois de légèreté, de rencontres
éphémères et dispersées et pourtant, dans
ma vie ce médium a joué un grand rôle. Mes
premières rencontres remontent au tout début, fin des
années 90. Cette autoroute nous ouvrait le monde, mais le monde
c’est immense, on peut s’y perdre… mais fort heureusement, plein de
routes secondaires se sont construites, oui ces petites routes propices
aux découvertes et à la rencontre d’où est
née d’ailleurs la Revue Francopolis.)
Et
cette rencontre avec ce poète, Jean-Luc Proulx,
rencontre non virtuelle mais bien physique prend quand même sa
source sur le Net… et est reliée dans un sens à
Francopolis. Je ne sais trop comment ni le pourquoi mais lors du
Festival International de poésie (Val-David-Québec) une
femme s’approche et me dit : vous ne seriez pas Gertrude Millaire
? Plissement des yeux… le couple se présente et la
conversation s’anime: tous deux québécois et
pourtant notre lien est leur rencontre avec Dana
Shishmanian à Paris.
Et en plus cet homme
m’annonce la publication de son premier recueil, L’autre est
ta demeure publié aux Éditions du Cygne
(France) mais encore au-dessus de l'océan. Une
semaine plus tard, le livre se trouve dans ma boîte aux
lettres. La vie a de ses surprises parfois. Une simple
rencontre, au hasard et je tiens présentement son
premier recueil, bien que près de 300 km nous sépare.
Voilà, une autre des riches rencontres que ce médium
d’échange Internet me donne à vivre… toujours pleine de
surprises dans son sac, cette autoroute du Net.
L’autre
est ta demeure me fascine et me surprend par son
originalité et cette intériorité. Oui,
publier un recueil de poésie est s’ouvrir à l’autre et
est en soi, un risque énorme. Le poème
déshabille le poète… mais lui garde une certaine
pudeur derrière la couverture de son recueil mais dans L’autre
est sa demeure, c’est nu et sans carapace que le poète
s’avance à la rencontre de l’autre.
Le poète nous décrit sa rencontre avec l'autre, le
public... sa première lecture publique
*Il te faut l’agir
Pourfendre le désastre, tes peurs
Les désirés moribondes ne suffit plus*
Ma
plus grande surprise en lisant ce recueil est de retrouver à
l’état pur cette gamme d’émotions qui se
chamaillent en chacune de mes lectures publiques… mais jamais, je
n’aurais deviné que ce tumulte habitait aussi l’âme de ce
poète, et des autres aussi, pourtant à l’allure si
sereine et confiante!
***
C’était ma première fois
Je m’avançais avec mes nuits
Des nuits noires
dans mes mains affolées….
**
depuis ma chaise une foule de signes
se lisaient sur mes habits
Couverts de doutes
***
D'enfin un instant
Survivre à l'abîme
Aux meurtrissures
Des murs
Prendre un peu d'air
Respirer en paix
Un autre vent
Dire
À travers la phrase
Orale
Déployée
Sa réalité advenue
Sur scène sans façon
Saisir sa chance
Le malaise de côté
Et faire tenir ensemble
Rassuré fonceur
Ces choses de la vie:
aller vers
Revenir avec
- oui ce face-à-face avec l'autre
vos yeux
dans le drapé du silence
vos yeux
dans le
sacré de l’écoute
Je
ne peux mieux décrire cette sensation, ce vécu
et cette spontanéité de la rencontre de l’autre, ce
face-à-face avec l’autre… que l’auteur lui-même
décrit si bien. J'ai souvent lu des poèmes sur la
solitude de l'écriture, ce défi de mettre en mots
certains états-d'âme qu'il soit dénonciation,
révolte ou autres mais cette rencontre avec le public est pour
moi une nouveauté en écriture. Et en lisant, le lecteur
retrace facilement
tous ces états d'âme à la lecture de sa
poésie.
Oui,
faut bien le dire, L’autre est ta demeure.
* Lire la poésie, oh que ça peut être grand
parfois ! On ne sait pas jusqu’où la voix porte, et comment elle
en
revient, nourrie d’échos, gonflée d’harmoniques, ces
chants intérieurs, cette musique des cœurs, la rencontre de
l’autre. (J.L.P)
BONNE LECTURE
L’autre est ta demeure,
Jean-Luc Proulx
Ed. du Cygne
quelques liens
_ lecture poème sur
you tube
- article dans le Journal-Metro- talent du poète