REVUE SOLEILS ET CENDRE...
Vingt ans d'ateliers d’écriture, d’édition et de pensées sur l’écriture et la poésie.
par
Philippe Vallet
Qui expose qui choisi qui dit j’aime
j’aime pas
Qui francopolissonne sur des courriels électroniques
Qui virtualise la rencontre en écritures
Qui interroge le pourquoi l’écrit pour l’écriture pour l’écrivain
Qui fait oeuvre de critique donc.
De la mise à la poubelle à la mise en avant
comme si exemple pouvait être suivi.
Qui francopo... lisse de son regard l’écris surgit un jour à travers les doigts
serrés d’une nuit d’une langue d’une bouche à bruit
Interroge l’écriture socialisée l’écriture captée l’écriture pouvoir
L'écrit au pouvoir des pages de la communication du regard de la distance
L’écriture nous mène
Nous transporte nous fait faire ce que vous faites, ce que nous faisons
Une revue un ensemble une mise ensemble
Un partage des séparations également
Francopolis...... où est passé Yves
Béal....entre autre Homme d’écritures et son travail de
partage au sein d’une association.
Soleils et cendre
Vingt ans d'ateliers d’écriture, d’édition et de
pensées sur l’écriture et la poésie
Dont voilà quelques extraits à savourer en ce début d’année. (Philippe Vallet)
Quelques textes...
Elle :
L’écriture n’est pas la fin d’un songe, elle est autre mensonge (autrement
songe) ou alors autre masque, autre je. (Et là ils se rejoignent, leurs mains
se croisent comme dans leur autre histoire).
Quel est celui qui me dévoile le plus ? Celui des mots, celui des rires ou des
pleurs,
celui des signes.
Le jeu des masques n’est pas un jeu, c’est un combat de vie où les mots
tatouent à l’infini une âme.
Lui (autre je) :
Notre propos est ici la mise à nu de l’écriture que nous donnons à voir à
l’autre, l’amont et l’aval, rencontre de celui qui écrit avec son semblable,
c’est à dire TOI (qui écris et écriras). Faire mûrir d’autres dires, pouvoir en
l’écriture pour d’autres regards, d’autres masques, d’autres termes échus ou à
venir, de création en aime majuscule.
Je, désenglué du délire représentatif, devient autre, car je, façonné à
conjuguer le réel, écrit
Écrire, dites-vous
Angoisse de l’encre sèche
Mon écriture à celle de l’autre, sculpteur,
façonne, taille, larde, modèle, pétrisse, carosse,
et recommence
travailler la lande, travailler la langue
Écrire, disiez-vous.
Pourtant, reprit-il,
on m’a appris l’art et la manière
(manière bien maniérée)
Ô laisser respirer le mensonge où je suis embusqué.
Une écriture de guérilla
(mais est-ce tellement un combat ?)
Écrire, promesse de bouger avec d’autres.
Que la main soit le mot, et le mot la main,
ivresse du lendemain, la page remplie comme
le corps qu’on apprend.
texte complet
***
Tu vas lire. Attends. Il faut t'y préparer car c'est à l'aventure que tu
pars. Tu es toi, mais plus seulement toi. Tu es le personnage, l'homme, la
femme. Ou le héros. Mais c'est toi quand même. Et en même temps celui qui trace
le texte sur la feuille. Ta lecture le recompose, le réécrit, l'enrichit de ton
regard neuf. Tu choisis le lecteur que tu seras. Voilà. C'est fait? Alors tu
peux commencer à lire.
Mais il y a plusieurs manières.
Imagine: tu te présentes devant le texte les yeux fermés. Ouvre-les brusquement
et aussitôt referme-les. Quelques mots ont atteint ta rétine. Par inadvertance.
Faisant naître des images.
Ou bien : tu ne lis la première fois que pour le plaisir de tes yeux. Accepte
de parcourir la matière des mots. Ils cheminent, culminent, s'animent. Des mots
t'accrochent, drainent ta mémoire. Des images surgissent qui, un temps
peut-être, cacheront le texte. Laisse les faire. Livrés à l'aventure des yeux,
les mots revendiquent une vie autonome.
Toujours, prends le texte comme un ami, une personne de connivence. Espère
qu'il te fasse un clin d'oeil: il est là pour cela. Provoque-le: il n'attend
que cela. Ca y est. C'est fait.
la Suite...
***
Où court celui qui écrit.
D’abord à la quête de ses mots. L’aventure de l’écriture, c’est d’abord celle
des mots.
Qui s’appellent, se reconnaissent, s’apostrophent. Si je dis CHAT me vient
CHÂTEAU qui appelle TOUR. Et voici l’inattendu TOURBE aussitôt perverti en
COURBE et immanquablement HANCHE et GALBE. Revenant à CHAT voici la TACHE
voisine de l’AREOLE. Ainsi tout a filé de la matière au sens. Une image mentale
est venue TROUBLER la TOURBE de mon imaginaire. Les mots précèdent le texte.
Sinon l’écrit en serait ATEXTUE. Comme un «soleil qui se lève derrière la
colline» dans la banalité du jour.
J'écris.
J'ai mots en main comme fragments de mosaïques.
J'ai cris en gorge à l'aplomb de ces mots.
J'écris.
a suite...
le texte complet
***
Question à la critique (5)
L’enfant qui vient de naître porte sur le monde un regard critique ;
c’est à dire qu’il s’invente ses sens en lisant les autres et leurs actions.
Quel clone deviendrait-il s’il s’agissait pour lui d’engranger des références
révérentes avant de s’oser voyant ? Il en demeurerait à jamais voyeur, c’est
sûr.
La critique quand elle signe des mises à mort, quand elle saigne à demi-mots,
nous clone à l’infini avec notre bénédiction.
Alors se fait entendre, une autre voix, l’envie d’un vide avant, d’un œil neuf
sans ligne préécrite et elle, la garce, s’accommode facilement de ce besoin
urgent de regard nouveau, n’ayant jamais servi !!
Qu’à cela ne tienne… laissons le spectateur nouveau-né cloné par mille et une
ruses...
texte complet...
***
Yves
Béal est fondateur de la revue Soleils & Cendre en 1986, membre de son
Comité de Rédaction, président de la maison d’édition associative l’AREDIC
(Association Régionale de Diffusion Culturelle), membre du Conseil
d’Administration de la Maison de la Poésie Rhône Alpes et responsable du
GFEN. Il anime des ateliers d’écriture.
Voir sur Vidéo : l' Interview
sur la nécessité de l’atelier d’écriture.
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