Le Salon de lecture

 

Des textes des membres de l'équipe ou invités surgis aux hasard de nos rencontres...








Retour au salon







Suite / des / ambres
par Catrine Godin




- offrande des ataraxies d’été vers un songe frais signé de temps en cycle et d’oeil murmuré



I - l’été pâle sans souffle

l’été pâle sans souffle âme au bois dort va poussières folles et pollens blanchissent des lèvres des joues sur le seuil de cet ambre blond champ que la soif longue rend gourd poitrail forge bleuissante teinte presque presqu’un ruban à peine une langueur sous l’étoile du matin un filet voix ténue reste sourit jusqu’à la nace celle en songes ouverts espaces à délier encore l’air encore aspire doucement encore par les yeux âme l’été pâle sans ton souffle expire




II - au vent expire encore

étiolé vent brûlure à cuire les paumes des corps encore peler chaud l’épis jaunissant ivraies pauvres creuses nos cages étroitesse sous les peaux si trop vives le grain à peine poids feu d’oeuvre d’autres ailleurs à meuler champ flétri si tant grains à tes paupières rêve l’eau où soif tes lèvres soif ho pâle amour murmurent étiolés pétales brûlent au vent expire encore




 



III - l’ultime à retenir

ho pâle amour grain doux fruit ploie la branche mon bras ho si fruit si vert promesse d’eau joie corps aux yeux la bouche corps bois l’eau âme en l’arbre tremble offrande si vaste épanche l’offrande chair secrète juste où ressac la mer fouette le sel bruine vent soulève saveur au fruit rêve tendre et blancheur si lumière dense flot verse à boire l’ultime à retenir tout contre et juste juste


 



IV - souviens t’en je reviens

très juste gorgée sève le jour de cet ambre d’hui joie même grise à boire encore tu bois sa nuit l’ombre la danse s’éponge de bras souples et je vois si tant ta soif si fougue et fougue rogue sur rèche pierre battue en vent eau vive tue à jamais souviens t’en je reviens grain souffle fouet duveté à ton serment m’expire ombre à soif nourrir les meules dans la rouille chaude de cet ambre


 



Que / cet / instant
(suspend)

ton seuil élance
peut-être cela semble est lumière
une dalle sonne ors froissements sur l’ouvert pas
être ou sang rythme-le brille arbre en ce dit déploiement
comme envergure pressentie par le col des yeux les mains
présence
cherche cette couleur gorgée simple
agir le sens montée fière augure démesurée parfum délie de libérance et à peine
bruine souris à peine mais tout
savoure et la soie et de bleu défaille
et
l’hors un geste un seul naît
tout mais
que cet instant
(vois)

e s t p a r f a i t




viens / l'hui / d'ambre / viens
(aspire)

le papier des fleurs
fâne les trottoirs
dans l’écrin
sauvage
nos yeux
boiront les oies

la nuit flèche
encore foule large l’ocre l’émant tout le ciel sous ton rire

déploie

viens


 

 



VI - Viens l'huis d'ambre chante
(r e s p i r e e n f i n)

et court l’ondée sauvage de bleu fiance l’or la ronde suave au détour des pierres que signe la pluie où l’automne réfugié charrie en foison délaissés pétioles des graminés trop mûrs foulés au gré de tes tourmantes si belles tes démesures à l’huis d’ambre chante encore ta lumière ho pâle amour mon souffle ton champ blond qu’à peine frôle l’aile ma corneille blanche


 

 


Catrine Godin



 

Créé le 1 mars 2002

A visionner avec Internet Explorer