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Cécile Guivarch
Petites mains © Cécile Guivarch
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Dedans l'hier quotidien, l'hier sensation au monde contenu dans petite main. Dedans l'hier quotidien sensations petite main au bout des ongles. C'est humide. Quotidien hier petite main sensations au sol. C'est frais. Ne s'arrête pas à ça. Petite main contenue couleur verte terre en dessous les ongles. L'herbe est fraîche. Main terre s'accumule l'hier le dedans quand petite main tire tourne revient dedans, sensations l'hier au sous-sol. Tire tourne dedans les racines odeurs contenues petite main. C'est frais. C'est l'herbe. L'arrache petite main herbe couleur verte racines dessous. Jaune blanc c'est contenu la terre s'accumule au bout des racines ça secoue petite main retourne à la terre les racines. Ca contient choses vues dedans hier quotidien.
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Petites mains tapent dans l'eau. Ca fait du bruit. On recommence. Petites mains s'enfoncent dans l'eau avec petit corps. C'est froid. C'est chaud. On remet de l'eau froide. L'eau n'est pas si dure. C'est facile d'entrer dedans. Ca glisse. On met un tapis dessous. Petites mains tapent sur l'eau. Attrapent l'eau dans petits poings. Regarde, l'eau s'écoule par petit trou. Quand on ouvre, il n'y a plus rien dans petite main. Petit gobelet en plastique. Ecoute le bruit plongé dans l'eau. Petit gobelet en plastique empli d'eau quand il vient à la surface. Petite main prend autre petit gobelet en plastique. L'eau coule de l'un à l'autre. Regarde fontaine. Tout revient à sa place. Ca mousse autour. On met la tête dans l'eau. Silence. Seul le bruit de l'eau quand les oreilles entrent dedans. Ca fait du bruit à la surface. On recommence.
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Pas grand-chose. Juste copain copine accroupis petites mains dans les feuilles. Juste les feuilles tombées de l'arbre. Toutes perdues. Non, regarde copain copine, il en reste des jaunes. Grandes allongées pas uniformes avec pics sur les bords. Copain copine accroupis fouillent mains dans les feuilles détachées de l'arbre. Regarde copain copine, le vent les envole, feuilles tourbillonnent, dansent au-dedans de l'air. Feuille rouge retombe à terre. Fouillent petites mains accroupies tête vers la terre. Ca remue bruits de feuilles mortes. En dessous c'est humide, ça a odeur terre et feuilles qui meurent. Ca remue ça pique les doigts quand petites mains touchent l'écorce. Petite boule qui pique avec marron à l'intérieur. C'est trésor. C'est marrons plein les poches, marrons partout dans le cartable et les cahiers. Ne pleure pas copain copine si t'en trouves pas je t'en échange deux ou trois contre petites billes de porcelaine. C'est boule marron qu'on met dans les poches, plein le manteau troué au fond. C'est petit trésor tombé de l'arbre au milieu des feuilles jaunes qui meurent.
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© Cécile Guivarch
Retour 1941. En vrac dans un carton. Souvenirs du port de Toulon en 1941. Odeur grand-père, grand-mère. Je suis loin. 1941. C'est la guerre grand-père. « Ma chère petite Georgette, j'espère que le petit Michel va bien ». Bons baisers de 1941 grand-père, grand-mère. Dis grand-père, tu l'aimais grand-mère. Bords déchirés. Encre abîmée. Ca sent 1941. Odeur grand-père, grand-mère. Tu les appelleras au café du coin. Vie 1941. Nouée dans le fond. Vous étiez 1941. La photo au dessus de la porte, Grand-père, grand-mère, le cadre en bois, on l'a repeint.
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Toujours grand père son odeur de grand père. Celle des champs de la paille et du foin. On plonge le nez dedans, on l'écoute jusqu'au silence. Quand ça remue ça recommence. Toujours grand-père moi grand-père sur le chemin interdit sauf riverain. A pied c'est facile. Toujours grand père ta main plus grande que ma main grand-père. L'eau de la fontaine a du goût. Elle est d'ici et s'écoule je ne sais où. Toujours grand-père les herbes sont hautes grand-père. Viens grand-père, nous devons courir contre l'air grand-père. Il est encore temps grand-père.
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