Le Salon de lecture

 

Des textes des membres de l'équipe ou invités surgis aux hasard de nos rencontres...







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sur les traces de notre fourmi
Hélène Soris





le promeneur


  S’il  garde dans sa paume le chant d’un oiseau

  il entend résonner les murmures des pierres

  elles résonnent du long voyage

  des sables

  et des vagues

  des racines

  et des feuilles

  Le vent s’engouffre entre ses doigts

  comme mille soupirs venus des premiers

  siècles  alors

  sa poitrine s’alourdit du monde







arbre pour elle


Bras ballants elle marche au hasard

  ses larmes sont orage et pluie

  

  Soudain son corps brisé

  près d'un tronc se recroqueville

  Invoque le feuillage
  J'entends  sa prière inutile .

  " Ta sève, ta couleur d'espérance, donne-les moi
Donne moi tes printemps ou donne-moi l'hiver "

  

  Alors je voudrais être l'arbre

  et lui  offrir ma force vive

  je tendrais vers l'azur

  des  suppliques  de peuplier

  pour que sur les doigts d'une femme

  s'épanouissent feuilles et fleurs

  couronne  de vie odorante

  accrochée à son front  jusqu'au bout du monde








drôle de poète d'hiver


comme les crabes il marche

  et sa plume le suit

  glisse perd le chemin

  

  La pluie trace des flaques

  

  Il jette ses sourires

  dans des poubelles d'or
  dures

  pour les rouiller  jusqu'à la poussière

  des doutes.

  durs

  comme faire.

  

  Alors coule le sable dans le creux de sa peau.

  alors coule le sable  et le temps en morceaux

  le temps qui va mourir sous la rouille des heures.





Craie - histoire


Quand l'ardoise de nuit

  s'étend sur ton sommeil

  Une craie de nuages

  blancs de vie première

  écrit l'incertitude

  au rêve de l'enfant

  

  Alors tu vis un peu

  au silence du rien

  tu frémis à la joie d'étoiles éphémères

  Nouveau né de minuit à la cloche du soir.
  











BREVES


  BREVE  I

  A la corde d’un piano

  se balance en rythme lent

  un souvenir de larmes

  lacéré doucement avec persévérance

  par l'archet inflexible

  

  Frémissement d’un cri

  qu’un orchestre brutal étouffe en dissonance




  BREVE 2

  Apprendre à caresser la toile

  un cœur de pacotille au bout des doigts

  Apprendre à sublimer le cri

  en mosaïque  d’incarnats

  

  Puis se rappeler le décor

  et d’un sourire
  

  Habité par le bruissement d’une plainte

  taire la supplique

  se laisser glisser jusqu’à

  la note sensible

  Attacher son regard au vibrato.




textes et photos

Hélène Soris

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MAI 2009


Créé le 1 mars 2002

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