Le Salon de lecture

 

Des textes des membres de l'équipe ou invités surgis aux hasard de nos rencontres...








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Gilles Bizien





 



Flux mémoire, mouvement, ultra présence. Deviner le nom machine derrière le corps. S'imprégner d'autres crépuscules, d'étincelles ascendantes.
Aléatoires du natal, témoigner des ruines, des futurs. Rythme fixe de la nuit, digue du jour, animal solaire, océanique des yeux.
Laminoir céleste, paroles brumes, innocence ou obsession, je vais là où le fantôme bleu de l'écriture te réverbère, décalé, flottant, frôlé.
Stèle proche de lumière, monde flou à deux pas des paumes, sans la carapace de chair, quelque part sous la peau.




Il est - fontaine d'air, feu, brasier mêlé à la glace du geste. Glyphes de vent, dépouillement au-delà des épaules. Ombre épis, ombre abandon, ombre mue.
Atteindre, gravir l'échelle sur la poitrine. Flamme contours, fragilité, aussi précaire qu'un collier de fleur. La chair croît sur les os comme de minuscules pétales rouges / il n'y a pas que toi sur le même rêve / pourtant nous parlons, en sachant que tout est perdu /
Sutures, trappe ouverte sur l'aube, sur la nuit blessée.


 



- pas même un regard - libre corps ailé qui habite le départ. Convoyer la nuit, la nuit sans matière, sans essaim, sans poids, la nuit lisière, fissurée, fjordaire. Rétablir le firmament clair derrière les yeux. Vêtement lancinant de la peau, drapeaux prières sous la protection du vent, au point de sentir les pierres d'eau couler, rogner les fleuves.
Tu es fais de dépeçage, du couple ciel et ruisseaux, de l'appendice polaire, de repeints, de nuages, de vernis brûlés. Parfois tu prends, parfois tu délaisses.
On retrouve la mer, printemps équinoxiaux, dans les regards béants qui se détachent du visage. De l'abîme comme du sommet la peau prend un goût de vinaigre. Armée loquace de l'eau, pirogue de glace, accent, virgule flottante sur les incendies, fractures des lèvres éclatées. Royaume faucon, un aigle d'ombres est accroché sur ton habit désagrégé. Ulcères du frisson, sueur et sang comme des zones de pétales a clouer sur le cuir d'un mirage.
Ouverture fissurée des bras, triomphe initial. Donner du sens, tourner les moulins, la roue volumineuse des cycles. Vers le fond des hauteurs, main, un oiseau de verre. Chirurgie dans le gras irisé de la boue.
Je ne suis pas la mort ni le tombeau qui recueille les gouffres. Je ne suis pas l'aurore bruissante aux enjambées d'écume            apaisables.



© Gilles Bizien


 



Tu cherches
un mobile pour le froid

pour le froid qui pétale
dans les cristaux du sang

marge, blancheur d'espérance
- diadème -
chaleur encerclante
                       peau contre peau

halo étoile
            étincelle absolue

avec le couteau de l'amour.


 



                       Eau
/ souffles, air /
génies dans les murmures

de cette couleur
qui court
           sur les tubes du vent
           dans la prairie de l'œil

- fenêtres ciel -
corps diadème

sans s'éloigner
                      du bateau des yeux



© Gilles Bizien


 


 

Créé le 1 mars 2002

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