L’aigle
noir
Un aigle
Gardien mystérieux des lieux nostalgiques
Obscurcit mon espace
Je me dissimule
Entre les plumes de son envol
Les battements de ses ailes frémissent mon cœur
Dépouillent mes mots de leur résonance
Il disparaît dans l’obscurité
Puis réapparaît
Interrogateur
Perché sur la nudité des mots semés
dans les sillons de ma nuit
Je soulève les pierres suspendues dans le temps
Sur lesquelles tant de passion
Ont ciselé les images
De l’absence
De l’infidélité
Des dernières phrases murmurées
A la surface de l’histoire
Par la magie des siècles
Et les écrits invisibles
Dans
le chaos ordonné
Des
demeures dépeuplées
Je
tente de déchiffrer leur solitude
Polie
par l’abandon
Je
recompose les contours de mon cœur
Amnésique
Il
n’en veut pas à mon regard
Qui
cherche la splendeur dans le désert de la mémoire
Ses
vibrations ont creusé sur les parois des rêves
Des
sentes sans rivage
Suspendues
aux cils de mes yeux
Egaré
Mon appel
martèle les eaux de l’océan
En
quête de
l’étoile clairsemée dans les lieux de l’oubli
Fatigué
de
courir les dernières lignes
Je
me révolte
contre les caresses de l’aigle
Qui picote mes
émotions
Sur
le chemin des
traces de mon exil
Mes
rides se
creusent dans le silence de l’absence
Ecorchent
la
virginité des remparts
Tissée
dans
la tristesse des mots
Et
la
tragédie des images
L’oiseau
crie la
rupture
Ecume
mon errance
Entre
les angles
déteints par le temps
Et
la
sécheresse enracinée dans l’énigme des pas
Du
chant des légendes
Un
cavalier
traverse le désert
S’accroche
aux
crêtes enneigées
Me
vole un
poème
Ecrits
sur les
lèvres
Des
nuits
d’insomnie
Il me propose le conte
De la femme brodée dans le ciel
Surgi du miroir des mille et une nuits
Et du chant nostalgique de la rivière
Qu’elle a traversée sur une péniche aux couleurs
d’amour
Son sein tatouée de mélodies
Glisse sur les pentes des récits captivants
Chantés dans les courbures de l’ornement de la vie
Par touches printanières
Elle déverse ses songes sur mon étoile
Raconte à l’air en attente d’exaltation
Les partances nocturnes vers les saisons
germées dans les mirages du matin