A contre sens
Je ne
voyage jamais
loin loin loin ton pays de chlorophylle insomniaque
ces vers te parleront de mon Sud en dérive
les champs de tournesol languissent de toi
s'échappent déferlent sur les rumeurs du quotidien
pourtant ton ouïr les effleure à peine
mes paroles marchent étrangères
à travers les poèmes à venir
la langue dans laquelle je m'exprime
contient des galaxies vierges et frileuses
engendre le mutisme ancestral
où regard et voix se séparent
espoir et doute, quintessence et néant -
métamorphose du Tout immortel
que mes sens projettent et confirment
et par qui je suis définie et comblée
mais c'est pour toi que j'anime ces chimères
homme de vent, passager
toujours un autre élancé vers l'instant palpable
c'est pour toi que je joue la pantomime secrète
les gestes du commencement
j'écris la perpétuité des chemins et leurs
promesses
je te rejoins dans la musique des sphères -
humbles cellules flottantes
chuchotant nos corps de fougères
transfigurés par la lumière de l'accouplement absolu
07.11.2004