un pétale rouge
sur le mur
d’enceinte
d’un navire arraisonné
un matin sans baisers
qu’importe si ta main
vient dans la nuit bruyante
nos rêves partagés
tous les bruits se taisent
tes pas qui résonnent dans la nuit
un bourgeon a levé
tu cherches le sens des mots
écoutes le soleil se lever
une marguerite dans la main
tu perfectionnes le silence
la source vient entre les pierres
l’absence construit son nid
tu es là, si proche
une ombre ton pas toi
une marée efface le rire des enfants
que cherches-tu là
que si loin je ne sais pas
l’hirondelle signe le printemps
peux-tu te pencher
sur l’horizon de ton souffle
je suis à tes côtés
j’entends si bien
dans la pièce d’à côté
le parfum de tes bruits
dans ce matin si froid
un bruit d’eau ne cesse
de recouvrir ta voix
sous la main mon souvenir
d’un chemin presque rectiligne
j’ai froid aux pieds
au chant des étoiles
sur les routes disparues d’une carte, discret
tu navigues aux sentiments, seule
me reste-t-il une place
sous l’horloge de ton souffle
le temps cueille la fleur
chapitre 2
tu es partie si loin
en laissant le soleil inonder
les matins clandestins
dans le vent qui tourne
je ne sais où se trouve
la carte de ton regard
un matin sans raison
la tulipe fragile a perdu
un pétale rouge
depuis tu te lèves
sans aucun bruit
sur le plancher de bois
j’écoute attentif
d’une naissance quotidienne
le baiser du matin
tu sondes entre les étoiles
un horizon si profond qu’invisible
je tremble à l’inconnu
tu poursuis le balancement
au point vertical de ton ciel
j’ai égaré le cri de l’oiseau
sur les sentiers enroulés
les berges d’une vallée cachée
capturent ma belle envolée
sais-tu qui tu es
que je perds qui je suis
et le vent sur mon front
les arbres du jardin
portent toujours le souvenir
de l’écho de ton rire
chaque mot s’envolent
les raisons de ta présence
la terre du jardin est retournée
la vie est insouciante
sait-elle qu’entre les étés
se noient des hivers
jamais devient toujours
au désert des sources perdues
le calendrier concrétionne l’amour
aux pas sans toi
les marées dessinent des mémoires
que le sable embrasse
***
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