Le Salon de lecture

 

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Aboulkacem Elkhatir


dit Afulay




 



Je m’en vais

Je m’en vais.
Quittant les ombres que ma naissance a embrassées,
les ombres que mon père m’avait racontées
avant de lui ouvrir la terre
et qui résonnent encore dans mes larmes héritées !

Je m’en vais.
Sans avoir d’offrandes pour mes chemins.
J’ai vu les miens tendre leurs mains
ils supplient que je goûte encore
les cendres du foyer !
Bien que toutes mes ombres soient éteintes !
Je crois encore en leur compagnie !

Je m’en vais.
Je ne sais, de quel héritage
je pourrais m’enchanter ?
De soi, enterré dans la tourmente des douleurs,
ou du fagot des rêves que j’ai offert
aux premières festivités du désert !
Celles-ci m’ont pris et mis dans le berceau du néant ;
Là, où l’ogresse -dévoratrice
Caresse les piliers de sa tente,
pour y installer le fardeau de sa solitude !

Je m’en vais.
Ma nuit ne fait qu’embrasser ses ténèbres.
Je n’ai pris des archives de ma mère
que de quoi me couvrir,
ainsi, les abeilles ouvrières
pourront un
jour sillonner notre mémoire.




 



Arbre séché

A Tamdult,
il ne restait que quelques vestiges
et un arbre séché
ouvrant les portes au désert.

Le jour de départ de la mariée,
en traversant le champs du silence
entrant dans les chemins du mirage
les larmes vives inondent les chants.

Commencement sans certitude,
habits de délires,
ma tante nous en vêtait
du haut de sa présence
tremblante de
chagrin,
elle me prit dans ses bras,
elle lâcha le récit
et me prit dans ses bras
elle m’a dit au seuil du départ
« dors,
attends,doucement ».
A la fin de la nuit, j’ai aperçu la lune
cachée derrière les nuages
quelque chose de lumineux a passé,
a ajouter de l’obscurité sur la terre
ainsi que sur les arbres.
D’un drap fait de teinte d’éclair,
elle a ajouté un drap froid
et un vide de silence.



 

 


Délire


Dans la brillante clarté de la dérive
nous nous sommes trouvés captifs
la caravane et moi,
sur les chemins hurlants du silence.
Aucun de nous n’a pris celui de
l’horizon.
A cloche -pieds marchent les rêves
empêtrés dans les grains de sable,
il m’arrive d’entendre
au creux inspiré d’un pas
un accent qui me
rappelle
le tournoiement hallucinant d’une danse


 


 


Aboulkacem Elkhatir
de son recueil "'ighd n itran"" Cendres des étoiles"
édité à Vaulx en Velin - chez Grafika-S(2006),
dans la langue " amazigh (berbère)"

traduction de Roger Dextre et de Moussa Harim

Calligraphies de Lahbib Fouad dit Yeschou


 

Créé le 1 mars 2002

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