Vie-Poète
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Une
Vie, un Poète
CLAUDE GAUVREAU
(1925-1971)
Poète,
dramaturge et polémiste, Claude Gauvreau fut sans nul doute un
des «initiateurs de la modernité au Québec».
recherche Gertrude Millaire
L'abri de chair tremblote sur le
méridien.
CLAUDE GAUVREAU
"L’amour
fertile est fait de bonté attentive et de sensuel brut. La
faillite est certaine à qui ne conduit pas les sens aux
exhaltations de la kermesse bruyante. [...] Le temps des
hésitations, des frayeurs, des timidités n’était
plus pour elle actuel. Exténuée de reprendre sa chair,
lassée, endolorie de ressaisir un cadeau intégral : elle
réclamait de toute sa personne une entente immédiate, une
interpossession spontanée. Nourri de ferveur repliée,
repu de magnitude frustrée, son état exigeait
l’éclatement de tout joug."
Claude Gauvreau, Beauté baroque
"Des voix sans pore me disent que je
mourrai enflammé dans la carbonisation
Ce n’est pas vrai
Je suis Dieu pour mes sourires secrets
Et en vérité je suis moi-même
Franc noble et plein de liberté
Draggammalamalatha birbouchel
Ostrumaplivi tigaudô umô transi Li"
Claude Gauvreau, Recul (Poèmes de détention, 1961)
"Ce
qui fait la valeur de la vie, et surtout de l’art, pour ceux qui ne
sont pas des épidermes bouchés par l’infirmité,
c’est le rare, l’inattendu, l’inespéré, le surprenant, le
saisissant, l’inexplicable aussi, l’inédit, le
révolutionnaire, l’incomparable, le prodigieux, l’intense,
l’exorbitant, l’imprévu, le bizarre, le baroque,
l’irrégulier, le fin, l’extravagant, le délirant, le
vibrant, l’inimitable, le précédent, bref le sensible
sous tous les angles possibles et impossibles, bref l’unique sous
toutes les formes pensables et impensables."
(Les oranges sont vertes,
Montréal- L’Hexagone 1994)
Son
Poème La Censure, lu
par Nathalie Lessard
Claude Gauvreau,
écrivain de l’anarchie.
Anarchiste et révolutionnaire,
Claude Gauvreau admire Bakounine, Makhno, Garcia Olivier et Ravachol.
En guerre permanente contre toutes les formes détestables que
prend l’autorité, son dévouement pour la création
et la liberté furent totales; sa poésie, son
théâtre, son action, sa vision de la vie et de la
révolution en témoignent. Cet
article - qui est en fait le fragment d’une recherche toujours en
chantier - nous permettra de saisir comment la pensée de ce
poète est celle d’un anarchiste conséquent et lucide
-d’abord par un survol de ses positions sur l’art et, ensuite, par un
exposé de quelques unes de ses idées politiques.
Claude
Gauvreau fut sans nul doute un
des «initiateurs de la modernité au Québec».
Il fut un des signataires du
manifeste du Refus global (1948), qui remettait en question les
valeurs
traditionnelles et rejetait l’immobilisme de la société
québécoise de l’époque.
Créateur de l’exploréen, un langage mystérieux se
situant à mi-chemin entre la
langue parlée et l’onomatopée, Gauvreau nous a
laissé une oeuvre immense
et complexe marquée par la démesure et la liberté,
mais aussi par la cruauté et
la douleur. Claude
Gauvreau sera interné à de nombreuses reprises en
institution
psychiatrique. Cela ne l’a pas empêché d’écrire de
nombreux textes dramatiques
et poèmes, souvent mal reçus, pendant ou entre ces
hospitalisations. C’est lors
d’un séjour à l’hôpital en 1961 qu’il
écrivit ses Poèmes de
détention
En 1947,
il présente sa première pièce, Bien-être, avec
l'actrice Muriel Guilbault, la muse incomparable dont il est
profondément
amoureux, bien que ce soit un amour à sens unique. Après
le décès (suicide) de Muriel, Claude
Gauvreau
connaît des moments psychologiques difficiles.Il se sent
affreusement coupable car la veille
de sa mort, elle lui avait téléphoné pour lui
demander de lui dire
"quelque chose de gentil" et il n'a pas trouvé les mots.
Étant homme
de lettres, il ne peut pas concevoir ne pas avoir été
capable de lui dire
quelque chose de gentil. Après 18 mois en asile, ses premiers
mots inventés (un
trait typique de l'œuvre de Claude Gauvreau) apparaissent dans ses
œuvres. Il y a
chez Claude Gauvreau une façon de dire qui tend
vers l'inconnu. Fils de militaire, Gauvreau exprime ses secrets et son
désir de
provocation au moyen d'un langage mystérieux à mi-chemin
entre le langage parlé
et l'onomatopée (ou ce que la dactylo permet)... En fait, comme
Gauvreau faisait
partie du mouvement automatiste, il
décide de décomposer les mots pour retourner à
leur nature propre: les
phonèmes.
Il a
fait
des études classiques au Collège Sainte-Marie de
Montréal et obtient un
baccalauréat en philosophie de l'Université de
Montréal. Il découvre les arts
modernes par son frère Pierre, qui fréquentait
l'École des beaux-arts de
Montréal, et rencontre le peintre Paul-Émile
Borduas. Il devient alors un avocat inconditionnel du mouvement
Automatiste. Il est le seul poète, donc théoricien, du
groupe automatiste et
est aussi un des signataires du Refus Global.
Long
métrage documentaire sur le poète Claude Gauvreau de
Claude
Labrecque. Le monstre sacré de la parole nous apparaît en
pleine possession de
son expression lyrique. À la Nuit de la poésie,
il récite
quelques-uns de ses poèmes; puis ce sont de larges extraits de
sa fameuse Charge
de
l'orignal épormyable; enfin, il se prête
à certaines entrevues. Un
personnage fort et attachant nous est décrit. C'est le portrait
émouvant de ce
poète qui n'est peut-être plus loin de passer à la
légende. (Réf.
NFB.ca
extrait-vidéo)
56 min de film à visionner
Dernière versionAdobe Flash
player est recommandé.)
Sa
biographie :
Le
dogmatisme de Claudel était de plus en plus
incompatible avec ma sensibilité... et les mythes catholiques
incongrus me
devenaient de plus en plus insupportables. On cherchait depuis
longtemps à se débarrasser de moi. Une thèse,
démontrant
l'absurdité de l'Enfer, fut l'occasion de ma deuxième
mise à la porte du
Collège Sainte-Marie.
J'étais devenu un membre actif du nouveau mouvement
«automatiste» (qui ne
portait pas encore ce nom).
À l'Université de Montréal, je devins bachelier en
philosophie ; et mes études
s'arrêtèrent là… En 1948, je fus un signataire
conséquent du formidable manifeste
de Borduas: Refus
global … (Réf. blogspot )
Ses Oeuvres :
-
La charge de l'orignal épormyable, pièce de
théâtre québécoise écrite par
Claude Gauvreau en 1956. ¸
- Claude
Gauvreau, musicien, poète et dramaturge par Jean
Fiset, prof Université du
Québec à Montréal.
- Une des plus importantes aventures de la création
- Situer Gauvreau dans son contexte d’appartenance
- Le mythe Gauvreau
- Gauvreau vouait une vénération sans borne à
Borduas