Paul Laraque (1920-2007) né à
Haïti-mort à New-York.
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Né à
Jérémie le 21 septembre 1920 pendant l'occupation américaine.
Il entre à
l'Académie Militaire en 1939 et en sort officier en 1941.
Il a fait partie de
ceux qui ont accueilli André Breton à l'aéroport en décembre 1945.
En 1979, il obtient le prix
Casa de las Americas
pour son double recueil de poésie:
Les Armes
quotidiennes/Poésie quotidienne
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Deux Poèmes de
Paul Laraque,
lecture proposée par Philippe Vallet :
Sur un toit de vent
Que
t’est le bouclier de tes seins
Quand ma flèche t’abat comme un vautour
L’haleine des grands bois dépouille le dieu neuf
Et me voici nomade
Libre des défroques empruntées
Chargé du legs sans partage
J’arrive primitif du fond de moi-même…
Suite… sur le site île en île
Propos de sourcier
Certes, j’avais déjà
soupçon de cette incohérence. Il m’était vaguement et peu à peu apparu qu’il ne
suffisait pas, au temps où la terre était à tous les hommes, qu’on homme
survint et déclarât : « Ceci m’appartient » pour que, ipso
facto, s’établissent la légitimité des droits du plus fort et, par la suite,
celles du droit de certains hommes d’exploiter d’autres hommes, du droit de
certains peuples d’asservir d’autres peuples, et la légitimité du droit
d’héritage, et la légitimité des royaumes, des colonies, des empires et du sang
royal, et la légitimité de la puissance extravagante de l’argent, et toutes les
légitimités de tous les droits de dépecer l’homme et la terre.
Suite...
… sur le site île en île
Réaction spontanée
d’André Chenet suite à la découverte de ces poèmes :
Je ne connaissais le poète haïtien Paul Laraque que de nom. Je
savais seulement qu'il fut parmi le groupe de jeunes poètes (René Depestre,
Jacques Stephen, Gérald Bloncourt...) qui accueillirent André Breton, lors de
son arrivé à Haïti en décembre 1945 et dont le passage sur l'île activa une
révolution qui se solda, en 1946, par une prise de pouvoir de l'armée.
Ses
poèmes (Sur un toit de vent – Propos de
sourcier) stimulent au plus haut
point l'imagination et me semblent de ceux-là même capables de susciter une
offensive éblouissante dans le domaine de la dignité humaine. En cette époque -
la notre - sinistrée par la cendre et le plomb de la résignation et des
compromissions les plus abjectes, des poètes de cette envergure -
dont l'ambition consiste rien moins qu'à détourner le cours de l'humanité vers
des terres sublimes de transparence et de fraternité - nous indiquent la seule
voie à suivre, hors des sentiers battus des petites écritures esthétisantes qui
malheureusement font la part belle à une poésie jolie et sans autres risques que
de flatter l'oreille de ceux qui ont encore un toit sur la tête, mangent à leur
faim alors que plus de la moitié des êtres humains dépérissent dans les ghettos
infâmes du grand Capital où ils ont été honteusement éconduits. L'indignation
superficielle des foules n'y change rien.
Plus que jamais, les poètes ont le
devoir de s'armer de mots incandescents, de faire entendre la souffrance de
tous ceux qui n'ont plus la force de crier, de montrer la misère extrême des
peuples spoliés par l'avidité des transnationales du fric et de dénoncer avec
force la supercherie globalisante et criminelle d'une économie sans états
d'âme ne se bornant qu'à multiplier les biens des plus riches.
Paul Laraque
s'est battu jusqu'à son dernier souffle pour cette "révolution amoureuse",
et ses poèmes non seulement me comblent d'une espérance déchirante mais
surtout témoignent du pouvoir d'émerveillement d'une poésie ne cédant rien aux ennemis de la
vie.
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L’oeuvre de Paul, camarade et frère de soleil, édifiée en majeure
partie en exil, se consacre à l’amour et la fraternité, à l’exemplarité de
Jacques Roumain, de Jacques Stephen Alexis et d’Anthony Lespès, à la
récupération de l’histoire tragique du pays, à la dénonciation de l’ignoble
exploitation dont est victime ce peuple qui a osé réaliser 1804, à la
solidarité entre les peuples et à la lutte de tous les damnés de la terre…
poème pour toi (extrait)
dans mes deux
mains
je tiens le
livre de la vie de Jacques Roumain
ton souffle
soulève tes seins
C’est ta
beauté qui bouge
et c’est le
douloureux espoir humain
qui de l’enfer
d’aujourd’hui sauve demain
Je songe à
Guernica
je t’enlace je
t’enlace
et que demeure
la voix de Lorca
le vent à
perdre haleine s’étend sur la mer
droite comme
l’épée de la lucidité…
... à lire sur Tanbou.com
Paul Laraque : Éclaireur de l'aube nouvelle.
Édité sous la direction du professeur Franck
Laraque, le frère cadet et compagnon de combat de Paul Laraque, avec une
préface de Josaphat-Robert Large, le livre réunit sous forme de réminiscences,
de mémoires, d’essais, d’hommages, de poèmes, etc. UN impressionnant étalage
d’écrivains et de personnes proches de Paul Laraque, dont sa fille Danielle
Laraque, son petit fils Marc Anthony Arena, poète lui aussi, des nièces et
neveux, des amis qui l’ont connu de longue date comme Georges Jean-Charles,
Serge François, Bob…
... à lire sur tanbou.com
Paul Laraque : conscience de l'armée haïtienne.
Un hommage lui est rendu par Jean Métellus
Paul s’en est allé, on ne le verra plus enthousiaste, chaleureux, vibrant et ce
qui nous manquera le plus, c’est sa voix, cette voix coulée dans le bronze, la
ferveur et la fraîcheur, cette voix qui réveillait en nous à l’autre bout du fil
l’odeur vraie et sincère de l’amitié.
... à lire sur Le rayonnement d'Haïti.
Haïti: Hommage
à Paul Laraque à l'Université de New York
Je dois avouer que j'ai toujours affirmé ma profonde admiration pour le
testament de Paul Laraque, qui figure aux dernières pages de « Haïti : la lutte
et l'espoir » (Paul et Franck Laraque, Cidihca, 2003) et je saute sur l'occasion
pour dire ce que j'en pense . Ce texte m'interpelle au plus profond de moi-même
par son articulation, sa brillance et sa profondeur. Le testament de Paul
Laraque nous révèle une vision globale de la structure du monde, structure
idéologique, philosophique, politique et économique.
... lire la suite dans le Nouvelliste.
Sa biographie : Laraque est de la première
génération des écrivains haïtiens d'expression créole. Poète dans l'armée, il
nourrit l'ambition d'en être la conscience.
... à lire sur le site d'île en île.
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Paul Laraque
par Philippe Vallet et André Chenet Francopolis décembre 2010
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