Vie-Poète
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Une
Vie, un Poète
Raphaël
Misère-Kouka
par
André Chenet
Raphaël
Misère-Kouka est né le 8 mars 1957 à
Brazzaville au Congo, il est marié et père de trois
enfants. Il est professeur d’anglais, ayant exercé dans l’ordre
catholique au Gabon de 1982 à 2009.
Membre du Cercle
littéraire de
Brazzaville (CLB) en 1980, il bénéficie de l’attention
des écrivains congolais confirmés, à l’instar de
Sony LabouTansi, Sylvain Bemba, Maxime Ndébéka, qui
retouchent ses premiers jets, et principalement de son professeur et
écrivain Guy Daninos.
Installé au
Gabon, qu’il
choisit pour sa carrière d’enseignant, il crée le Club
littéraire de l’Ivindo (CLI) dans la ville de Makokou en 1984
avec le soutien du poète et éminent ministre gabonais,
Georges Rawiri. Il en est de même du Cercle de
conférences-débats de la ville d’Oyem (CCDO), qu’il
initie en 1992, en tant que délégué provincial de
l’Union des écrivains gabonais (Udeg), avec la collaboration du
doyen des lettres gabonaises de l’époque, le poète et
conteur de l’épopée Mvett, Philippe TsiraNdongNdoutoume,
son père spirituel.
Il a occupé
les fonctions de
délégué général, secrétaire
général provisoire et conseiller littéraire au
sein de l’Union des écrivains gabonais (Udeg), qu’il quitte par
démission.
Grâce
à ses
amitiés avec le poète Paule Aussant, qui suit son
évolution depuis Papeete en Polynésie française,
et qui soutient sa candidature auprès de la
Société des poètes français, il en devient
membre, et quatrième africain francophone en 1991, après
le sénégalais Léopold Sédar Senghor, le
tunisien Mohamed Selmi et le congolais (ex-zaïrois) Kama Kamanda,
sous le double parrainage des poètes Brigitte Level et le
général Jacques Raphaël Leygues, à
l’époque présidents de cette prestigieuse institution.
Féru
de
poésie en particulier, et des lettres en général,
Raphaël Misère-Kouka a entretenu de nombreuses relations
épistolaires avec d’éminentes figures littéraires,
tels que les académiciens Léopold Sédar Senghor,
Etienne Wolf, Maurice Druon, Robert Favre, etc.
Lauréat
de l’Académie
des sciences, lettres et arts de Marseille en novembre 2002, pour le
Prix Constantin Castéropoulos, en faveur de son
«Anthologie des poètes gabonais d’expression
française (La concorde)» en quatre tomes,
préfacée par le général-poète,
l’académicien lyonnais, Edmond Reboul, il a
bénéficié de nombreuses préfaces des
poètes de l’Hexagone, à l’image de Monina Jolly-Marsais,
Louis Dubost, Henry Meillant, Henri Heineman, Jacques Lepage…
Quoiqu’ayant à son actif une dizaine de titres publiés,
plusieurs de ses écrits, environ une vingtaine, sont encore
inédits.
Enfin,
poète, anthologiste,
essayiste, critique littéraire et biographe, Raphaël
Misère-Kouka est,
sans conteste, l’un des plus
grands spécialistes.
Fasciné par le personnage immortel
d’Edith-Lucie Bongo Ondimba, première dame du Gabon (1964-2009),
il est en quête d’un sponsor pour la publication à titre
posthume de quatre ouvrages dédiés à cette
dernière.
I - Poèmes extraits de «
Couleurs, Odeurs et
Saveurs
des Mots
», recueil inédit, écrit en avril, mai et juin 2013
Dédicace
à
Madame OksanaMizerak
Chère
consœur et homonyme
Hier symbole de la fleur fanée
ou de la lumière étouffée
dans le sarcophage du souvenir
Aujourd’hui fruit d’un présent au goût
pâle qui s’enlise inexorablement
pour que naisse Demain dépourvu
de murmures et de bruits nantis
d’éclats de nos rêves sublimes
Poètes sans frontières enjambant
les murs de l’espace et du temps
nous bâtirons des lendemains mûrs
et sûrs emperlés d’étoiles et de soleils
sur les cendres grises du passé
et la sépulture du temps présent
comme présent inoxydable et inaltérable
à léguer aux générations immédiates
et à venir
Poète chère consœur je rêve d’une planète
où les filles nubiles fredonnant des cantilènes
viendront édulcorer de leur douillette voix
le regard incestueux et viril des adolescents
éperdus pour que bourgeonnent aux quatre coins
du monde une jeunesse aux sentiments de tendresse
inouïe et une vieillesse non jalouse de celle-ci
vivement épanouie aux souvenirs immolés.
6
La
discordance des sons
l’émiettement
de la parole
l’asphyxie
des pleurs et
les
crampes stomacales
décrivent
le climat délétère
de
notre démocratie victime
d’éléphantiasis
et des myomes
En
réalité l’autoroute qui conduit
à
l’Emergence nationale se trouve
pavée
de ronces et de pics au-delà
de la
mesquinerie politicienne
Je
doute fort que la force verbale
des
slogans qui écument de chimères
ne
soit prélude à la « bonne gouvernance »
loin
de nourrir le peuple tant exaspéré
8
La
mer est une toile à l’infini, qui semble offrir à mes
yeux charmés de splendeur des échancrures bleutées.
Libreville,
ville habillée d’un halo de lumières diurnes vibre au
rythme mélodieux de Neptune ou de Poséidon.
Les
voiliers esquissent des arabesques sur l’épiderme marin et se
diluent dans les profondeurs de l’infini et de l’inconnu.
Hirondelles
et pique-bœufs, martinets et martins-pêcheurs effleurent
radieusement le métal aquatique et entonnent l’hymne de la
félicité
divine.
Libreville,
parée tantôt de ses costumes classiques, tantôt
emmitouflée
dans ses pagnes couleurs africaines miroitantes, s’enorgueillit
d’’être
élue ville côtière, telle Marseille aux portes de
la Méditerranée ou
Pointe-Noire, unique fille marine du Congo-Brazzaville, imbue
d’élégance.
En
face, c’est la Pointe-Denis, exotique îlot à la
beauté multiple et
naturelle, réputée par ses flots de mystères,
aguichant des vagues
d’hôtes et de touristes éberlués, tel un aimant
happant des pièces
d’argent ou de cuivre.
Des
bâtiments marins flottent inaudibles, comme
des feuilles mortes sur
la peau de l’océan à perte de vue, embaumant de ses
torrents de fumée
bleuâtres le ciel bleu marié au bleu de l’atlantique.
Tout
est uni dans ces épousailles de l’azur et
de l’eau, qui marquent
une ligne invisible, pour celui qui contemple voluptueusement la nature
dans son ballet de transes inédites.
L’estuaire
du Gabon avalé par des houles
sournoises de la mer qui rêve,
fait goûter au nageur à la marinière ou au crawl et
au rameur audacieux
une eau imprégnée de saveur salée.
Les
pêcheurs essaimés le long de la
côte récoltent des poissons au
corps dodu et aux écailles scintillant sous la caresse des
faisceaux
solaires, tel un marbre lustré par un détergent.
Assise
sur la lisière de la mer, le buste
dévoilant une prestance
féminine conquérante, Libreville se laisse bercer par le
pouls de la
brise, qui séduit le poète que je suis, en quête
transcendantale des
êtres visibles et invisibles, à l’image des sirènes
qui gouvernent les
eaux.
La
mer est une toile à l’infini, qui semble
offrir à mes yeux charmés
de splendeur des échancrures bleutées et m’incite
à décrypter les
hiéroglyphes sacrées des grimoires antiques, afin de me
faire élire
maître ès sciences théosophiques.
12
Tel un
radeau de jacinthes d’eau
mon
regard rêveur navigue à la cadence
des
houles qui s’ensoleillent de vie
La
nature a cessé de froisser ses paupières
je me
délecte de ses éclats de rire enchanteur
qui
colonisent mon âme extirpée de sa torpeur
Le
fleuve Congo pont entre Brazza et Kin
se
pare de l’effervescence d’une plaque
métallique
et peut-être pétrolifère
Comme
il vaporise son magnétisme
dont
les flots de radiation papillonnent
en un
ballet de flammes vives argentées
sur
l’épiderme du Staley Pool
La
saison des brumes éparses
se
souvient encore de celle des larmes
torrentielles
qui surgissait avec fracas
C’est
la naissance de celle des amours florales
où
les couples humains tels des animaux en rut
s’entrelacent
sur les hanches du fleuve
Ils se
becquètent bêlent d’émotion fiévreuse
et
caquètent d’extase ô combien subliminale
pour
renaître et co-naître d’une fusion érotique
Mais
hélas ! J’ai entendu l’invite du lointain
qui
dorénavant m’étreint le cœur en feu
et ne
puis décliner l’offre encore pour longtemps
Adieu
épousailles du fleuve Congo mon Congo
J’ai
rendez-vous avec Saint-Laurent avant que
le
ciel ne relâche ses effluves lacrymal
Bibliographie de
Raphaël MISÈRE-KOUKA
1.
N’djamena Fontaine Rougie (préface de Guy Daninos), suivi de
Poèmes sur la Vème Conférence du Mouvement
Panafricain de la Jeunesse, Editions Saint-Germain-des-Prés,
Paris), 1984, 88 pages.
2. Poèmes Liturgiques (Allons en Quête de Nectar),
Editions Henri Pinson (Les-Sables-d’Olonne), 1985, 70 pages.
3.
Epithalames ou Marcia Cœur de Mon Cœur, préface de Paule
Aussant, Editions Henri Pinson (Les-Sables-d’Olonne), 1986, 34 pages.
4.
Magie Noire Au Bord de l’Ivindo, préface de Georges Rawiri,
Editions Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1986, 100 pages.
5. L’Afrique
Au Cœur ou Loupitude, préface de Louis
Dubost, Editions de Rewidiage et Hors-Jeu International
(Lonpré-Epinal), 1994, 50 pages.
6.
Notre-Dame de Quaben : Un collège, Une nation, préface
de Mgr Basile Mvé, Archevêque de Libreville, Imprimerie
Commerciale (La Dynastie), Libreville, 1999, 172 pages.
7. Anthologie
des
poètes gabonais d’expression française (La
Concorde) ouvrage critique et thématique en 4
tomes,
préface d’Edmond Reboul, Président de la
Conférence Nationale des Académies des Sciences, Lettres
et Arts de France, Editions L’Harmattan, Paris, 2001, 812 pages. (Tome
II, III et iV aussi en format numérique) Prix Académique
2002 - Un vibrant hommage au Gabon littéraire d'hier et
d'aujourd'hui … Lire
des extraits
8.
Sur les Cimes de la Lumière (Sonnets In Memoriam Mgr
André Fernand Anguilé), préface de Gaston
Boussougou, Imprimerie Imprilux, Libreville, 2001, 33 pages.
9.
Lettres aux Poètes Français de France (Pour un
Protectionnisme militant pour l’Universel), Editions Pridor Afrique,
Libreville, 2002, 47 pages.
10.
Eclipse sur L’Ogooué (Sonnets in Memoriam Son Excellence El
Hadj Omar Bongo Ondimba) suivi de Confidences Epistolaires, Avant-lire
d’Ali Bongo Ondimba, Imprimerie Imprilux, Libreville, 2009, 46 pages.
11.
Le Président Ali Bongo Ondimba, Un Choix de la Transition
Gabonaise (Libres Propos), Editions Pridor Afrique, Imprimerie
Imprilux, Libreville, septembre 2009, 350 pages.
Liens Danger Poésie Culture
gabonaise : Annuaire des auteurs
1950-2013 (846 auteurs pour 1.471 ouvrages) FNAC: quelques livres disponibles
Raphaël
Misère-Kouka
présenté par André Chenet Francopolis
novembre 2013