Juliette
Guerreiro
Demain,
une nuit
[27-
Je ne t’aime pas
Tu es bien trop nombreux
J’envisage doucement une bouche
Que brûlent mille langues scellées.*]
Tu me regardes souvent tu me regardes longtemps. Parfois, je ne te
regarde pas mais je sais
Que tu gardes de moi, que tu me gardes en dedans toi ; j’entends ton
regard d’avant, celui passé quand tu me regardais, celui qui
reste debout quand sourire je reviens vers toi.
Tu me regardes ainsi.
Il n’y a pas d’autre manière et encore moins d’autres
manières ; il y a seulement ce regard que tu me portes. Les
jours peuvent bien s’espacer et la voix surprendre, dedans moi, dans le
souffle que tu me portes quand je te regarde sourire quand tu reviens
à moi.
Sans autrement.
Demain, une nuit, nous nous regarderons encore
Dedans nous nous arrêterons
Nous n’aurons pas de bord – nous poème
Seuls
Nous nous appellerons.
* extrait de La résonance de
tes pas, poème de la fin
Juliette Guerreiro
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