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Ces
arbres qui nous regardent… Cette
improvisation est inspirée par un appel de Fabienne Swiatly
(FB, le 13 janvier 2017) : « Je cherche des textes (prose - poésie
- chanson...) concernant les arbres. Pour un atelier d'écriture avec des
jeunes en classe Ulis et Scepa
(entre 11 et 13 ans). Vous pouvez répondre ici ou en messagerie privée... MERCI ».
Photo accompagnant
l’appel de Fabienne sur FB Comme ce qui suit n’est
pas vraiment une recherche pouvant servir honorablement de support à un
atelier d’écriture en classe, je n’ai pas osé répondre à Fabienne, mais
l’idée m’a travaillée car les arbres, c’est une de mes passions… Voilà donc
ce que j’ai glané sur la toile auprès de mes amis, en espionne, et un peu au
hasard, sans aucun fil rouge – juste pour le plaisir des arbres et des mots. Léa
Zehavi - La plaie de l’arbre
« La plaie et la
lumière » : photo de Léa Zehavi, décembre 2016, à Jérusalem La plaie de l'arbre (qui suinte cette
sécrétion couleur d'ambre) est aussi source de lumière En hébreu la plaie se dit - Pétza le lever du jour se dit - Haftza-a c'est la même racine… CeeJay – Le cœur des arbres
Tout est ombre Trouée de tâches de lumière. Des corps s'effondrent Des âmes s'élèvent. Que de nuages stériles pour une seule
pluie ! Que de rêves d'or tapis dans les plis des
paupières Pour étamer l'aurore ! Extinction des étoiles après la nuit
offerte J'ai pris les forêts pour palais Parfumé de rosée et séché de lumière Surpris soudain au filet de la toile D'une araignée patiente Il y a comme un cœur battant Dans le corps des arbres Un tam-tam doux qui entame le jour
naissant. ©CeeJay
(FB, 6 janvier 2017) *** Chevaux à l’aube, au
Québec (photo : Meera Altman) Je sens le battement des pulsations Dans les pierres marquées des stigmates du
premier feu. Humant des écureuils la senteur des
repaires. Assis somnolant sous les arbres qui se
taisent Dans le rêve je vois la pâleur des haleurs
éloignés Les arbres alignés en peloton d'exécution Leurs branches jouant avec le vent Les sanglots de violons qui me sont
adressés. Une sorte de compassion avant la sentence. Un oiseau s'est posé sur mon col immobile Je suis sorti du songe et mes cils ont
battu comme une aile Il m'a regardé l'œil et ne s'est pas
envolé L'instinct est pure intelligence Faune et flore éternelles esclaves de
l'ambition des hommes Ont la solidarité des ébranlés Arbres et animaux se font l'escorte
silencieuse des réprimés. Sous mon corps la mousse s'est réchauffée De petits scarabées d'or escaladent mes
membres Une roncette m'a
hameçonné la chaussette Et je reste béat intime de la forêt à ma
place planté la tête sans pensée. ©CeeJay
(FB, 2016) Marie
Volta – J’ai avalé un arbre
Marilyne
Bertoncini - Rêves d’arbres
Est-ce que les arbres nous rêvent au long cours de l’hiver? Notre âme frémit-elle sous la résine des bourgeons? Dans l’ombre mauve du jardin la neige est couleur de glycine les branches de cendre dessinent un chemin qui descend lentement 8
novembre, 2016 à 13:09 L’ombre
de la neige, avec les aquarelles de Cécile A. Holdban, dans
un petit livre en 4 exemplaires (reproduit du site
de l’auteure) ***
Dans le verger du monastère un cerisier au tronc tordu verse l’asile
de son ombre. Regarde-le sous l’écorce noircie deux corps amoureusement s’étreignent de peur de se perdre. Philémon et Baucis au
jardin de Saorge (micromythologie,
15) 25 octobre, 2016 à 22:44 *** La peine enveloppe la peine comme une écorce douce La peau d’écorce comme des doigts sur la harpe du vent 12 mai, 2015 Eliette Vialle - Le chêne
Le chêne bicentenaire,
bois de Chambremont, Mouries
13, randonnée du 20 janvier
2017 (FB). Sur le trottoir, il y avait : pêle-mêle, des
arbres, des gens,
Et toi, t’enfuyant. Sur le trottoir, il avait : effaçant tout,
ton regard clair, Et
le décor basculait. Sur le trottoir, il y avait, éperdue, rouge et
noire, une femme
Qui t’accompagnait. Sur le trottoir, comme deux fleuves, se sont
rejoints
Son regard noir et, si clair, le tien.
Viens ! Viens ! Sur le trottoir, le décor s’est assombri :
gens et arbres noircis :
Tu es parti !
Sur le trottoir, alors, il n’y eu plus
rien : gens et arbres engloutis,
Et moi, anéantie. Salon de lecture, Francopolis, décembre 2010. Dana Shishmanian – Serait-ce un
arbre…
Le cèdre du Liban à Tours
(cour de la cathédrale) Seraient-ce les doigts du pianiste qui poussent mon cerveau hors de ma tête serait-ce un arbre dont les racines se nourrissent de mes
fluides en les faisant jouer tels des tuyaux
d’orgue le tourneur de pages tire les ficelles les cordes se débranchent étendant les limites de mon corps des ruisseaux de feu abreuvent mes tempes
fiévreuses en les rafraîchissant des glaçons fondent le long de mon dos en l’enflammant je m’arrache de mes racines je me balance tel un bateau ivre battu par les flots haut à tue tête crie ma gorge coupée j’envoie en l’air des giclées de sang
frais musical des gerbes sonores multicolores tandis que mon cœur rétrécit et fuit telle une étoile filante une étoile noire et j’y plonge profond profond il y a d’abord rien ensuite une profondeur bleue dirait Yves Klein Une plongée au cœur
ouvert,
poème extrait du recueil Mercredi entre
deux peurs, L’Harmattan (Accent tonique), 2011 Jeanne
Gerval ARouff – Je
t’offre mon arbre
Jeanne Gerval ARouff travaillant Un
arbre pour eux Un arbre pour eux, 2000,
conservé à l'Église de Roche-Bois, Maurice.
quel maître d’eau invoquer, pour maîtriser la vague assassine? Quelle langue, quel alphabet inventer, pour changer le cœur d’acier, tracer une esth-éthique où l’homme réapprendrait l’humanité? Ils abolissent les frontières.
publié sur le site Patrimages de Patricia Laranco,
5-02-2010) Dans Francopolis, Créaphonie, décembre 2013) Ana
Blandiana – Autrefois les arbres avaient des yeux
Autrefois les arbres avaient des yeux, Je le jure, Je sais bien Que je voyais lorsque j'étais un arbre, Je me souviens combien m'étonnaient Les étranges ailes des oiseaux Qui me passaient devant, Mais je ne me souviens plus Si les oiseaux devinaient Mes yeux. En vain je cherche maintenant les yeux des
arbres. Je ne les vois peut-être pas Parce qu'arbre je ne suis plus, Ou bien sont-ils descendus sur les racines Dans la terre, Ou peut-être, Qui sait, Ce ne fut qu'une illusion Et les arbres sont aveugles depuis
toujours... Mais alors pourquoi donc Lorsque je passe tout près d'eux Je les sens Me suivre du regard, Un regard bien connu, Pourquoi, lorsqu'ils frémissent et
clignent De leurs milliers de paupières, J'ai envie de crier – Qu'avez-vous vu?... Poème de 1972, traduit du
roumain dans l’anthologie du même nom, par Luiza Palanciuc, Cahiers
Bleus / Librairie Bleue, Troyes, 2005 Certains arbres
fleurissent dès le premier dégel… (photo prise le 30 janvier à Paris La Défense).
Ils sont aussi fragiles que braves et admirables ! Sans se protéger, ils
s’offrent… |
Créaphonie
Francopolis,
février 2017
recherche Dana
Shishmanian
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