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Hélène
| Envoyé lundi 13 décembre 2004 - 13h50: | |
Le fil de la joie Le voyage des corps est silencieux. On dirait des oiseaux sans un bruit qui glissent sur la vitre. Une main les accompagne parfois, un geste. La peau est bleue. Le temps s'est arrêté. Le coeur bat: il remplit la chambre. Le souffle cherche le souffle, les visages sont au bord de l'oubli. Retiens-moi, dit la voix, garde-moi dans ta soif, deviens l'instant qui brûle, le vide qui me commence. Fais tomber les images. Elle parle. On n'entend pas. Les corps n'ont plus de bouche. Ils flottent, mais il n'y a pas d'eau. De l'air, peut-être, une lueur sur la vitre. On ne voit pas. *********** L'imperceptible Ça vient, c'est déjà reparti. Tu crois que c'est le temps, mais non. Autre chose. Comme une effervescence minuscule: tu fais un lit, tu marches dans une rue quelconque et c'est là. Comme une clarté au milieu du jour, mais sans lumière. Sans rien d’autre pour le dire que quelques mots, soudain, très simples — table, cri ou silence ou nuit… — et qui insistent. Alors, tu les prends: ils forment de petits organismes brefs, pareils à des coquillages que tu porterais à l'oreille pour écouter. (Tu crois que c'est le bruit de la mer, mais non). Ou des cristaux brûlant du même éclat multiplié, mais d'où venu? Tu regardes autour de toi: montée d’escalier, mur, visage, cuvette, matin sur la vitre. C'est comme une vague unique, silencieuse, invisible. Toutes les choses la reflètent et, en même temps, elles y brillent, s'y effacent. Ça vient, oui, mais c’est immobile. Ce n'est rien de ce que tu peux dire. Mais tu parles, malgré tout. Pour écouter entre les mots, comme dans le coquillage. Ce vide bruissant. Tu dis chut!, écoute. Mais ce n'est rien. Tu dis: c'est l'imperceptible http://perso.wanadoo.fr/jacques.ancet/textes.htm http://perso.wanadoo.fr/d.f/ancet.html
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Cécile
| Envoyé mercredi 15 décembre 2004 - 21h54: | |
Flote sur zazieweb (Poezibao) aime beaucoup aussi Ancet Seule ce qu’on appelle "la poésie" est capable de ce paradoxe : exalter ce qui s’efface, tirer du mutisme la parole, des ténèbres la lumière". Jacques Ancet, préface de Description du mensonge de Antonio Gamonedo, José Corti, 2004, p. 19. Poète, Jacques Ancet est né en 1942 à Lyon. Il a publié une vingtaine de livres : poèmes, proses romanesques. Il est également essayiste et traducteur. Il habite près d'Annecy où il enseigne l'espagnol dans les classes préparatoires aux grandes écoles. Il a introduit en France l'œuvre de plusieurs poètes comme Luis Cernuda, Vicente Aleixandre, José Angel Valente, Xavier Villarutia. En savoir plus sur le site : http://perso.wanadoo.fr/emmanuel.hiriart/critique/Ancet.html Une page sans doute due à Jacques Ancet lui-même, avec une bibliographie, mais elle ne semble pas avoir été mise à jour depuis 2000 ! http://membres.lycos.fr/jacquesancet/ Une page bio bibliographique sur le site du Centre international de poésie de Marseille : http://www.cipmarseille.com/statique/pages/auteurs/fiches/ancet.html Un texte de Jacques Ancet sur le site de Jean-Michel Maulpoix http://www.maulpoix.net/Ancetete.html Un riche entretien avec Jacques Ancet sur le site de la revue Prétexte http://perso.club-internet.fr/pretexte/revue/entretiens/entretiens-traducteurs/e ntretiens/jacques-ancet.htm
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Hélène
| Envoyé mercredi 15 décembre 2004 - 23h16: | |
Merci Cécile. la présentation sur le site d'Emmanuel Hiriart était une synthèse de plusieurs commentaires et de mes impressions En effet la bibliographie n'est plus à jour. Une liste de la plupart de ses oeuvres est à la première adresse donnée http://perso.wanadoo.fr/jacques.ancet/textes.htm Un recueil vient d'être publié aux éditions Lettres Vives : " la dernière phrase ", précédé de " on cherche quelqu'un " . Des poèmes écrits en mémoire de son père et de José Angel Valente poète espagnol dont Jacques Ancet a été très proche . Ils sont décédés tous deux à peu d'intervalle. extrait de " on cherche quelqu'un " Quelqu'un tire la mauvaise carte Elle est blanche : il sait qu'il est trop tard Il ne voit qu'un soleil arrêté sur un mur qu'il reconnaît à peine il ressemble peut être à celui couvert de pays et de visages qu'un enfant regardait de très près Mais le blanc a tout recouvert. Hier demain se confondent . Il ne sait pas . *** extrait de " la dernière phrase " Quielqu'un est venu et reparti . Il a laissé l'arbre et la clôture à la même place, avec le ciel trop bas et les questions sans réponse . On entend comme un grignotement . On pourrait croire que c'est la pluie mais c'est plut$ôt un chuchotement, un peu comme un souffle quelque part qui est là, qui ne veut pas mourir . un lien aussi sur francopolis avec quelques extraits d'autres oeuvres. http://www.francopolis.net/francosemailles/jacquesancet.html
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