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Frédérique de Carvalho sélection avril 2005
l’écume des nuits fait des plis à l’envers des draps et des corps. * le doigt de givre de l’enfance dessine un mot transparent. * la table. l’encre. le silence. le sucre dans le café. * emprisonné dans la glace l’éclat d’une lance invisible. * l’étendue du présent et l’absence. * un soleil d’aube blanche communie en secret. * le souvenir bêlant des troupeaux hante l’hiver des alpages. * un sang d’encre tâche la page. j’aurais préféré bleu. * printemps de perce-neige ou l’oubli ébloui des enterrements. * doucement. l’effacement de la couleur est une lenteur. * un poème lapon se traîne dans mes veines. je rêve. * le flanc de la pente. je balance entre deux néants. * l’espoir des flocons dans les yeux des enfants. * sur l’écran la déchirure. je passe. la danse. * l’oiseau. le chant. le suspens du temps. * un bois de bouleaux. le tremblement de l’écorce et le battement du cœur battant. * entre la nacre des nuages le reflet mouvant des anges. pareillement le fil du temps l’enchantement le commencement. * l’aveugle des yeux à déchiffrer en creux. le poids de l’illisible. * le tranchant des épées de l’âme. * le pas lent. la traverse du paysage. un continent. * l’étrange béance de l’amnésie. le trou noir des blancs. * le remuement incessant des instants. * la pâleur du vent et souvent le sentiment vacant entre mes branches. *** Blanc encore blanc (si pâle encore) le croisement des pistes heureusement de quoi me perdre mon ombre projetée à l’oblique couchée dedans la neige le blanc cassé de chaque vie l’enserrement des nuées l’étouffement des roches l’invention de l’oubli l’autre côté du monde c’est le monde j’entends le froid qui me cisaille les oreilles au pied des mélèzes l’oubli des neiges pour une poignée chaude et orange mêlée d’or passé voler à la surface des glaces et très vite tomber - se rappeler marcher marcher marcher ne jamais redescendre le vent dans la courbure invente des vagues de glace et des marais troublants je bois l’espace entre les dents entre les yeux je bois jusqu’à plus soif la disparition des traces et l’apparition des signes je croise des regards qui n’ont pas de visage le blanc comme un ravissement la marche invente le paysage avec le souffle je gomme les mirages du sens et de la signification Frédérique De Carvalho ->
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Créé le 1 mars 2002
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