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Mélisou Marie,   sélection décembre 2008

elle se présente à vous


     Vitamines à la fenêtre 

« L’art, c’est comme la guerre, si on résiste assez longtemps, on finit colonel. Quand on est artiste, on commence escroc, on finit héros. »
Arman

J’en ai eu une autre, avant. Où cris et linge noir effaçaient le soleil.
Maintenant, je m’affuble de bords de mer où le sel resplendit, de minuties joyeuses quand l’esprit et les sourcils font des ponts positifs, de places de villages à se perdre avec l’audace de trébucher, de plaisirs réhabilités acquis sans orage, de grains de spores de parages de recoins à décapiter l’ancien temps.

Et s’inventent chaque mot, chaque sourire, pour ne jamais cesser de passer, pour ne plus m’absenter de la crête de toutes les vagues. L’importance de vivre pour plusieurs, ou l’importance d’être vivante, apparaît comme l’urgence. Sans calcul ni banquise, plutôt une maison grande et chaleureuse tendue sous le soleil du quotidien qui ne fait peur à personne. Des oreilles, pas d’enclume.
Un cœur gros comme ça, pas de glacier.
Le goût d’une orange sucrée, pas d’amertume.
Je change mes racines, car jetées pillées morcelées sont les vieilles, celle d’avant.

Je nage à vertiges et c’est doux.
Je flanque la raclée au cafard.
J’éclate de rire à la vie sans la trouver effrayante.
La voie à repos n’est pas à chercher, ni la vitesse de croisière, ni le train-train quotidien.
Je fonce. Sans fantôme, sans guerre, en pupilles papillons à peine sages. Juste ce qu’il faut pour ne pas déraper. La joie en surplus n’est pas un fardeau. L’espoir, avec un mistral à 25 nœuds, grand génois et envolée de la grande voile, pour assembler le mot bonheur.

Ces enchantements se méfient des exclamations « impressionnant ! », « génial ! », « formidable ! » car mon processus d’abstraction, lié à la mémoire sémantique, déraille complètement. Les années, je peux les raconter avec tous les détails. TOUS.
Sauf quelques oublis. Volontaires ou non. Certains sont effectués parce qu’ils renvoient à des situations affligeantes. Lorsque j’en avais une autre, avant.

Maintenant, sans discontinuer, je revêts des idées colorées, j’ai jeté mes mouchoirs, j’observe et j’écoute, j’ai lâché l’entendre et le voir, je chante et ne crie plus.
Je bois des jeux d’enfance, des vitamines à la fenêtre, un oxygène qui désaltère, j’entoure ma gorge de bleu et mon âme funambule étreint les nuages qu’elle rencontre.

Les rubans, les mots, les enfants, l’or et les caresses, le cœur, les ronds, le swing, les anges et la nuit, les rafales, les orchestres, les chats, les défis et les hommes, les antipodes, les pirates, la plage, les baisers et la Terre, l’ombre, l’obstination, le naturel, les éphémères et les grands, avec tout ce que j’oublie, me transportent me choisissent m’expliquent m’aident à nager à vertiges, c’est une histoire, c’est doux et c’est beau !

(octobre 2008)

***



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Créé le 1 mars 2002

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