LECTURE - CHRONIQUE 

 

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LECTURES –CHRONIQUES

 

Note de lecture de Michel Ostertag

 


Hélène Dorion, Comme résonne la vie,

Éditions Bruno Doucey, 2018, 80 p. (collection Soleil noir, 13 €)

 

La vie parfois peut devenir belle, le temps d’un livre, de sa lecture, de son charme, tel est le livre d’Hélène Dorion intitulé Comme résonne la vie, livre paru aux éditions Bruno Doucey. Livre de poésie, s’il en est. Plus de soixante-dix pages de mots écrits et qui vont vous coller à l’esprit, au point d’être comme obligé à les relire sans cesse, maintenant et plus tard, le soir au lit, avant la nuit et le sommeil, son questionnement sur votre vie, la vie tout court vous poursuivra au-delà des heures tardives. Ses mots à elle touchent au-delà de ce que j’aurais pensé. Ses mots deviennent les vôtres.

Sa manière à elle de se voir étrangère au monde évoque des pensées semblables et que j’ai si souvent rejetées et voici que je les lis, formulés par une poétesse que je ne connais pas, cela ne peut que m’émouvoir.

La vision qu’elle a de sa vie et la nôtre tout autant, de sa trajectoire, de son destin, nous portent à réfléchir sur notre propre destinée, sur notre façon de porter cette obligation, d’en être digne, à chaque instant de notre vie présente.

Ce que j’aime en elle, c’est l’importance qu’elle donne à la phrase, aux mots et à leur pouvoir de bâtir notre monde à l’image que nous nous faisons de lui. Cet art qu’elle porte au plus haut point entre éléments de la nature et nous-mêmes, vie de la nature et nos vies, à nous, pauvres mortels.

Ses mots sont simples, mais hautement choisis, comme seul un poète sait le faire, assemblés en strophes afin d’être totalement compris par le lecteur.

Lisez ce recueil, après sa lecture, vous ne serez plus le même, je vous l’assure.

Un passage du recueil que j’aimerais vous faire lire :

 

Le voyage dure encore

Qui me mène au commencement de moi-même

Et la traversée ne connaît aucun port.

De vastes salles, des barques d’absence

Un château blessé. Le vent tourmente

Des forets sans mémoire, perce les épaves

Les ruines déjà rouillées par trop d’hivers.

 

Née à Québec, Hélène Dorion a publié une trentaine de livres (roman, poésie, essai, album jeunesse) pour lesquels elle a reçu de nombreux prix littéraires. Citons le prix Mallarmé, le prix Charles-Vildrac de la Société des Gens de Lettres, le prix du Gouverneur général du Canada, le prix Wallonie-Bruxelles, le prix Aliénor, le prix des écrivains francophones d’Amérique, le prix de la revue Études françaises de l’Université de Montréal, le prix Alain-Grandbois, le prix Anne-Hébert et le prix Léopold-Senghor pour l’ensemble de son œuvre. 

 

Créé le 1 mars 2002A visionner avec Internet Explorer

Note de lecture de 

Michel Ostertag

 

Francopolis, novembre-décembre 2018