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Champs obscurs d’Isabelle Nouvel et les éditions du Coq

 

Isabelle Nouvel a publié un recueil Champs obscurs aux éditions du Coq.

Isabelle a été une pionnière dans l’internet littéraire en créant un journal poétique le Quotidien silence dans lequel elle s’était servie avec bonheur des hyperliens qui ouvraient d’autres lieux secrets, des échos à ce quotidien… Parallèlement elle a créé « le carnet interdit » une revue littéraire et poétique dans laquelle se nichait une liste de discussion animée par Alain Korkos et Yves Heurté (Yves est malheusement décédé ce 19 février 2006), carnet et liste devenus aujourd’hui « pages libres ». Isabelle à présent travaille au « Studio d’écriture », concept qu’elle a créé suite à ce qui se faisait déjà aux Etats-Unis, à savoir, donner des cours de création littéraire, cours pour aider les gens à écrire un roman, un recueil de nouvelles, de poèmes. Alain Korkos s’était joint à elle ainsi qu’Yves Heurté dans cette entreprise qui continue toujours et que je recommande chaudement. Les recueils sont pour la plupart publiés chez Manuscrit.com, qui a d’ailleurs été le premier éditeur de ces Champs obscurs d’Isabelle Nouvel (mais je n’apprécie guère cette maison d’édition électronique à cause de la mauvaise qualité du papier qui se décolle facilement etc.)

Champs obscurs est né dans arcanes de son Quotidien silence et je suis ravie de le voir publié aux édition du Coq, une maison d’édition artisanale créée par deux amis belges, Marc Menu et Tristan Alleman, à qui je laisse la parole pour donner vie à ce recueil :

« Après un long silence, Isabelle Nouvel revient, avec ses textes mystérieux et sensuels. Au pied des¨Pyrénées, en pleine communion avec la nature et les éléments... C'est là, en retrait du monde et de ses tumultes, qu'a choisi de vivre Isabelle Nouvel. En retrait, et non en
dehors, puisqu'elle consacre désormais son temps et son énergie aux enfants en difficulté. Et si dans sa vie, l'écriture prend aujourd'hui moins de place, qu'importe ? Isabelle reste avant tout une amoureuse de la vie, toujours en quête de spiritualité - elle nourrit une
véritable passion pour le chamanisme - et de ce "plus" qui est en elle. Elle qui a laissé plus de traces sur internet - difficile d'oublier le carnet interdit - que bien des renards sur la lande, se
dévoile tout entière dans chacun de ses textes. Ceux qui composent ses Champs obscurs d'une écriture ample et lyrique en partie inspirée par Léonard Cohen, voire par Saint-John Perse, ont tant voyagé que nous nous réjouissons de leur proposer cette escale. »


Tristan Alleman - Marc Menu

Pour vous mettre l’eau à la bouche, je vous offre l’une de ces fleurs des champs :


Dernier Port

A l'heure du dernier train,
sous la dernière lampe,
et comme un voyageur qui ne partirait plus :
je regarde passer les visages qui chantent,
dans un dernier reflet

J'étais - tu te souviens - j'ai été
ce passant immobile,
cette ombre de demain
- sur ton seuil,
une valise à la main

Au regard étonné du tueur amoureux,
et puis recousu d'or,
mais enfin délivré
j'ai été, je serai comme sa dernière amante
au fond du dernier port

 

Isabelle Nouvel

 

Le fruit des récoltes des Editions du Coq est reversé par la suite à des associations caritatives.

Tristan et Marc se surnommant eux-mêmes "les Frères Pils" (du nom de la bière belge) créent par ailleurs avec l’humour qui les caractérise une revue gratuite pleine de moussant "les Deux Cadets" (que chacun d’entre vous peut demander)
Pour en savoir plus, visiter leur site "les Frères Pils" et pour commander le recueil d'Isabelle Nouvel visitez ce lien

Les éditions du Coq (nées de l’aventure du journal « les Deux Cadets ») ont d’abord publié des contes yakoutes, puis ensuite se sont tournés vers d’autres auteurs, d’autres genres avec diverses collections à leur actif, toujours sur des coups de cœur, auteurs méconnus, à connaître comme par exemple Marylène Aubert avec son recueil « Bien aimée » (ou Marylène pour ceux-celles qui auront ouvert les portes de « Chez Marylène » où il est beaucoup question de haïkus, de Jean Cocteau ou d’Egypte ancienne)

Ecoutons Marc et Tristan évoquer leur maison d'édition :

« Marc Menu et Tristan Alleman, Wallon et Bruxellois de naissance, Belges par habitude, nomades par conviction, Les Frères Pils, Copains, proposent (et proposeront) des ouvrages de tous types et de toutes origines. La prose, la poésie, les contes, les récits, les auteurs
d'ici et d'ailleurs se côtoieront simplement pour tenter de témoigner d'une littérature vivante et sans frontière.

Sans le traditionnel recours au compte d'auteur,

En redistribuant les bénéfices des ventes à des associations, des organismes sociaux ou humanitaires,

Avec une production en format moyen (12,3 x 20 cm) et par petites touches,

les Editions du Coq présentent (et présenteront) des textes et des auteurs peu connus, voire inconnus, francophones ou non, jeunes (ou non...) et talentueux (ou non...), qui n'ont pas (encore) accès au difficile milieu de l'édition. »

Les éditions du Coq s’étoffent au fil du temps et nous content trois collections :

« En terre contée » où l’on lira des contes et récits (les contes yakoutes en font partie)

« Libres feuilles » où l’on récoltera de la poésie (vous y dénicherez le recueil d’Isabelle Nouvel, celui de Marylène Aubert –même ceux- et bien d’autres)

Et la dernière née « Nouvelles nouvelles » une nouvelle, en quelques pages.

En espérant vous donner envie de découvrir cette maison d’édition et ce recueil.

 

 

Par Juliette Schweisguth
pour Francopolis
Mars 2006

 

 

Créé le 1 mars 2002

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