Contre-Allées
revue
de poésie contemporaine

La semaine dernière, dans le cadre du printemps des
poètes à la médiathèque d’Ancenis,
nous avons échangé autour des actuelles revues
de poésie. A la question : « quelle
revue de poésie me conseillerez-vous ? »,
je réponds sans hésiter N4728
(la revue Angevine), Réhauts, Décharge,
le Mâche Laurier, Traces et
je n’oublie surtout pas de citer Contre-Allées.
Cette petite revue bien en main, je montre à mon interlocutrice,
qu’elle est agréable à feuilleter, que
les textes et les auteurs sont choisis avec soin numéro
après numéro et que la qualité, la modernité
sont ce qui semble primer avant tout. J’ouvre un numéro
de 2001 et aussi le dernier que j’ai reçu pour
l’automne – hiver 2005, et montre à l’intéressée
que cette revue n’a cessé de renforcer ses critères
de choix tout en maintenant la première ligne directrice,
faire connaître la poésie autour de poèmes
inédits.
Cette revue est le fruit d'une aventure estudiantine. 5 étudiants
en 1998 qui se lancent dans sa fondation : Romain Fustier,
Amandine Marembert, Marie Laroche, Emmanuel Flory et Aurélien
Perret. Chaque numéro est dédié à
un poète précis connu et reconnu et lui consacre
plusieurs pages avec des extraits inédits. Puis ça
s’enchaîne. On découvre différentes
voix, différents styles tous ancrés de création,
transformation de l’imaginaire et de la langue, dans
un soucis de renouveler la perception du monde. Ce qui ne
trahi pas le manifeste du comité. Par exemple, j’ai
eu le plaisir de découvrir le poète du mois
du numéro automne-hiver 2005, 120 pages : Pierre
Tilman. Une écriture qui allie modernité,
sensibilité et simplicité. Comme ce poème
qui a retenu mon attention :
les couchers de soleil
j’y crois
tous les soirs il y en a un
même si je ne le vois pas
et là où j’habite
je les rate à peu près tous
mais j’y crois
je sais qu’ils sont très beaux
P.T
Et arrive les autres voix, celle de Rémi Faye
que je découvre «
ce jardin d’aube juste / au sortir du sommeil avec /
ses longs sourires de brumes », la disposition
toute particulière avec lequel le poème prend
place dans la page d’Armelle Leclercq,
je relis avec plaisir Magali Thuillier «
pas de lundi ou de printemps c’est tous les jours dimanche
devant le chuchotement de la vie », un plaisir
de lire Claude Favre «
devant si la vie dévale je ne sais pas et je sais ce
peu ce rien que si peu mais ça la vie je me régale
», mais aussi Stéphan Riegel
« autant ton lavoir ton désert
/ tu marches vers le point ciel le plus jour / il n’y
a pas de nuit autour / le soir pourtant pèse à
plus d’un cou », sans oublier Béatrice
Courraud, Nicolas Jaen, Emmanuèle
Jawad, Aline Karnauch, Danielle
Lambert, Thibault Marthouret et
Anne Peslier.
Je souligne au passage que les textes des membres du comité
de rédaction sont remarquables et c’est un réel
plaisir de suivre leur voix à chaque nouvelle édition.
On le remarque encore dans ce dernier numéro de 2005
:
ce soir il pleut j’ai lu des
poèmes tristes et joyeux d’amour et de mort mêlés
[…]
A.M
[…]
entre tes regards
entre tes mots
l’absence ultime
l’oubli
[…]
A.P
Des cartons que l’on emballe
comme les
Années que l’on déballe ce qu’on
a sur le
Cœur c’est ainsi qu’un déménagement
se
Résume nos vies d’à présent à
nous deux
[…]
R.F
Existe-t-il
un endroit une saison
où le bonheur
tiendrait lieu d’écriture ?
E. F
Je suis en quête de ton histoire
J’ai donc avalé des
bandes de terres caillouteuses
sans faim
ni finitude
M.L
Et ce n’est pas tout ! S’ensuivent des notes
de lectures, les dernières parutions en poésie
contemporaine, les dernières revues avec toutes les
coordonnées. De quoi nous donner envie de se plonger
dans un bon bouquin et on y va les yeux fermés !
Editions Contre-Allées
16, rue Mizault
03100 Montluçon
Contre-allees@wanadoo.fr
Abonnements :
Le volume (numéro double) : 10 euros
L’abonnement (2 numéros doubles) : 16 euros
Les chèques sont à établir à l’ordre
de « Contre-allées poétiques »
Par Cécile Guivarch
pour francopolis
Avril 2006
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