choix Dominique Zinenberg
Sorcières
Assises
près de la croisée
Elles
tricotent des mondes rouges
On les
dit folles
Leurs
yeux cernés dans leurs visages de citron
Se
vrillent dans l’inconnu
On les
craint
Leurs bouches
aux lèvres qui s’affaissent
Glapissent
ou murmurent des paroles très étranges
On les
respecte
On les
consulte
Car
leurs mains dormeuses savent les charment qui guérissent
Et on
les brûle
Départ à Port-Tudy
Je
t’ai conduite au port ce matin
Après
de brefs adieux tu es montée à bord
Au
départ du bateau
Pas de
mouchoirs agités
Pas de
grands gestes
Pas de
silhouette qui peu à peu s’éloigne
Et se
perde dans la brume
Je
tourne le dos au Saint-Tudy
Qui
franchit les balises et prend le large
Je rentre
à la maison
Dans
ma pensée
Je te
vois toute entière dans ta clarté
Une bise sur le front
Une
bise sur le front
Une
brise sur le pont
Le
bateau part
Y-a-t-il
eu un peu d’amour ?
Ou
beaucoup ? le ciel est lourd
Il se
fait tard
Je
vais rentrer avant la pluie
Avant
les larmes
Avant
la nuit
D’où vient ce chemin ?
D’où
vient ce chemin ?
Où
mène-t-il ?
Le
soleil l’inonde
Et les
arbres en ombre l’adoucissent
Immobiles
et frémissants
Entre les murs
Entre
les murs qui nous séparent
Le mur
des ondes
Des
mers
Du
temps
Reste-t-il
une petite fenêtre
Juste
Pour
nous dire bonsoir ?
Puisque nous nous quittons
Puisque
nous nous quittons
Disons-nous
adieu
Tu le
sais, les gouttes d’eau se jettent dans la mer
À faire corps avec elle
En
elle se confondre
Ô mon
amour
Mon
éternel amour
Nous
ne nous verrons plus
La poésie
La
poésie, c’est comme un peu de notre silence
qui se
met à fredonner
Extrait du recueil Les Chemins du Silence,
Les Éditions du Puits
de Roulle, 2018
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choix Éliette Viale
Une vague
Vague, née de l’océan, je roule, me déroule,
m’enroule, m’écroule sur la plage. Je la caresse de mon étendue limpide
faite des larmes de mon cœur qui soupire, qui transpire ce mélange
étonnant de sentiments où la folie flirte avec la raison.
Vague, née des profondeurs de la mer, comme une amante
déchaînée, je viens lécher, frapper, enlacer, embrasser le rocher qui
surplombe la falaise. De toute sa splendeur, tout en haut, le phare, en
pleine nuit, guide les bateaux perdus sur mes flots de passion.
Je vais et je viens dans une robe d’écume blanche
séduire les îlots solitaires pour leur laisser dans mon sillage, un gout
d’amertume, ce gout de désirs inavoués, avortés par une trop grande
sagesse. Alors, je me retire dans un ressac de découragement et je plonge,
éperdue dans les abysses de l’incompréhension.
J’ondule jusque sur le sable chaud des rêves et je
dépose en offrande sur la grève, mes trésors enfouis. Coquillages et
perles précieuses scintilleront en colliers luxueux au cou gracile des
dames, délicatement fermés par des doigts masculins… Les mains
viriles, les sens impatients de ces hommes bien trop galants viendront
tôt ou tard, s’échouer dans un spasme frénétique sur ma rade des plaisirs.
Vague, née de Poséidon, je tangue, m’affole, frivole
dans une houle tempétueuse. Je me déverse en une onde d’extase jusque dans
les gorges des paradis perdus, là où il n’existe plus que l’inattendu,
l’inconnu, ce monde fascinant, excitant de la créativité absolue.
Vague d’émotions bousculée par une autre vague
qui se presse derrière moi, je viendrai mourir à tes pieds nus
dans un soupir où toute l’intensité de mon cœur d’artiste incompris se
perdra dans une goutte d’oubli.
Il ne restera de moi qu’un peu de sel, ce sel
légèrement amer au bord des yeux de cette femme sans âge qui vient sur
la côte déserte depuis des années, attendre le retour de son fiancé
disparu. Ce soir, pour le rejoindre enfin, elle a décidé de se laisser
emporter vers lui, tout en douceur par ma vague… d’éternité.
Un peu plus
vite...
Lorsque l’on voit mourir
L’enfant du silence
Le cœur se serre
Et l’angoisse allume
Aux creux des yeux
Des fanaux de violence…
Lorsque l’on voit arriver
Le train gris de l’absence
D’un bout d’horizon terne
On serre les poings et les dents
Sur une injure ou un sanglot
Qui vienne buter en bord de bouche…
Lorsque l’on voit naître
Une étoile morte
Ou monter un astre agonisant
On baisse la tête impuissante
Cérémonieux et solennel
Comme aux messes d’enterrement…
Lorsque l’on voit l’espérance
Mourir aux berges noires
De l’oubli, de la haine
On se retrouve violent
On pleure, on crie
Et on meurt de trop vivre…
Lorsque jours noirs
Et nuits blanches
Se poussent du pied
Que nous reste-t-il ?
Que cette seule liberté
De partir pour mourir…
Un peu plus vite !! Un tout petit peu plus
vite !
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choix François Minod
À chaque autre matin matin
Il y avait ce temps, ces chemins en tunnel
et des mots sans ramures, il y avait une ombre, il y avait ce vide, espace
indifférent sans regard ni repéré, il y avait ce gris, au hasard une larve
y cherche des anneaux, il y avait l'attente au nœud de chaque phrase
subitement la lune vint sonder nos déserts
*
les écluses du jour
sont de temps et de lieu
le pour suspend le contre
et des barges s'en vont
un discours se relâche
tout un effort s'étale
à réfléchir l'instant
belle agate moussue
avec l'idée en strie
ce long étirement
pointille et se reflète
au jeu de l'incidence
chaque temps chaque lieu
présente ses miroirs
et l'intrus qui fragmente
offre le trouble aux heures
*
et voilà les volets qui s'ouvrent
sur la mer, cette respiration qui traverse les blés, et cet agencement de
formes en couleur, et voilà que les mots s’en viennent résonnants, et voilà que gravite un ensemble de signes, un
entrelacs de sens, l'étonnement du corps
différer tout
éclair pour cerner le plaisir
*
qui
recommence à battre
et du cœur et des mains
sur l'écume et son âge
d'appel en devenir
qui bouge encore là
les yeux bordés de nuit
ou caresse ou feuillage
trace de blanc semence
et cousu d'hirondelles
ce corps est ma forêt
Poèmes pour Norma
Bosquet,
Éditions Le cherche midi
(édition hors
commerce, exclusivement réservée aux amis d'Alain et Norma Bosquet)
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choix Mireille
Diaz-Florian
Mon coup de cœur de cette revue
printanière sera patrimonial. C’est tendance-Il s’inscrit dans le patrimoine commun d’une page
littéraire où l’art de la description convoque toute une palette
sensorielle, la métaphore filée, la précision du vocabulaire, le rythme de
la phrase, la sureté de la ponctuation. ll fixe subtilement les moments où les objets,
les lieux laissent dériver l’imagination. Il restitue aussi cette part du temps du souvenir où
nous pouvons, chacun, placer une rue, une boutique disparue, une vieille
fille entrevue ou connue. Il nous offre la
nostalgie de l’enfance, la nôtre, nourrie de livres, quelle que soit
notre histoire familiale. Les livres, comme les cathédrales, brûlent. Je
reconstruis à l’identique cette page, frappée à la justesse du
clavier.
Mireille Diaz-Florian
***
Le voyageur
immobile
Jean Giono
La Rondeur des
jours
J’ai revu cette vieille épicerie, échouée, toute de guingois dans
un coude de la ruelle. Le tourbillon des foires ronfle maintenant là-bas
loin, sur la place du monument aux morts ; le flot de la vie coule
d’autres rues contre la carène d’étincelantes boutiques. Les nouvelles
ménagères veulent des machines de précision pour découper le jambon, des
balances qu’on lit avec une table de logarithmes, des fioles de carry et
des conserves d’anchois à la dynamite. Tant de choses que la petite
épicerie n’a pas osé…et, d’abord, c’est une épicerie –mercerie. Alors, elle
amené tous ses pavillons et elle meurt, seule, là, dans l’anse vaseuse de
la ruelle.
C’est dans cette
épicerie que je venais m’embarquer pour les premiers voyages vers ces pays
de derrière l’air… Tous les jeudis soir on me menait chez ma tante. C’était
là, dans cette petite rue, une vieille maison obèse qui débordait
l’alignement de tout son ventre soutaché de balcons de fer. Le couloir vous
saisissait aux épaules avec des mains de glace, vous donnait d’une marche
sournoise dans les jambes et, tout compte fait, vous poussait devant la
porte de la cave. Je n’ai jamais connu de personne plus énervée et plus
aigre que cette porte de la cave. Elle tremblait sans un courant d’air
perpétuel qui semblait monter du fond de la terre. Elle grinçait un : »
Ah ! bon, c’est ceux-là, ça va bien. » Et alors en étendant les
bras, on finissait par toucher la pomme de la rampe.
Là-haut, c’était une
pièce comme un champ de manœuvre avec, au fond, un petit feu d’âtre, un feu
jouet, un feu enfant tout gringalet, pas sérieux pour un sou et qui se
cachait en sifflant sous des bûches vertes encore humides de toute la sueur
de la colline. La tante s’animait dans sa chaise avec un bruit de jupes
froissées et de craquements de bois secs. Elle avait en nous regardant un
sourd grognement de gros chat qui voit le papier de la boucherie et sa
grande voix d’homme se ruait tout de suite dessus ma mère pour un orage de
questions et de réponses dont toute une semaine de silence l’avait gonflée.
En deux temps et trois
mouvements, j’étais rejeté vers l’ombre, les épaules endolories et les
joues en feu comme picorées par une poule ; la tante avait les mains
sèches et les lèvres dures.
Je redescendais à
pattes souples l’escalier, et, dans la rue, tournais le coin. Voilà
l’épicerie-mercerie de Melle Alloison. Ah !
Melle Alloison ! Un long piquet avec une
charnière au milieu. Ça se ployait en deux, ça se frottait les mains, ça
disait : « Ah ! Janot, on est venu chez la tante,
alors ? » Ça avait la taille serrée dans la boucle d’une
cordelière de moine, et un large ciseau de couturière lui battait le
mollet. Elle était tout en soupirs et en exclamations. Un soir, on avait
dit, sans se méfier de moi, qu’elle avait été jolie en son jeune âge. Elle
était l’entrepositaire du » Bulletin paroissial ». Elle savait
par cœur ce que je venais chercher : elle rentrait dans sa cuisine et
me laissait seul dans l’épicerie.
Il n’y avait qu’une
lampe à pétrole pendue dans un cadran de cuivre. On semblait être dans la
poitrine d’un oiseau : le plafond montait en voûte aiguë dans l’ombre.
La poitrine d’un oiseau ? Non, la cale d’un navire. Des sacs de riz,
des paquets de sucre, le pot de la moutarde, des marmites à trois pieds, la
jarre aux olives, les fromages blancs sur les éclisses, le tonneau aux
harengs. Des morues sèches pendues à une solive jetaient de grandes ombres
sur les vitrines à cartonnages où dormait la paisible mercerie, et, en me
haussant sur la pointe des pieds, je regardais la belle étiquette du « fil
au Chinois ». Alors, je m’avançais doucement, doucement : le
plancher en latte souple ondulait sous mon pied. La mer, déjà, portait le
navire. Je relevais le couvercle de la boîte à poivre. L’odeur. Ah !
cette plage aux palmiers avec le Chinois et ses moustaches. J’éternuais. « Ne t’enrhume pas, Janot. – non
mademoiselle. » Je tirais le tiroir au café. L’odeur. Sous le plancher
l’eau molle ondulait : on la sentait profonde, émue de vents
magnifiques. On n’entend plus les cris du port.
Dehors le vent tirait
sur les pavés un long câble de feuilles sèches. J’allais à la cachette de
la cassonade. Je choisissais une petite bille de sucre roux. Pendant que ça
fondait su ma langue, je m’accroupissais dans la
logette entre le sac des pois chiches et la corbeille des oignons. L’ombre
m’engloutissait : j’étais parti.
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choix Dana
Shishmanian
Je marche
dans le spectacle de mon absence
je désire ma présence à cette absence
et en même temps m’en détache
me laisse glisser dans un abandon du corps
aux formes à peine esquissées
nuages dunes reflets
que le paysage prend au lointain
plus près rochers et parcs à huîtres
dessinent de petits temples noirs
sur la surface brillante de la mer
retirée si loin
qu’on n’en distingue pas le bord
on entend les voix des promeneurs
étrangement proches
dans pareille immensité
il faut chaud dans la lumière
les chemins se croisent
la terre s’arrondit
la mer lointaine
ne fait aucun bruit
la mouette immobile entre les casiers
paraît un relief ancien
***
Écrire
tenir haut la parole
être frémissement de la nuit
silence du matin
être le chant de la sève
là où tout brille d’être
dans l’éclat du dernier soleil
tenir haut les mots
là où chant est silence
lumière nuit
se tenir là au seuil
invisible et silencieux
spectateurs de notre propre absence
écrire ce mouvement sans fin du dire
qu’aucune écoute ne clôt
comprendre que le temps n’est pas le fleuve
mais le chant de la source
***
Le murmure
est en moi
le scintillement des fins feuillages
est envers de ma paupière
la surface brillante du champ
étincelle du silence de mon sang
je n’écris plus les mots
mais la nuit de mon corps
que j’abandonne là
au creux du dur désir d’être
il y a des mains d’oiseaux
dans la lumière
le miroir gris de l’eau
aux constellations de ciel
l’attente est sans fin
au bord des gouffres
Extraits de L’Arbre
de Silence,
éditions Sémaphore, 2018 (collection Arcane)
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choix Michel
Ostertag
Je t’écrirai la
nuit
Je t’écrirai la nuit, moi
Je t’écrirai la nuit
Est-ce que tu me liras ?
Est-ce que tu m’entendras
A l’encre de tes nuits,
Quand je viendrai te dire
Tout mon manque de toi ?
Et tu prendras ma main, dis ?
Ma main, tu la prendras ?
La porteras à tes lèvres ?
Comme on vient en escale
Ou qu’on vient échouer
Après une tempête ?
Je t’écrirai la nuit, moi
Je t’écrirai, la nuit.
J’écrirai pour que s’effacent
Toutes les lignes.
Toutes les phrases.
Les fausses notes,
Les discordances,
Les souvenirs aussi.
Nous rejoindrons l’océan.
Le ciel sera paisible…
Couchés côte à côte
Au limon du passé
Nous fleurirons ensemble,
Dans notre renouveau.
Il m’écrira, la nuit,
Il m’écrira…
Il m’écrira
à l’encre de mes rêves.
Soulèvera
Chacune
des mèches
de mes cheveux ;
me regardera dormir,
paisible,
au creux de son épaule lointaine.
Mon âme,
à la houle des vagues de ses reins,
S’enroulera
Sous l’écume de ses doigts.
Nous serons
L’océan
Le ciel sera paisible.
Couchés
au limon
de notre amour,
Nous fleurirons ensemble,
Dans notre renouveau.
Tu m’écriras,
La nuit,
À l’encre de tes rêves.
Tu me diras tes larmes
Me raconteras tes pleurs
Me narreras tes peurs
Et moi je saurai lire
Entre les lignes
Entre les phrases
Et entendre
Tout ce que tu n’as pas dit
J’écouterai
Tous les sons
Toutes les dysharmonies
J’effacerai les fausses notes
Gommerai les discordances
Nous serons
L’océan.
Le ciel sera paisible.
Couchés
Au limon
de nos souvenirs
Nous fleurirons ensemble,
Dans notre renouveau…
On s’écrira,
la nuit,
à l’encre de nos rêves.
On se murmurera
Tout ce qu’on ne se s’est pas dit
Par manque de temps
Ou par oubli ;
Par trop de certitude.
Et par orgueil aussi !
Oui
Par orgueil aussi
Je t’écrirai la nuit, moi
Je t’écrirai la nuit
Est-ce que tu me liras ?
Est-ce que tu m’entendras
A l’encre de tes nuits
Quand je viendrai te dire
Tout mon manque de toi ?
Tu prendras ma main, dis ?
Ma main, tu la prendras ?
La porteras-tu à tes lèvres ?
Comme on vient en escale
Ou qu’on vient d’échouer
Après une tempête ?
Je t’écrirai la nuit, moi
Je t’écrirai !
Je t’écrirai pour que s’effacent
Toutes les lignes
Toutes les phrases
Les fausses notes
Les discordances
Les souvenirs, aussi.
Nous rejoindrons
L’Océan !
Le ciel sera paisible.
Couchés
Côte à côte,
Au limon de notre passé…
Et nous mourrons ensemble.
Nous mourrons à la vie
Délivrés de ce monde
Pour vivre épanouis
De l’autre côté de la porte
Ta main dans ma main
Ensemble
Épanouis
Ensemble unis
A l’infini !
Ensemble
Délivrés de ce monde
Pour vivre épanouis
De l’autre côté de la porte
Ta main dans ma main
Ton cœur contre mon cœur
Ensemble
unis
A l’infini !
©Marion Lubreac
05/03/2019
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choix Gertrude Millaire
soudain la course change de but
une communauté se mobilise
pour retrouver une enfant disparue
ici les enfants ne disparaissent pas
ne sont pas censés disparaître
comme ses dommages collatéraux
dus aux défectuosités humaines
la vie revient à ses sens
l'innocence reprend ses droits
retrouve sa pureté
même si les chercheurs ont perdu
le sentier du ruisseau
et ne trouvent plus
que l'autoroute des larmes
****
la fin du monde arrive tous les jours
rien n'est plus banal
la fin d'une entreprise
d'une époque
d'un pays
la fin d'un couple
la fin d'une vie
et il reste toujours
quelque part
des arbres et du vent
Extraits du recueil Le vent
dans les arbres,
aux éditions Écrits des Forges
Jean Perron, écrivain
québécois - musicien - artiste visuel.
Sa poésie est
affichée dans le parc de la Francophonie à Gatineau, les autobus de Trois-Rivières
et le métro de Montréal.
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Coup
de cœur
Robert Notenboom, choix Dominique Zinenberg
Marie-Jeanne Heusbourg, choix Éliette Viale
Philippe Jones, choix François Minod
Jean Giono,
choix Mireille Diaz-Florian
Eric Chassefière, choix Dana Shishmanian
Marion Lubreac, choix Michel Ostertag
Jean Perron, choix Gertrude Millaire
Francopolis mars-avril
2019
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