http://www.francopolis.net/images/gueuletitle.jpg
Ou les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage.

 

ACCUEIL

 

 GUEULE DE MOTS – ARCHIVES

 

 

GUEULE DE MOTS



Où les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage...

Cette rubrique reprend un second souffle en 2014 pour laisser LIBRE  PAROLE À UN AUTEUR... Libre de s'exprimer, de parler de lui, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la poésie, de sa façon d'écrire, d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner son avenir, nous parler de sa vie parallèle à l'écriture...etc.

 

 

http://www.francopolis.net/rubriques/sakurai06.gifMai – juin 2019

 

Libre parole à

François Minod

 

Des tout petits trucs…

 

– La mer est bleue, le soleil est au zénith, les bateaux glissent sur l’eau, il y a même des enfants qui font des châteaux de sable, alors de quoi se plaint-on ?

– La crise.

– Je l’avais oubliée celle-là. On enlève quoi alors ? Les bateaux ? Le soleil ? Le bleu de la mer ? Pas les enfants tout de même ?

– Peut-être les châteaux de sable ?

 

*

 

– On n’a rien à y gagner à creuser sans cesse, ça s’obscurcit de plus en plus quand on creuse aussi profond. En plus ça fait des trous.

– Et puis surtout, ça creuse.

 

*

 

– Sait pas ce que c’est, peut pas savoir, peut juste te dire, te conseiller, mais sait pas ce que c’est, saura jamais.

– Pour ça sans doute qu’il te dit. Parce qu’il sait pas.

                                                                          

*

 

– C’est des tout petits trucs. Minuscules. Trois fois rien. Pas le temps de dire hop, c’est parti. Et pourtant ça laisse des traces. Par milliers.

– Et ça finit par déchirer la peau du dedans ces trucs-là.

 

*

 

Parfois  je prends un mot qui traîne par là et je l’emmène avec moi au pays des mots dits.

 

*

 

– Finalement on a beau dire, ça ne fait pas beaucoup avancer les choses, mais si on ne disait rien, ce serait pire, Les choses n’avanceraient plus du tout, elles seraient immobiles, pétrifiées.

– Alors on continue à dire ?

– A-t-on le choix ?

 

*

                                                                          

– On flirte avec le presque rien, ce n’est pas bien vendeur, mais on continue tout de même.

– Finalement, on pourrait se passer du presque, mais qu’est-ce qui resterait ?

 

©François Minod