GARE SAINT-LAZARE
Gare Saint-Lazare,
J’ai été ressuscité
Par toi, mon amour,
Lève-toi et marche
Et je suis allé de l’avant
La tête remplie d’étoiles.
J’ai descendu la place,
Me suis buté contre
L’empilage des montres,
Vacillé dans le flot des voitures
Au café du Terminus, j’ai bu
Un coup, en douce de moi.
J’ai l’art de me dédoubler.
Pour mieux me retrouver.
Pour mieux te retrouver,
Mon amour.
***
L’OBÉLISQUE DE LOUXOR
L’obélisque de Louxor
A planté son crayon
La mine dans le ciel.
Un oiseau s’est embroché
Toutes les plumes dessus.
Et subitement tout
S’est brouillé, le soleil
A fait virevolter ce beau plumage
Jusqu’au sommet de l’édifice.
Aveuglé de tant de beauté
J’ai failli m’écrouler au sol
Je n’avais pas de crayon
pour me servir de canne
***
J’AIME
PARIS
J’aime Paris, la nuit le long des
quais
À déambuler les mains dans les poches
À réciter Verlaine ou Brel, Apollinaire
Ou Bécaud, je sais humer les odeurs chaudes
De l’été, les parfums des filles que je caresse
Du regard, pour deux yeux bleus je suis
Capable de me laisser aller et parcourir
Des kilomètres sans m’arrêter.
J’aime Paris, les soirs d’hiver,
foulard au vent
Col relevé sous les arcades de la rue de Rivoli
À m’arrêter pour boire un chocolat chaud,
Déguster un gâteau au miel, discuter avec un
Touriste admiratif de notre ville de Paris.
Je lui raconte des trucs de cette ville dont
Il semble, lui aussi amoureux. Nous parlons
Une langue commune : la langue de Paris.
J’entre dans les jardins des
Tuileries,
Me dirige vers le bassin aux bateaux, aux voiliers,
Aux jeux des enfants, je m’assieds sur une de ces petites chaises
En fer, je me perds dans mes
Souvenirs d’adolescent, le brouhaha de la ville
Me parvient par bribes successives.
Demain, j’irai me promener au musée du Louvre
Dire bonjour à la Joconde, me ravir des courbes
De la Vénus de Milo.
Je serai une nouvelle fois
Heureux.
***
PARIS BONHEUR
À Paris, comment être sérieux
Quand tout vous pousse à être rêveur
Ou amoureux, ou passionné de l’histoire
De sa ville, Paris, ou pire, être poète,
Paris bonheur,
Tous « gaga » de leur ville, les
Parisiens.
Y être né n’arrange rien à la chose,
Y venir en vacances, pas davantage.
Se contenter des revues, photos et
Autres vidéos, c’est la mort lente.
Hors de Paris, point de Parisiens
heureux !
***
HEUREUX, HEUREUSE
Heureux ceux qui savent se saisir des jours qui
passent, de ces jours qui passent sans rien dire,
Ni demander quoi que ce soit à qui
que ce soit
Et qui se laisse prendre au premier moment venu.
Heureux celui-là qui sait en faire
une guirlande
Multicolore et qui sait l’enrouler au cou de celle
Qui l’aime et qu’il aime et qui saura peindre
Cette guirlande de la couleur bleue de ses yeux.
Heureuse la fille qui se promène
dans la rue
Avec une guirlande multicolore autour du cou
Que son amant lui a offerte en gage d’amour,
Un jour d’été, sur les berges de la Seine, à Paris.
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