J’aurai
froissé le cahier des jours
et
raturé d’un trait
le
terme
NUIT.
D’un
trait sauvage
le
son âcre de la crécelle
dans
le crâne
du
banni
un
noir Soulage
resplendit.
Tesselles
et tessons
éparpillés
sur l’horizon opaque.
Des
perles de nuit,
pupilles
dilatées.
Outrecuidance
de la ligne anthracite
sur
la page
Violence
de la langue
à
même la peau écorchée.
Dans
les crissements, les craquements, la brisure
un
éclat nuit au silence.
Ce
qui sature
est
un vacarme de houille
Un
tranchant de diamant
Une
nuisance qui ronge,
assomme,
consume.
D’un
trait sauvage
Je
lacère le vieux cahier d’autrefois,
Je
lacère le papier peint du mur
La
chambre est livide
et
sombre dans l’étreinte
du
temps.
***
Hier a
jailli,
encre
de détresse
tache
sur page
pâtée
de pleins et déliés
temps
suranné de la plume
l’accroc
signe d’un zigzag de peine
le
buvard n’est plus que vague empreinte
les
doigts souillés salissent le cahier
l’écriture
chevrote
un
pleur aggrave les dégâts, forme une cloque
page-épave
voguant souterraine
dans
l’ulcération du zéro
parfait
au
milieu du stigmate indélébile de la faute.
***
Frénésie
mescaline de l’encre éclaboussant la page
Révolte
Passion
Insoumission
du dessin diabolique
La
pointe de la plume d’acier
Pique
Troue
La
page blanche
Noire
arabesque fantasque
Gribouillage
d’enfance
Un
ravage de papier
Dessin
d’entrelacs qui cinglent
Violentent
Désirent
cette mort
Le
sceau comme un gong
Dézinguant
le joug qui tord la pensée
La
petite main saccage
Le
jeu détruit la geôle
Les
coups de crayon, la craie qui grince, la plume qui gicle
ont
déverrouillé le verrou
où
l’enfant (sage comme une image) gisait, dénaturé.
poèmes écrits les 10 et 11 décembre 2019
©Dominique
Zinenberg
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