La nuit est tombée sur notre
enfance
La
nuit est tombée sur notre enfance
Cela
s’est fait sans bruit
Seul
me reste l’instant de ta mort
Comme
le franchissement
D’un
espace aboli.
J’ai
fouillé les archives
Pour
tenter d’y trouver
Le
son de ta voix
La
juste fréquence
D’un
geste arrêté
Il
y avait pourtant
Comme
chaque jour
La
venue feutrée
De
la lumière
La
nuit s’appesantit désormais
Sur
la cime des châtaigniers
Disparaissent
les chemins creux
Où
s’effacent
Tes
traces légères
Dans
toutes les chambres
S’ouvraient
les battants des armoires
J’y
cherchai vainement
Le
signe guetté
D’un
passage muet
Il
y avait pourtant
Comme
chaque jour
Le
souffle ténu
De
l’aube
La
nuit venait pour toi
A
grands pas de silence
Sur
le moindre éclat du jour
Elle
tendait au couchant
Sa
toile noire
Tout
autour de ta maison
Le
givre a figé le passage du vent
J’ai
voulu arrêter l’envol d’un oiseau
Pour
accorder son chant
A
l’automne glacé
Il
y avait pourtant
Comme
chaque jour
La
douceur bleue
Du
matin
La
nuit s’est glissée
Sous
tes paupières closes
Elle
a raidi la paume de tes mains
Tournées
depuis longtemps
Vers
les rires perdus
J’ai
retrouvé les jeux
De
nos enfances imaginées
Une
chambre s’est ouverte
Au
bord d’une rivière
Aux
rives oubliées
Il
y eut alors
Comme
chaque jour
La
naissance
Du
jour
©Mireille Diaz-Florian
décembre 2019
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