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Pieds des Mots : Archives

 

PIEDS DES MOTS
Où les mots quittent l'abstrait pour s'ancrer dans un lieu, un personnage, une rencontre...

Le principe des Pieds des mots
est de nous partager l'âme d'un lieu,  réel ou imaginaire,  où votre coeur est ancré... ou une aventure.... un personnage...

 

Novembre – Décembre 2018

 

Paris-poèmes…

de Michel Ostertag

 

 

Paris nez au vent

 

Le nez au vent

Sous le soleil

ou sous la pluie

les mains dans les poches

ou le long du corps

rien ne me résiste

la fatigue je l’ignore

je déambule

au gré de ma fantaisie

des fois je m’arrête,

m’assois à la terrasse

d’un café bois un jus

puis deux et repars

droit devant

une fille me sourit

elle est japonaise

elle veut que je la prenne

en photo avec son amoureux

ça ne se refuse pas

rendre service me rend heureux

Paris est magique

Paris est unique

Paris rend la vie

supportable

je le sais

c’est écrit sur les murs!

 

 

Les colonnes de buren

 

J’ai retrouvé mon âme d’enfance

Et des cailloux pleins les poches

J’ai couru entre les rondelles

Mises au sol et peintes de barres verticales.

Une conférencière expliquait à un groupe

Attentif, le génie de ce monsieur Buren.

Je n’ai pas écouté, je me fichais bien

De cet éberlué d’adulte qui était encore

plus enfant que moi. J’ai voulu sauter

d’une rondelle à une autre, mais j’ai

raté mon coup et je suis tombé face

contre terre. Il a fallu me relever

et m’embarquer à l’hosto.

Un bras cassé et le coude aussi, me voilà bien !

Je ne voudrais pas dire, mais ce type

N’a jamais tenter de sauter d’une rondelle

À une autre, il s’est contenté de rester

Assis sur son cul à regarder les gosses

Et repéré lequel sera le plus souvent tombé.

Drôle de type, quand même,

ce monsieur Buren !

Mais je ne lui en veux pas.

Je suis revenu voir ses rondelles

et je m’y suis assis dessus

et j’ai regardé les gosses

à tourner autour.

 

 

Les petits poulbots

 

Petit poulbot

De Belleville

Où t’ai-je vu

Pour la dernière

Fois ? C’était, il y a

Longtemps dans une rue

Qui monte où jadis

Les Marchandes des quatre saisons

Les « Crainquebille »

Vendaient tomates et salades

T’en souviens-tu ?

Et moi, historien de Paris qui

Te racontait l’histoire du tramway

Funiculaire de Belleville

Qui partait de la place de la République

Jusqu’à l’église de Belleville

Et toi qui ne voulais pas me croire !

San Francisco et ses cables-car

Te laissaient indifférent, tu préférais

Descendre à fond la caisse la rue de Belleville

Sur ton petit vélo donné par un ancien

Pistard du temps du Vel d’hiv.

Jamais tu n’es tombé, au fond de moi

Je t’admirais, devant tant de célérité

J’en avais le souffle coupé.

Ta gouaille me ravisait l’esprit

Puis je ne t’ai plus vu

Et puis je suis parti, j’ai quitté le quartier

Mais je ne t’ai jamais oublié, pensé à Belleville

Sans que ton souvenir n’apparaisse

Est simplement impossible.

Je te revois, Poulbot, à chaque coin de rue

Ta frimousse fait corps avec le quartier

De Belleville.

Ton image est imprimée à chaque coin de rue.

 

©Michel Ostertag

 

Novembre-Décembre 2018