Paris
nez au vent
Le nez au vent
Sous le soleil
ou sous la pluie
les mains dans les poches
ou le long du corps
rien ne me résiste
la fatigue je l’ignore
je déambule
au gré de ma fantaisie
des fois je m’arrête,
m’assois à la terrasse
d’un café bois un jus
puis deux et repars
droit devant
une fille me sourit
elle est japonaise
elle veut que je la prenne
en photo avec son amoureux
ça ne se refuse pas
rendre service me rend heureux
Paris est magique
Paris est unique
Paris rend la vie
supportable
je le sais
c’est écrit sur les murs!
Les
colonnes de buren
J’ai retrouvé mon âme d’enfance
Et des cailloux pleins les poches
J’ai couru entre les rondelles
Mises au sol et peintes de barres verticales.
Une conférencière expliquait à un groupe
Attentif, le génie de ce monsieur Buren.
Je n’ai pas écouté, je me fichais bien
De cet éberlué d’adulte qui était encore
plus enfant que moi. J’ai voulu sauter
d’une rondelle à une autre, mais j’ai
raté mon coup et je suis tombé face
contre terre. Il a fallu me relever
et m’embarquer à l’hosto.
Un bras cassé et le coude aussi, me voilà bien !
Je ne voudrais pas dire, mais ce type
N’a jamais tenter de sauter d’une rondelle
À une autre, il s’est contenté de rester
Assis sur son cul à regarder les gosses
Et repéré lequel sera le plus souvent tombé.
Drôle de type, quand même,
ce monsieur Buren !
Mais je ne lui en veux pas.
Je suis revenu voir ses rondelles
et je m’y suis assis dessus
et j’ai regardé les gosses
à tourner autour.
Les
petits poulbots
Petit poulbot
De Belleville
Où t’ai-je vu
Pour la dernière
Fois ? C’était, il y a
Longtemps dans une rue
Qui monte où jadis
Les Marchandes des quatre saisons
Les « Crainquebille »
Vendaient tomates et salades
T’en souviens-tu ?
Et moi, historien de Paris qui
Te racontait l’histoire du tramway
Funiculaire de Belleville
Qui partait de la place de la République
Jusqu’à l’église de Belleville
Et toi qui ne voulais pas me croire !
San Francisco et ses cables-car
Te laissaient indifférent, tu préférais
Descendre à fond la caisse la rue de Belleville
Sur ton petit vélo donné par un ancien
Pistard du temps du Vel d’hiv.
Jamais tu n’es tombé, au fond de moi
Je t’admirais, devant tant de célérité
J’en avais le souffle coupé.
Ta gouaille me ravisait l’esprit
Puis je ne t’ai plus vu
Et puis je suis parti, j’ai quitté le quartier
Mais je ne t’ai jamais oublié, pensé à Belleville
Sans que ton souvenir n’apparaisse
Est simplement impossible.
Je te revois, Poulbot, à chaque coin de rue
Ta frimousse fait corps avec le quartier
De Belleville.
Ton image est imprimée à chaque coin de rue.
©Michel
Ostertag
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